S5-s4 - Célébrer l'être aimé

SEQUENCE 5 - Dire l'amour en poésie.

Séance 4 - Célébrer l'être aimé.

Texte étudié : "La courbe de tes yeux..." de Paul Eluard, Capitale de la douleur (1926)

Ce document est à faire étape par étape en plusieurs fois. Il rassemble le travail réalisé sur deux heures de cours. Progressez à votre rythme pour aller au bout. Bon courage et n'hésitez pas à me contacter sur Pronote en cas de besoin !

SOMMAIRE

Etude du texte

Le poète : Paul Eluard

Les figures de style

Le blason

Le Surréalisme

Les expansions du nom

BILAN

Le poète : Paul Eluard (1895-1952)

Surréalisme

Il a 19 ans quand il rencontre son premier grand amour, Gala, pour laquelle il a écrit le poème que nous allons étudier. C'est la même année qu'il doit participer à la 1ere guerre mondiale (1914-18) qui fera de lui un pacifiste convaincu toute sa vie. Il l'épouse à la fin de la guerre. Plus tard, en 1926 il publiera son recueil le plus célèbre Capitale de la douleur dont est extrait notre poème.

"Liberté"

Il fait alors partie, avec André Breton du mouvement Surréaliste. Il est de nouveau mobilisé pour la 2nde Guerre mondiale. Malgré la victoire allemande en France, il reste à Paris et continue d'écrire en devenant une îcone de la Resistance. Son poème « Liberté » sera choisi par les Anglais qui l'imprimeront et le parachuteront sur Paris.

Le Surréalisme

Le Surréalisme est un mouvement artistique qui naît au début du XXème siècle. Lancé par André BRETON avec son Manifeste du surréalisme, cette réflexion générale sur les buts de l'expression humaine va toucher absolument tous les arts en cherchant à rompre avec les codes anciens. (Littérature, sculpture, photographie, peinture...)

Le Surréalisme rassemble tous les procédés de création qui s'appuient sur l'inconscient, libérant ainsi l'artiste de la raison et des valeurs reçues. Ce mouvement s'appuie sur la toute puissance du rêve pour exprimer une nouvelle conception du monde, au-delà des sens traditionnels. (images nouvelles, absurdes, incohérentes...)

Techniques d'écriture surréaliste :

• l'écriture automatique qui retient tout ce qui vient à l'esprit sans réfléchir au sens.
• l'écriture collective, avec notamment le cadavre exquis.

Découvrez 10 peintures surréalistes.

Marx Ernst et ses collages

Man Ray et ses photos

L'hymne de la resistance française durant l'occupation allemande : "Liberté" de Paul Eluard.

Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom [ . . . .] Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté.

Les figures de style

L'assonance en -I permet à Phèdre d'exprimer la violence qu'elle a ressenti en voyant Hippolyte qu'elle va aimer follement alors que leur amour est interdit. On peut parler d'assonance imitative car elle nous fait entendre le cri de douleur de Phèdre.

L'assonance est un jeu sonore qui consiste à répéter une voyelle.

"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue" Phédre, Racine

"Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur vos têtes ?" Andromaque, Racine

L'allitération est un jeu sonore qui consiste à répéter une consonne.

La répétition du son -S dans ce vers crée une allitération imitative pour faire entendre les serpents sur les têtes des Furies, divinités persécutrices, qui vont punir Oreste pour son crime.

Comprendre et observer le poème.

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

Présentez la situation d'énonciation : qui parle à qui et de quoi ?A] Identifier le mètre et l'organisation des rimes.B] Dans le première strophe, qu'ont en commun toutes les métaphores ? (quelle est le lien analogique entre ces images ? Quelle forme se dessine dans cette première strophe ?)C] Dans la première strophe, quelle est l’assonance présente ?D] Dans l'ensemble du poème, relevez les champs lexicaux liés aux différents sens.E] Quels mots font penser que le poète perçoit la femme qu'il aime comme une déesse ? (Champ lexical du divin)F] Quelle autre image associée à la figure féminine trouve-t-on dans ce poème ?G] Observez le premier et le dernier vers. Qu'ont-ils en commun ?

Présentez la situation d'énonciation : qui parle à qui et de quoi ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Le poéte s'exprime ici à la 1ère personne. Nous repérons des pronoms personnels sujets "je" - "j' " et aussi un pronom personnel objet "m' ". Nous pouvons aussi voir des déterminants possessifs à la 1ère personne du singulier "mon".

• Il s'adresse à son interlocuteur en le tutoyant. Nous le repérons grâce à l'emploi des déterminants possessifs à la 2ème personne du singulier "tes".

• Le poème décrit les yeux de l'interlocuteur avec de nombreuses images mélioratives. Ainsi, sans que le mot amour soit prononcé, nous comprenons que le poète évoque les yeux de la personne qu'il aime.

• Cette description élogieuse d'un élément du corps de l'être aimé s'appelle un blason.

A] Identifier le mètre et l'organisation des rimes.

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Repérage des -e sonores / vocalisés en fin de mot.

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• Quand nous comptons les pieds du poème, nous remarquons que le poéte utilise différents vers. Le poème est hétérométrique. Mais il présente dans l'ensemble une grande stabilité sereine en décasyllabes.

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• Le poème est organisé en trois strophes de cinq vers. Il y a donc 3 quintils.

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• Dans les deux premiers quintils, il y a des rimes plates. Strophe 1 : coeur/ceur et vécu/vu. Strophe 2 : rosée/parfumées puis lumière/mer. Dans le dernier quintil, la disparition complète des rimes (uniquement le son -R) donne l'impression d'un emballement, d'un enthousiasme amoureux que le poète ne peut plus contraindre dans une rime.

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B] Dans le première strophe, qu'ont en commun toutes les métaphores ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Dans le premier quintil, les noms communs « courbe » « tour », « rond », « auréole » « berceau » sont des éléments de forme ronde, circulaire. Nous pouvons imaginer que ces images accentuent la « courbe » des yeux de l'être aimé.

• Le poète fait une énumération de métaphores en associant les yeux de sa maîtresse à différentes images.

• Le lien analogique entre ce dont on parle, les yeux, et les images créés est donc la forme.

C] Dans la première strophe, quelle est l’assonance présente ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Dans la première strophe, nous trouvons des allitérations en OU et EU mais aussi le son 0 (+ sons nasaux ON AN EM)

• Ces sons voyelles laissent planer la douceur ou de l'intimité dans l'ensemble de la strophe car le poète a choisi pour ce premier quintil des voyelles un peu fermées ou sourdes. (Par opposition aux sons ouverts en A ou aigus en I, plus directs pou plus agressifs.)

• Ces voyelles ont en commun de nécessiter d'avoir les lèvres très fermées, resserrées comme pour former elles aussi un rond, rappelant la forme évoquée par les métaphores de cette strophe.

D] Dans l'ensemble du poème, relevez les champs lexicaux liés aux différents sens

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

Dans la plupart des images créées pour décrire les yeux de sa maîtresse, Eluard s'appuie sur des sensations :

• de la vue : « yeux » v.1, v.5, v.14 - vu v.5 – lumière v.8 – couleurs v.10 – regards v.15 et particulièrement sur la lumière : « auréole », « jour » v.6 + v.7, « lumière » v. 8, « ciel » v.9, « aurores » v.11, « astres » v.12

• du toucher : (corps « danse » v.2)« douceur » v.2, « mousse » v.6, « rosée » (humide) v.6, « vent » v.7 « couvrant » v.7 (gît sur la paille?)

• du son : « danse » v.2, « roseaux du vent » = chant v.7 « bruits » v.10

• des odeurs : « parfumés » v.7 « Parfums » v.11 (Et peut-être le goût avec les "sourires" ?)

Le poème évoque tous les sens. Car les yeux de la muse renferment toutes les sensations et les mélangent et, avec des associations originales, ils en créent de nouvelles. On peut parler de synesthésie ( correspondance et mélange des perceptions sensorielles)

D] Quels mots font penser que le poète perçoit la femme qu'il aime comme une déesse ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Nous repérons un champ lexical lié à la divinité : « Auréole » v.3, « Ailes » v.8, « ciel » v.9, « astres » v. 12, « innocence » v.13, « le monde entier » + « purs » v.14.

• Symboliquement, on rattache l'image du divin à tout ce qui touche le ciel ou l'espace lointain et intouchable, tout ce qui est plus grand que l'être humain mais aussi tout ce qui est pur et parfait.

• En composant un blason pour les yeux de sa maîtresse, le poète en fait un portrait comme si elle était une déesse car il utilise le champ lexical du divin. Puisque cette femme est sa source d'inspiration pour écrire, on peut se dire qu'elle incarne pour lui la Muse, cette divinité protectrice des arts qui a soufflé ses idées au poète.

F] Quelle autre image associée à la figure féminine trouve-t-on dans ce poème ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• On peut observer le champ lexical de la maternité : « berceau », « sûr », « couvrant » = protégeant, (« chasseurs des bruits » pour permettre en l'enfant de dormir dans le « berceau ») « éclos » et « couvée » (comme des poussins), « innocence » de l'enfant, « dépend » comme l'enfant dépend de sa mère.

• Ainsi, en plus d'une image sensuelle (liée à tous les sens) et d'une image divine, le poète associe à la femme aimée celle de la mère. Il évoque ainsi l'idée que les yeux de sa maîtresse donne naissance au "monde entier" qui se crée dans ses "yeux".

G] Observez le premier et le dernier vers. Qu'ont-ils en commun ?

« La courbe de tes yeux... »La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926

• Le premier et le dernier vers évoquent les mêmes éléments : le regard de la femme et le cœur du poète.

• Le début et la fin du poème forment ce que l'on appelle un chiasme. C'est une structure dans un texte ou une phrase qui organise des éléments par thème en AB / BA.

• Ici A = le regard et B = le coeur

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,Et tout mon sang coule dans leurs regards.

A B B A

• Ainsi le thème qui ouvre le poème, les « yeux », est aussi celui qui clôture/ferme le poème avec les « regards ». Le poème recrée donc aussi dans sa construction l'image du cercle, comme dans la 1ère strophe, qui se referme sur lui-même et qui contient « le monde entier ». Ainsi, le poème est complet, comme l'homme qui se sent aimé en retour.

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Le blason

Définition : Très à la mode au XVIème siècle, le blason est un poème assez court de forme variée, souvent en octo- ou décasyllabe qui fait l'éloge (qui encense, qui complimente, qui chante les louanges) d'une partie du corps de la personne aimée. (A l'inverse, le contre-blason critique et fait une description satirique, moqueuse, d'un détail anatomique.)

Le sonnet est souvent divisé en dux thèmes, deux ambiances différentes :

• Les deux quatrains exposent un élément

• Les deux tercets (formant preque un sizain) vont apporter un retournement, une réflexion et finir sur une "pointe" ou chute dans le dernier vers.

1er quatrain en rimes embrassées ABBA 2ème quatrain en rimes embrassées ABBA 1er tercet en rimes CCD 2ème tercet en rimes EEC ou EDE

Quelques grands poètes qui ont composé des blasons :

Louise Labé (1524-1566)

André Breton (1896-1966)

Baudelaire (1821-1867)

Les notions sont à travailler à partir du document disponible sur Pronote et dans le lien de l'icône à droite. Les exercices de ce document seront à réaliser avec un QCM Pronote.

Les expansions du nom

Cette carte mentale reprend les notions présentées dans le document de travail et le manuel p.302 et 304

Rappel : Les 9 muses

Fille de Zeus et de Mnémosyne (la Mémoire) les 9 muses accompagnent Apollon qui est le Dieu des Arts. Elles ont chacune un art dont elles sont à la fois la divinité protectrice et inspiratrice. Interpelée par le poète qui cherche l'inspiration, la Muse est très souvent associée à la femme aimée puisque celle-ci en étant source de leurs écrits leur donne le sujet qui révèle leur propre talent.

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Bilan :

Dans le poème « La courbe de tes yeux », Paul Eluard célèbre et chante les louanges de la femme qu'il aime en réalisant un blason de ses yeux. L'évocation du regard de la femme aimée est à la fois sensuelle (elle mélange toutes les sensations chez le poète : synesthésie) et divine (elle est associée à une Muse). De plus, l'être aimé porte aussi une image maternelle puisque ses yeux donnent naissance aux éléments de l'univers et au poète lui-même qui ne vit que depuis qu'elle le regarde. Ainsi nous constatons que l'amour change complètement la vision et la perception qu'a poète du monde.

9. En quoi peut-on dire que l'amour est tout puissant ?

Plusieurs éléments dans le texte nous montre que l'amour est tout puissant. Tout d'abord, nous voyons que l'amour est incarné sous forme d'allégorie car le mot est traité comme un nom propre (masjuscule, absence de déterminant). Ainsi, il agit comme un humain puisqu'il "mène" et "remet" la poétesse dans son "heur" ou son "malheur". De plus, celle-ci n'a aucun contrôle sur sa joie ou sa souffrance puisqu'elle dit "je crois" et "je pense" mais uniquement pour montrer qu'elle se trompe car elle subit la volonté d'Amour. Enfin, avec le présent d'habitude, nous pouvons constater que la poétesse ne peut pas lutter contre Amour ni sortir de cette routine toxique. Pour conclure, tous ces éléments du poème nous montrent bien la toute puissance de l'amour.

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Rappel : conjugaison du présent de l'indicatif

Pour approfondir vos révisions, n'hésitez pas à regarder la p.326 sur les généralités du présent ainsi que les tableaux des "incontournables" dans les pages 370 à 373 du manuel.

Le Sonnet

Le sonnet est une forme fixe poétique de la Renaissance tout comme le rondeau ou la balade. C'est l'italien Pétrarque qui va l'inventer pour chanter les louanges de sa muse, Laure. L'influence culturelle italienne va rayonner dans la cour de François Ier (XVIe). Le sonnet va y devenir la forme lyrique d'excellence pour que le poète exprime ses sentiments amoureux mais aussi, tout comme l'épigramme, pour qu'il critique et se moque de ses adversaires.

Le sonnet est souvent divisé en deux thèmes, deux ambiances différentes :

• Les deux quatrains exposent un élément

• Les deux tercets (formant preque un sizain) vont apporter un retournement, une réflexion et finir sur une "pointe" ou chute dans le dernier vers.

1er quatrain en rimes embrassées ABBA 2ème quatrain en rimes embrassées ABBA 1er tercet en rimes CCD 2ème tercet en rimes EEC ou EDE

Quelques grands poètes qui ont fait vibrer le sonnet :

Pierre de Ronsard (1524-1585)

Joachim du Bellay (1522-1560)

Paul Verlaine (1844-1896)

L'amour courtois

L'amour courtois ou Fin'Amor apparaît au Moyen Âge avec le développement d'une vie de cour, auprès des grands seigneurs qui rassemblaient une élite intellectuelle et culturelle. Ce sont les troubadours, poètes et chanteurs du sud de la France, qui vont répandre le concept en langue d'Oc, en le chantant de cour en cour. Puis, les trouvères feront de même, au nord de la Loire, en langue d'Oïl, qui deviendra plus tard le français.

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