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5. Scapin Théâtre
Paulus
Created on April 22, 2021
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Transcript
Vivre en société,participer à la société
Avec autrui : Famille, amis, réseaux
séquence 5 : Les fourberies de Scapin, Molière Objectif : Découvrir dans la comédie les relations à autrui
Sommaire
la commedia del arte
Les extraits de textes.
Le schéma des personnages
10
Les questions
Les groupes de jeu théâtral
Des vidéos pour aller plus loin
11
Nuage de mots
Qui est Molière ?
Grammaire bonus
En plus...
Les types de comique
Le théâtre au XVIe
Le mot théâtre m'évoque ...
Le théâtre au XVIIe siècle
Le théâtre est avant tout un spectacle vivant. place les termes suivants sur le schéma. scène, parterre, loges, balcons, lustres, rideau, décor, gradin
Molière est tellement célèbre que l'on parle parfois de la langue de Molière pour désigner la langue française.
La commedia dell 'arte
Molière emprunte de nombreux personnages à la commedia dell'arte, comédie de masques de'origine italienne née au XVIe s où chaque personnage a des caractéristiques propres, traditionnelles et caricaturales.
Quelle est ton expérience du théâtre ?
Que signifie le mot " fourberie" ?
Pour aller plus loin, quelques vidéos...
Les fourberies de Scapin : Miason Lumni
A quoi ça sert le théâtre ?
Les types de comique
On distingue le comique :de gestes (gifles, chutes, mimiques, etc.), de mots (jeux de mots, grossièretés, patois, etc.), de situation (ignorance, quiproquo, etc.), de caractère (personnage stupide, jaloux, etc.) de répétition (une situation ou une phrase qui se répète plusieurs fois
Schéma des personnages
Jean-Baptiste Poquelin Objectif : Découvrir qui est Molière ?
Molière naît au début de l’an 1622 à Paris sous le nom de Jean-Baptiste Poquelin. Issu d’une famille de marchands parisiens, il grandit dans le quartier des Halles. Après ses études, Jean-Baptiste se tourne vers la comédie, fonde la troupe de l’Illustre Théâtre avec une dizaine d’autres comédiens et joue sur les scènes de la capitale. Malgré un succès à ses débuts, la troupe commence malheureusement à cumuler les dettes jusqu’à ce que Jean-Baptiste se retrouve emprisonné au Châtelet. Libéré par son père, il quitte Paris et part avec sa troupe se produire en province. Ayant pris le nom de scène Molière en 1644, Jean-Baptiste obtient les faveurs de certains membres de la noblesse et sa troupe se retrouve sous la protection du prince de Conti. Le comédien se met alors à écrire des farces, ainsi que sa première grande comédie, L’Étourdi ou les Contretemps (1655). La troupe de l’Illustre Théâtre se fait alors connaître à travers tout le royaume et décide de revenir à Paris en 1658, où elle devient la troupe de Monsieur. La même année, elle joue pour la première fois devant le roi Louis XIV et Molière devient rapidement l’acteur favori du monarque. Après avoir pris la direction de la troupe en 1659, Molière écrit sa première pièce à succès, Les Précieuses ridicules. L’engouement est tel qu’il se voit obligé de publier son œuvre pour éviter qu’un autre auteur ne lui vole l’idée. Continuant d’enchaîner les succès, Molière épouse en 1662 Armande Béjart, de vingt ans sa cadette. Il aura avec elle 4 enfants, dont trois meurent quelques mois après leur naissance. Seule sa fille Esprit-Madeleine atteindra l’âge adulte. Malgré les polémiques que suscitent certaines pièces, Molière poursuit sa carrière fructueuse et s’enrichit grâce à ses succès et à ses publications. En 1673, alors que l’épuisement le guette, il insiste pour jouer dans la quatrième représentation de sa dernière comédie, Le Malade imaginaire. Quelques heures après le baisser de rideau, il est malheureusement réellement emporté par la maladie.
Les extraits étudiés tirés de l'oeuvre intégrale
Acte III,Scène 10
Acte II, Scène 6
Acte III,Scène 2
acte I, scène 1
Acte II,Scène 7
Acte I,Scène 3
et 11
1. Quels sont les personnages présents dans ces deux scènes. Faites un schéma pour les présenter. 2. Résumez ce qui se passe dans ces deux scènes. 3. Octave dit : « La fille du seigneur Géronte ne me sera jamais de rien » l. 9 : expliquez ce qu’il veut dire par là. I. La métamorphose d’Octave 4. Quel personnage a le plus de répliques au début ? 5. Comment pourrait-on qualifier le caractère d’Octave dans ce dialogue ? 6. Quelles transformations relevez-vous dans l’attitude d’Octave face à son père ? Justifiez votre réponse. II. Une révélation à propos. 7. Quelles informations permettent d’arranger le second mariage ? 8. Comment peut-on qualifier la résolution de cette seconde aventure ? Bilan : 9. Comment se dénouement met-il en valeur l’évolution des personnages ?
1. Qu’apprend-on dans la troisième réplique ? - Sur les liens entre Silvestre et Hyacinthe ? - Sur le projet d’Argante ? I. Un personnage effrayant 2. Relevez dans le texte les indices de la colère du soldat. 3. Comment Scapin alimente-t-il cette colère ? II. Un retournement de situation 4. A quel retournement de situation assistons-nous dans cet extrait ? (Justifiez) 5. Comment apparait le personnage d’Argante dans cette scène comparé aux extraits précédents ? Bilan Quelles caractéristiques de la farce retrouve-t-on dans Les Fourberies de Scapin ?
1. Quelle nouvelle, Hyacinthe vient-elle d’apprendre ? 2. Quels sont ses émotions suite à cette nouvelle ? 3. De quoi a-t-elle peur vis-à-vis d’Octave ? 4. Quelle est sa crainte en ce qui concerne Argante, le père d’Octave ? I. Un amour contrarié 5. Par quelles images Octave désigne-t-il l’amour qu’il éprouve pour Hyacinthe ? 6. Comment pourriez-vous qualifier leur relation ? II. La répétition : du théâtre dans le théâtre 7. De quelles qualités Octave croit-il faire preuve pour affronter son père ? 8. Relevez deux reproches que Scapin énonce comme s’il était Argante. 9. Quelle est l’attitude d’Octave au cours de cette répétition ? 10. Le croyez vous capable de s’opposer à son père ? Bilan : 11. Selon vous quel est le rôle du père de famille à cette époque ?
1. Qu’avez-vous ressenti à la lecture de ce texte ? 2. Quels est le nom des deux personnages présents sur scène ? 3. De quel autre personnage parlent-ils ? 4. Résumez les informations que rappelle Octave. 5. Trouvez deux procédés qui rendant la scène comique. 6. Que craignent Octave et Sylvestre ? 7. Aimeriez-vous jouer cette scène ? Si oui, quel rôle et pourquoi ?
1. Selon Scapin, qu’est-ce qui aggrave la situation dans laquelle se trouve Léandres ? 2. Quels points communs pouvez-vous relever entre Géronte et Argante ? I. Des raisons pour ne pas payer 3. Relevez les moyens par lesquels Géronte tente d’éviter la rançon. 4. Avec quels arguments, Scapin les repousse-t-il ? 5. Observer les répliques de Scapin : comment montre-t-il l’urgence de la situation ? II. Un personnage entêté 6. Quelle phrase Géronte répète-t-il tout au long de la scène ? 7. Quel effet produit cette répétition sur le spectateur ? 8. Que nous indique la dernière didascalie ? 9. Quel trait de caractère souligne-t-elle ? Bilan Par quels procédés argumentatifs Scapin tente-t-il de convaincre Géronte ?
I. Le théâtre dans le théâtre 1. Quels sont les différents rôles de Scapin dans cette scène ? 2. Comment Scapin s’y prend-il pour incarner les différents personnages ? 3. A quel moment cesse-t-il de jouer la comédie ? 4. Comment réagit-il alors ? II. Une scène comique 5. Qu’a de comique pour le spectateur la situation de Géronte ? 6. Relevez trois expressions de Scapin qui font rire ? 7. Donnez un exemple de comique de mots. 8. Donnez un exemple de comique de situation. 9. Donnez un exemple de comique de geste. Bilan : 10. Le but de cette scène est-il plutôt de faire rire ou de faire avancer l’intrigue ?
Séance : La scène d’exposition. Objectif : Lire et comprendre la première scène d’une pièce de théâtre.
OCTAVE, SILVESTRE. OCTAVE.- Ah fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux ! Dures extrémités où je me vois réduit ! Tu viens, Silvestre, d’apprendre au port, que mon père revient ? SILVESTRE.- Oui. OCTAVE.- Qu’il arrive ce matin même ? SILVESTRE.- Ce matin même. OCTAVE.- Et qu’il revient dans la résolution de me marier ? SILVESTRE.- Oui. OCTAVE.- Avec une fille du seigneur Géronte ? SILVESTRE.- Du seigneur Géronte. OCTAVE.- Et que cette fille est mandée de Tarente ici pour cela ? SILVESTRE.- Oui. OCTAVE.- Et tu tiens ces nouvelles de mon oncle ? SILVESTRE.- De votre oncle. OCTAVE.- À qui mon père les a mandées par une lettre ? SILVESTRE.- Par une lettre. OCTAVE.- Et cet oncle, dis-tu, sait toutes nos affaires. SILVESTRE.- Toutes nos affaires
SILVESTRE.- Les réprimandes ne sont rien ; et plût au Ciel que j’en fusse quitte à ce prix ! Mais j’ai bien la mine, pour moi, de payer plus cher vos folies, et je vois se former de loin un nuage de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules. OCTAVE.- Ô Ciel ! par où sortir de l’embarras où je me trouve ? SILVESTRE.- C’est à quoi vous deviez songer, avant que de vous y jeter. OCTAVE.- Ah tu me fais mourir par tes leçons hors de saison. SILVESTRE.- Vous me faites bien plus mourir, par vos actions étourdies. OCTAVE.- Que dois-je faire ? Quelle résolution prendre ? À quel remède recourir ?
OCTAVE.- Ah parle, si tu veux, et ne te fais point de la sorte, arracher les mots de la bouche. SILVESTRE.- Qu’ai-je à parler davantage ! Vous n’oubliez aucune circonstance, et vous dites les choses tout justement comme elles sont. OCTAVE.- Conseille-moi, du moins, et me dis ce que je dois faire dans ces cruelles conjonctures. SILVESTRE.- Ma foi, je m’y trouve autant embarrassé que vous, et j’aurais bon besoin que l’on me conseillât moi-même. OCTAVE.- Je suis assassiné par ce maudit retour. SILVESTRE.- Je ne le suis pas moins. OCTAVE.- Lorsque mon père apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d’impétueuses réprimandes.
Séance 4 : La scène d’exposition.Objectif : Lire et comprendre la première scène d’une pièce de théâtre.
Scène 3, acte I : Hyacinte, Octave, Scapin, Silvestre.
SCAPIN Il faut pourtant paraître ferme au premier choc, de peur que, sur votre faiblesse, il ne prenne le pied de vous mener comme un enfant. Là, tâchez de vous composer par étude. Un peu de hardiesse, et songez à répondre résolument sur tout ce qu’il pourra vous dire. OCTAVE Je ferai du mieux que je pourrai. SCAPIN Çà, essayons un peu, pour vous accoutumer. Répétons un peu votre rôle et voyons si vous ferez bien. Allons. La mine résolue, la tête haute, les regards assurés. OCTAVE Comme cela ? SCAPIN Encore un peu davantage. OCTAVE Ainsi ? SCAPIN Bon. Imaginez-vous que je suis votre père qui arrive, et répondez-moi fermement, comme si c’était à lui-même. « Comment, pendard, vaurien, infâme, fils indigne d’un père comme moi, oses-tu bien paraître devant mes yeux, après tes bons déportements, après le lâche tour que tu m’as joué pendant mon absence ? Est-ce là le fruit de mes soins, maraud ? est-ce là le fruit de mes soins ? le respect qui m’est dû ? le respect que tu me conserves ? » Allons donc. « Tu as l’insolence, fripon, de t’engager sans le consentement de ton père, de contracter un mariage clandestin ? Réponds-moi, coquin, réponds-moi. Voyons un peu tes belles raisons. » Oh ! Que diable ! vous demeurez interdit ! .OCTAVE C’est que je m’imagine que c’est mon père que j’entends. .SCAPIN Eh ! oui. C’est par cette raison qu’il ne faut pas être comme un innocent. .OCTAVE Je m’en vais prendre plus de résolution, et je répondrai fermement. .SCAPIN Assurément ? . OCTAVE Assurément. . SYLVESTRE Voilà votre père qui vient. . OCTAVE Ô Ciel ! je suis perdu.
HYACINTE Ah ! Octave, est-il vrai ce que Silvestre vient de dire à Nérine ? que votre père est de retour, et qu’il veut vous marier ? OCTAVE Oui, belle Hyacinte, et ces nouvelles m’ont donné une atteinte cruelle. Mais que vois-je ? vous pleurez ! Pourquoi ces larmes ? Me soupçonnez-vous, dites-moi, de quelque infidélité, et n’êtes-vous pas assurée de l’amour que j’ai pour vous ? HYACINTE Oui, Octave, je suis sûre que vous m’aimez ; mais je ne le suis pas que vous m’aimiez toujours. OCTAVE Eh ! peut-on vous aimer qu’on ne vous aime toute sa vie ? HYACINTE J’ai ouï dire, Octave, que votre sexe aime moins longtemps que le nôtre, et que les ardeurs que les hommes font voir sont des feux qui s’éteignent aussi facilement qu’ils naissent. OCTAVE Ah ! ma chère Hyacinte, mon cœur n’est donc pas fait comme celui des autres hommes, et je sens bien pour moi que je vous aimerai jusqu’au tombeau. HYACINTE Je veux croire que vous sentez ce que vous dites, et je ne doute point que vos paroles ne soient sincères ; mais je crains un pouvoir qui combattra dans votre cœur les tendres sentiments que vous pouvez avoir pour moi. Vous dépendez d’un père, qui veut vous marier à une autre personne ; et je suis sûre que je mourrai, si ce malheur m’arrive.
Acte II, Scène 6Silvestre, Argante, Scapin.
SILVESTRE Scapin, fais-moi connaître un peu cet Argante qui est père d’Octave. SCAPIN Pourquoi, Monsieur ? SILVESTRE Je viens d’apprendre qu’il veut me mettre en procès et faire rompre par justice le mariage de ma sœur. SCAPIN Je ne sais pas s’il a cette pensée ; mais il ne veut point consentir aux deux cents pistoles que vous voulez, et il dit que c’est trop. SILVESTRE Par la mort ! par la tête ! par le ventre ! si je le trouve, je le veux échiner, dussé-je être roué tout vif. (Argante, pour n’être point vu, se tient en tremblant derrière Scapin.) SCAPIN Monsieur, ce père d’Octave a du cœur ; et peut-être ne vous craindra-t-il point. SILVESTRE Lui, lui ? Par le sang ! par la tête ! s’il était là, je lui donnerais tout à l’heure de l’épée dans le ventre. (Apercevant Argante.) Qui est cet homme-là ? SCAPIN Ce n’est pas lui, Monsieur ; ce n’est pas lui. SILVESTRE N’est-ce point quelqu’un de ses amis ? SCAPIN Non, Monsieur, au contraire : c’est son ennemi capital. SILVESTRE Son ennemi capital ? SCAPIN Oui. SILVESTRE Ah, parbleu, j’en suis ravi. (À Argante.) Vous êtes ennemi, Monsieur, de ce faquin d’Argante ? Eh ? SCAPIN Oui, oui ! je vous en réponds. SILVESTRE, secouant rudement la main d’Argante. Touchez là ; touchez. Je vous donne ma parole, et je vous jure sur mon honneur, par l’épée que je porte, par tous les serments que je saurais faire, qu’avant la fin du jour je vous déferai de ce maraud fieffé, de ce faquin d’Argante. Reposez-vous sur moi. SCAPIN Monsieur, les violences, en ce pays-ci, ne sont guère souffertes.
SILVESTRE Je me moque de tout, et je n’ai rien à perdre. SCAPIN Il se tiendra sur ses gardes assurément ; il a des parents, des amis et des domestiques dont il se fera un secours contre votre ressentiment. SILVESTRE C’est ce que je demande, morbleu ! c’est ce que je demande. (Mettant l’épée à la main.) Ah, tête ! Ah, ventre ! Que ne le trouvé-je à cette heure avec tout son secours ? Que ne paraît-il à mes yeux au milieu de trente personnes ? Que ne le vois-je fondre sur moi les armes à la main ! (Se mettant en garde.) Comment marauds ! vous avez la hardiesse de vous attaquer à moi ! Allons, morbleu, tue ! (Poussant de tous les côtés, comme s’il avait plusieurs personnes à combattre.) Point de quartier ! Donnons. Ferme. Poussons. Bon pied, bon œil. Ah ! coquins ! Ah ! canaille ! vous en voulez par là ; je vous en ferai tâter tout votre soûl. Soutenez, marauds, soutenez. Allons. À cette botte. À cette autre. (S etournant du côté d’Argante et de Scapin.) À celle-ci. À celle-là. Comment, vous reculez ? Pied ferme, morbleu ! pied ferme. SCAPIN Eh, eh, eh ! Monsieur, nous n’en sommes pas. SILVESTRE Voilà qui vous apprendra à oser jouer à moi. SCAPIN Eh bien, vous voyez combien de personnes tuées pour deux cents pistoles. Oh sus ! je vous souhaite une bonne fortune. ARGANTE, tout tremblant. Scapin. SCAPIN Plaît-il ? ARGANTE, tout tremblant. Je me résous à donner les deux cents pistoles.
Acte II, Scène 7Silvestre, Argante, Scapin.
SCAPIN C’est à vous, Monsieur, d’aviser promptement aux moyens de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse. GÉRONTE Que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Il ne songeait pas à ce qui est arrivé. GÉRONTE Va-t’en, Scapin, va-t’en vite dire à ce Turc que je vais envoyer la justice après lui. SCAPIN La justice en pleine mer ! vous moquez-vous des gens ? GÉRONTE Que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Une méchante destinée conduit quelquefois les personnes. GÉRONTE Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l’action d’un serviteur fidèle. SCAPIN Quoi, Monsieur ? GÉRONTE Que tu ailles dire à ce Turc qu’il me renvoie mon fils et que tu te mets à sa place jusqu’à ce que j’aie amassé la somme qu’il demande. SCAPIN Eh ! Monsieur, songez-vous à ce que vous dites ? et vous figurez-vous que ce Turc ait si peu de sens que d’aller recevoir un misérable comme moi à la place de votre fils ? GÉRONTE Que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Il ne devinait pas ce malheur. Songez, Monsieur, qu’il ne m’a donné que deux heures. GÉRONTE Tu dis qu’il demande ?… SCAPIN Cinq cents écus. GÉRONTE Cinq cents écus ! n’a-t-il point de conscience ? SCAPIN Vraiment oui, de la conscience à un Turc. GÉRONTE Sait-il bien ce que c’est que cinq cents écus ? SCAPIN Oui, Monsieur, il sait que c’est mille cinq cents livres. GÉRONTE Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? SCAPIN Ce sont des gens qui n’entendent point de raison. GÉRONTE Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Il est vrai ; mais quoi ? on ne prévoyait pas les choses. De grâce, Monsieur, dépêchez. GÉRONTE Tiens, voilà la clef de mon armoire. SCAPIN Bon. GÉRONTE Tu l’ouvriras. SCAPIN Fort bien. GÉRONTE Tu trouveras une grosse clef du côté gauche, qui est celle de mon grenier. SCAPIN
GÉRONTE Tu iras prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande manne, et tu les vendras aux fripiers pour aller racheter mon fils. SCAPIN, en lui rendant la clef. Eh ! Monsieur, rêvez-vous ? Je n’aurais pas cent francs de tout ce que vous dites ; et de plus, vous savez le peu de temps qu’on m’a donné. GÉRONTE Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Oh ! que de paroles perdues ! Laissez là cette galère, et songez que le temps presse, et que vous courez risque de perdre votre fils. Hélas ! mon pauvre maître, peut-être que je ne te verrai de ma vie et qu’à l’heure que je parle on t’emmène esclave en Alger ! Mais le ciel me sera témoin que j’ai fait pour toi tout ce que j’ai pu, et que si tu manques à être racheté, il n’en faut accuser que le peu d’amitié d’un père. GÉRONTE Attends, Scapin, je m’en vais quérir cette somme. Scapin Dépêchez donc vite, Monsieur ; je tremble que l’heure ne sonne. GÉRONTE N’est-ce pas quatre cents écus que tu dis ? SCAPIN Non ; cinq cents écus. GÉRONTE Cinq cents écus ! SCAPIN Oui. GÉRONTE Que diable allait-il faire dans cette galère ? SCAPIN Vous avez raison. Mais hâtez-vous. GÉRONTE N’y avait-il point d’autre promenade ? SCAPIN Cela est vrai ; mais faites promptement. GÉRONTE Ah maudite galère ! SCAPIN, à part. Cette galère lui tient au cœur. GÉRONTE Tiens, Scapin, je ne me souvenais pas que je viens justement de recevoir cette somme en or, et je ne croyais pas qu’elle dût m’être sitôt ravie. (Il lui présente sa bourse qu’il ne laisse cependant pas aller ; et, dans ses transports, il fait aller son bras de côté et d’autre, et Scapin le sien pour avoir la bourse.) Tiens. Va-t’en racheter mon fils.
Acte III, scène 2
Scène 2, acte III SCAPIN Cachez-vous : voici un spadassin qui vous cherche. (En contrefaisant sa voix.) – Quoi ! jé n’aurai pas l’abantage dé tué cé Géronte ; et quelqu’un, par charité, né m’enseignera pas où il est. –(À Géronte avec sa voix ordinaire) Ne branlez pas. – Cadédis ! jé lé trouberai, sé cachât-il au centré dé la terre. –(À Géronte, avec son ton naturel.) Ne vous montrez pas. (Tout le langage gascon est supposé de celui qu’il contrefait et le reste de lui.) – Oh ! l’homme au sac. – Monsieur. – Jé té vaille un louis, et m’enseigne où peut être Géronte. – Vous cherchez le seigneur Géronte. – Oui, mordi, jé lé cherche. – Et pour quelle affaire, Monsieur ? – Pour quelle affaire ? – Oui. – Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups dé vâton. – Oh ! Monsieur, les coups de bâton ne se donnent point à des gens comme lui, et ce n’est pas un homme à être traité de la sorte. – Qui ? cé fat dé Géronte, cé maraut, cé vélître ? – Le seigneur Géronte, Monsieur, n’est ni fat, ni maraud, ni bélître ; et vous devriez, s’il vous plaît, parler d’autre façon. – Comment ! tu mé traites, à moi, avec cetté hautur ? – Je défends comme je dois, un homme d’honneur qu’on offense. – Est-cé qué tu es des amis dé cé Géronte ? – Oui, Monsieur j’en suis. – Ah ! cadèdis, tu es dé ses amis ; à la vonne hure. (Donnant plusieurs coups de bâtons sur le sac.) Tiens, boilà cé qué jé té vaille pour lui. –(Criant comme s’il recevait les coups de bâton.) Ah, ah, ah, ah, ah, Monsieur ! Ah, ah, Monsieur ! tout beau ! Ah, doucement ! Ah ! ah, ah, ah, ah ! – Va porté-lui céla de ma part. Adiusias. – Ah ! diable soit le Gascon ! Ah ! (Et se plaignant et remuant le dos comme s’il avait reçu des coups de bâton.) GÉRONTE, mettant la tête hors du sac. Ah ! Scapin, je n’en puis plus. SCAPIN Ah, Monsieur ! je suis tout moulu, et les épaules me font un mal épouvantable. GÉRONTE Comment ! c’est sur les miennes qu’il a frappé. SCAPIN Nenni, Monsieur, c’était sur mon dos qu’il frappait. GÉRONTE Que veux-tu dire ? J’ai bien senti les coups et les sens bien encore. SCAPIN Non, vous dis-je ; ce n’est que le bout de son bâton qui a été jusque sur vos épaules.
SCAPIN, lui remettant la tête dans le sac. Prenez garde. En voici un autre qui a la mine d’un étranger. (Cet endroit est de même celui du Gascon pour le changement de langage et le jeu de théâtre.) Parti, moi courir comme une Basque, et moi ne poufre point troufair de tout le jour sti stiable de Géronte ? – Cachez-vous bien. – Dites un peu moi, fous, monsir l’homme, s’il ve plaît ; fous savoir point où l’est sti Géronte que moi cherchair ? – Non, Monsieur, je ne sais point où est Géronte. – Dites-moi-le, fous, franchemente, moi li fouloir pas grande chose à lui. L’est seulemente pour li donnair une petite régale, sur le dos, d’une douzaine de coups de bâtonne, et de trois ou quatre petites coups d’épée au trafers de son poitrine. – Je vous assure, Monsieur, que je ne sais pas où il est. – Il me semble que ji foi remuair quelque chose dans sti sac. – Pardonnez moi, Monsieur. – Li est assurément quelque histoire là tetans. – Point du tout, Monsieur. – Moi l’afoir enfie de tonner ain coup d’épée dans sti sac. – Ah, Monsieur ! gardez-vous-en bien. – Montre-le moi un peu, fous, ce que c’estre là, – Tout beau, Monsieur. – Quement tout beau ? – Vous n’avez que faire de vouloir voir ce que je porte. – Et moi je le fouloir foir, moi. – Vous ne le verrez point. – Oh ! que de badinemente ! – Ce sont hardes qui m’appartiennent. – Montre-moi, fous, te dis-je. – Je n’en ferai rien. – Toi ne faire rien ? – Non. – Moi pailler de ste bâtonne sur les épaules de toi. – Je me moque de cela. – Ah ! toi faire le trôle ! –(Donnant des coups de bâton sur le sac, et criant comme s’il les recevait) Ahi, ahi, ahi, ahi, Monsieur ! Ah, ah, ah, ah ! – Jusqu’au refoir ; l’être là un petit leçon pour li apprendre à toi à parler insolentement. – Ah ! peste soit du baragouineux ! Ah ! GÉRONTE, sortant sa tête hors du sac. Ah ! je suis roué. SCAPIN Ah ! je suis mort. GÉRONTE Pourquoi diantre faut-il qu’ils frappent sur mon dos ? SCAPIN, lui remettant la tête dans le sac. Prenez garde ! voici une demi-douzaine de soldats tout ensemble. (Il contrefait plusieurs personnes ensemble.) « Allons, tâchons à trouver ce Géronte ; cherchons partout. N’épargnons point nos pas. Courons toute la ville. – N’oublions aucun lieu. Visitons tout. Furetons de tous les côtés. Par où irons-nous ? – Tournons par là. – Non, par ici. À gauche. À droite. – Nenni. – Si fait. » – Cachez-vous bien. – Ah ! camarades, voici son valet. Allons, coquin, il faut que tu nous enseignes où est ton maître. – Eh ! Messieurs, ne me maltraitez point. – Allons, dis-nous où il est. Parle. Hâtetoi. Expédions. Dépêche vite. – Tôt. – Eh ! Messieurs, doucement ! (Géronte met doucement la tête hors du sac et aperçoit la fourberie de Scapin.) – Si tu ne nous fais trouver ton maître tout à l’heure, nous allons faire pleuvoir sur toi une ondée de coups de bâton. – J’aime mieux souffrir toute chose que de vous découvrir mon maître. – Nous allons t’assommer. – Faites tout ce qu’il vous plaira. – Tu as envie d’être battu ? – Je ne trahirai point mon maître. – Ah ! tu en veux tâter ? Voilà… Oh ! (Comme il est près de frapper, Géronte sort du sac et Scapin s’enfuit.) GÉRONTE Ah ! infâme ! Ah ! traître ! Ah ! scélérat ! C’est ainsi que tu m’assassines !
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Scène 10, acte III
octave, Argante, Géronte, Hyacinte, Nérine, Zerbinette, Silvestre. ARGANTE Venez, mon fils, venez vous réjouir avec nous de l’heureuse aventure de votre mariage. Le Ciel… OCTAVE, sans voir Hyacinte. Non, mon père, toutes vos propositions de mariage ne serviront de rien. Je dois lever le masque avec vous, et l’on vous a dit mon engagement. ARGANTE Oui ; mais tu ne sais pas… OCTAVE Je sais tout ce qu’il faut savoir. ARGANTE Je veux te dire que la fille du seigneur Géronte… OCTAVE La fille du seigneur Géronte ne me sera jamais de rien. GÉRONTE C’est elle… OCTAVE Non, Monsieur ; je vous demande pardon, mes résolutions sont prises. SILVESTRE Écoutez… OCTAVE Non : tais-toi, je n’écoute rien. ARGANTE Ta femme…
OCTAVE Non, vous dis-je, mon père, je mourrai plutôt que de quitter mon aimable Hyacinte. (Traversant le théâtre pour aller à elle.) Oui, vous avez beau faire, la voilà celle à qui ma foi est engagée ; je l’aimerai toute ma vie et je ne veux point d’autre femme. ARGANTE Eh bien ! c’est elle qu’on te donne. Quel diable d’étourdi, qui suit toujours sa pointe ! HYACINTE Oui, Octave, voilà mon père que j’ai trouvé, et nous nous voyons hors de peine. GÉRONTE Allons chez moi : nous serons mieux qu’ici pour nous entretenir. HYACINTE Ah ! mon père, je vous demande par grâce que je ne sois point séparée de l’aimable personne que vous voyez ; elle a un mérite qui vous fera concevoir de l’estime pour elle, quand il sera connu de vous. GÉRONTE Tu veux que je tienne chez moi une personne qui est aimée de ton frère, et qui m’a dit tantôt au nez mille sottises de moi-même ? ZERBINETTE Monsieur, je vous prie de m’excuser. Je n’aurais pas parlé de la sorte, si j’avais su que c’était vous, et je ne vous connaissais que de réputation. GÉRONTE Comment, que de réputation ? HYACINTE Mon père, la passion que mon frère a pour elle n’a rien de criminel, et je réponds de sa vertu. GÉRONTE Voilà qui est fort bien. Ne voudrait-on point que je mariasse mon fils avec elle ? Une fille inconnue, qui fait le métier de coureuse. […]
Scène 11, acte III
LÉANDRE Mon père, ne vous plaignez point que j’aime une inconnue, sans naissance et sans bien. Ceux de qui je l’ai rachetée viennent de me découvrir qu’elle est de cette ville, et d’honnête famille ; que ce sont eux qui l’y ont dérobée à l’âge de quatre ans ; et voici un bracelet, qu’ils m’ont donné, qui pourra nous aider à trouver ses parents. ARGANTE Hélas ! à voir ce bracelet, c’est ma fille, que je perdis à l’âge que vous dites. GÉRONTE Votre fille ? ARGANTE Oui, ce l’est, et j’y vois tous les traits qui m’en peuvent rendre assuré. HYACINTE Ô Ciel ! que d’aventures extraordinaires !
Jeu théâtral ! 5e
Acte I, scène 1 :
Acte I, scène 2 :
Jeu théâtral ! 5e
Acte I, scène 1
Acte II, scène 2 :
A quoi servent-ils ?
Quel sens ont-ils ?
Les compléments circonstanciels donnent des informations complémentaires au sujet de la phrase. On peut les déplacer et les supprimer.
CC de temps --> Quand ? : après, avant, dans, de, depuis, en pendant, avant de, au cours de, jusqu'à, au moment de, quand... CC de lieu --> où ? : chez, dans, de, derrière, devant, entre, par, parmi, sous, sur, vers, autour de, à côté de, au-dessus de, en face de... CC de manière --> Comment ? : avant, sans , bryamment, lentement, rapidement... CC de moyen --> à l'aide de quoi ? : au moyen de, à l'aide de, avec, sans, à... CC de but --> Dans quel but ? : pour, en vue de, de crainte de, pour que, afin que, de crainte que... CC de cause --> Pour quelle raison ? : à cause de , grâce à, en raison de...
On peut les construire avec :
Un groupe nominal GN ex : Un GN introduit par une préposition GNP ex Un adverbe ex Une proposition subordonnée ex Un groupe infinitif prépositionnel ex
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Les pronoms (placés devant un verbe)
Les déterminants (Placés devant un nom)
leur : pronom personnel Scapin leur parle
leur / leurs : déterminants possessifsLeurs pères sont arrivés.
l'a/ l'as : pronom personnel + aux. avoir
la : article défini Il a vu la femme de sa vie.
ma : déterminant possessif Ma fille va se marier
m'a / m'as : pronom personnel + aux. avoirTu m'as dit de partir
VS
ce : pronom démonstratif Ce que tu racontes est passionnant Se : pronom personnel (réfléchi) Cette pièce se lit facilement
Ce : Déterminant démonstratifCe valet est fourbe !
Ces : déterminant démonstratifCes jeunes hommes sont polis Ses : déterminant possessif Sylvestre lit ses livres préférés
C'est : Pronom démonstratif élidé + aux. être C'est une bonne idée S'est : pronom personnel réfléchi élidé + aux. être Il s'est dit qu'il allait arranger les choses.
Madame Paulus