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Carpe diem et Vanité
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Created on April 19, 2021
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Transcript
carpe diem et vanité
Louna Breiller-Tardy 2°3
préface
Du Moyen Âge à nos jours, la poésie a joué un rôle important dans la littérature française. Les écrits se présentent sous plusieurs formes: traditionnelle ou non, prose ou vers. Elle s'est développée pendant des siècles avec différentes tendances littéraires et artistiques. Les thèmes de la poésie évoluent avec le développement du siècle: poésie lyrique, engagement, expression de soi misérable (Romantisme: XIXe siècle) ... La poésie est une façon pour le poète de se faire entendre et de pouvoir témoigner de ce qu’il voit ou de ce qu’il ressent. Mais l'intérêt de la poésie ne réside pas seulement dans «parler de la beauté», mais aussi parce que les auteurs peuvent y exprimer leurs opinions, leurs points de vue et dénoncer et critiquer des évènements importants de leur temps comme la violence. C'est pour cela que j'ai écrit ce recueil, pour vous montrer toute l'étendue de la poésie. Dans ce recueil poétique, vous allez donc trouver des poèmes de differents auteurs autour des thèmes de la vanité et du carpe diem, principalement autour du temps qui passe et de son influence sur les différents degrés d'amour: d'un amour charnel à un amour éternel perdu en passant par la nostalgie, la mort et l'éternité. J’ai choisi d’organiser mon recueil en classant chronologiquement les poèmes afin de montrer l’évolution dans le temps de la poésie et de mettre en évidence également son évolution dans les styles d’écriture. Il s’ouvrira sur « Jadis dans un autre pays » de Conon de Béthune (illustré par le tableau « Vieille femme grotesque » de Quentin Metsys, 1513). Nous poursuivrons avec « Tant que mes yeux pourront larmes épandre » de Louise Labé (illustré par « La Madeleine à la veilleuse » de Georges de La Tour, XVIIe siècle). Suivra ensuite un sonnet de Jean-Baptiste Chassignet, « Mortel, pense quel est dessous la couverture » (illustré par « Le transi de René de Chalon » de René de Chalon, 1545). Nous continuerons par « Stances à Marquise » de Pierre Corneille (illustré par « The only moment is now » de David Arsenault, 2011). Enfin ce recueil s’achèvera sur l’œuvre de Leopold Sédar Senghor, « Joal » (illustré par le tableau « Vanité » de Philippe de Champaigne, 1602).
Jadis dans un autre pays
– Vassal, vous avez eu une fâcheuse idée De me reprocher mon âge ; Si ma jeunesse est tout à fait passée, Je suis d’autre part riche et de haut parage ; On m’aimerait avec un peu de beauté. Il n’y a pas un mois Que le marquis m’envoya son messager Et le Barrois a jouté pour l’amour de moi. » – Par Dieu, dame, cela doit bien vous ennuyer De regarder toujours à la haute situation. On n’aime pas une dame pour sa parenté, Mais on l’aime quand elle est belle et sage ; Vous en saurez un jour la vérité : Car il y en a bien cent qui ont jouté pour l’amour de vous, Qui, fussiez-vous la fille du roi de Carthage, Ne le voudraient plus aujourd’hui. »
Conon de Béthune
Quand la dame s’entendit railler de cette manière, Elle en eut honte, et elle dit étourdiment : « Par Dieu, vassal, croyez-vous qu’on doive vous aimer Et que je parle sérieusement ? Cela ne m’est pas venu à l’esprit. Jamais je n’aurai daigné vous aimer Vu que vous avez souvent plus grande envie D’embrasser un bel adolescent. » – Madame, j’ai bien ouï parler De votre beauté, mais ce n’est pas d’aujourd’hui. J’ai ouï conter de Troie Que cette ville fut jadis de très grande puissance, Et maintenant on en trouve à peine l’emplacement. Pour ce, je vous conseille d’excuser Que soient accusés de tricherie Ceux qui désormais ne voudront vous aimer. »
Jadis dans un autre pays Un chevalier aima une dame. Tant que la dame fut à son avantage, Elle lui refusa son amour, Jusqu’au jour où elle lui dit : « Ami, Je vous ai longtemps amusé par mes paroles ; Or votre amour est connu et prouvé, Désormais, je serai toute à votre gré. » Le chevalier la regarda bien en face, Il la vit pâle et décolorée. « Dame, fait-il, je n’ai pas de chance Que dès l’autre année, vous n’ayez eu cette pensée. Votre beau visage qui ressemblait à la fleur de lis Me paraît avoir tellement changé de mal en pis Qu’il m’est avis que vous n’êtes plus la même à mes yeux. Vous avez pris bien tard cette décision, madame. »
Justification
Conon de Béthune
il s'agit d'un poème du XIIeme siecle écrit par Conon de Béthune. Il s'agit d'un discours indirect libre donc ce poème peut faire penser à une conversation. Le thème du dépit amoureux à cause des pics que se lancent les personnages mais aussi de l'apparence est très present avec le champ lexical de celui-ci: pâle, décolorée, beau visage, bel adolescent, beauté. Cela nous fait comprendre l'état d'esprit de l'époque: seul la beauté physique compte et l'amour charnel disparait avec la beauté. Contrairement au début du poème où on pourrait penser qu'il s'agit d'amour courtois où le chevalier devait reussir des "épreuves" pour gagner l'amour de sa dame mais, cet amour n'est que physique puisqu'elle ne l'interesse plus après qu'elle a perdu sa beauté. J'ai pris ce poème car j'aimais bien le principe de conversation assez méchante où chacun se relançait la balle. Mais également ce poème permet de nous faire comprendre l'état d'esprit de l'époque vis-à-vis de l'amour.
Conon de Béthune, né vers 1150 et mort vers 1201, est troubadour, un poète musicien du Moyen-âge, renommé pour ses chansons d'amour et de croisade. Il est également chevalier, il participe à plusieurs expéditions militaires en Orient ainsi qu’aux troisième et quatrième croisades.
Vieille femme grotesque
Cette oeuvre est une peinture à l'huile sur panneaude bois, de Quentin Metsys faite vers 1513 et qui mesure 64 × 46cm. Elle est exposée à "National Gallery" à Londres.
Tant que mes yeux pourront larmes épandre
Louise Labé
Tant que mes yeus pourront larmes espandreÀ l’heur passé avec toi regretter, Et qu’aux sanglots et soupirs resister Pourra ma voix, et un peu faire entendre; Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignart luth, pour tes grâces chanter; Tant que l’esprit voudra se contenter De ne vouloir rien fors que toi comprendre; Je ne souhaitte encore point mourir. Mais, quand mes yeux je sentirai tarir, Ma voix cassée, et ma main impuissante, Et mon esprit en ce mortel séjour Ne pouvant plus montrer signe d’amante, Prirai la mort noircir mon plus clair jour.
Justification
Louise Labé
"Tant que mes yeus pourront larmes espandre" est un sonnet de Louise Labé, écrit en 1555 sur le thème du chagrn d'amour perdu avec l'évocation des sens : la vue avec "les yeux"; le toucher avec "les mains"; l'ouie avec "la voix". On pourrait penser que son poème est autobiographique puisqu'elle utilise la première personne et le pronom "mon, mes". Louise Labé évoque également la mort dans les premier et deuxième tercets, cela nous permet de comprendre que ses seules raisons de vivre sont la joie que procure l'amour et la musique. Ce qui nous amène au denier vers où elle nous fait comprendre que sans ces bonheurs, la vie ne lui sert plus et elle va jusqu'à faire, en quelques sortes, un appel a la mort. J'ai choisi ce poème car je trouvais magnifique la grande sensibilité amoureuse que nous fait ressentir l'auteur. J'ai beaucoup aimé l'aspect autobiographique où nous rentrons dans l'intimité des sentiments et des douleurs de Louise Labé.
Louise Labé née vers 1524 à Lyon et morte en 1566, est une exceptionnelle poétesse musicienne française surnommée « La Belle Cordière ». Elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance. Elle était la femme d'un riche marchand qui possédait plusieurs maisons à Lyon. Elle trouva dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres.
La Madeleine à la veilleuse
La Madeleine à la veilleuse" est une huile sur toile de Georges de La Tour faite entre 1640-1645. Elle mesure 128 x 94 cm et est exposée au musée du Louvre. Elle représente une femme tenant un crane sur ses genoux, au centre de la peinture. Elle est appuyée sur une table, qui est sur la droite du tableau, sur laquelle on apperçoit dans l'ombre ambiante une bougie, qui éclaire la jeune femme, et des livres. Les membres de la femme forment deux lignes (le bras gauche avec la jambe droite et le bras droit avec la jambe gauche) qui se croisent au milieu sur la tête de mort qui est le symbole de la vanité, c'est a dire : tout vivant est voué à la mort. Ce qui nous ramène à la devise des Epicuriens : "Carpe diem". Le tableau est dans une ambiance de "clair-obscur" venant de droite et qui sert à mettre en avant la femme et le crane. Celle-ci semble être soucieuse, voire triste. On pourrait penser qu'elle attend peu être sa mort ou pleure celle de quelqu'un qui lui est cher.
Mortel, pense quel est dessous la couverture
Jean-Baptiste Chassignet
Mortel, pense quel est dessous la couverture D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Décharné, dénervé, où les os découverts, Dépulpés, dénoués, délaissent leur jointure ; Ici l’une des mains tombe de pourriture, Les yeux d’autre côté détournés à l’envers Se distillent en glaire, et les muscles divers Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture ; Le ventre déchiré cornant de puanteur Infecte l’air voisin de mauvaise senteur, Et le nez mi-rongé déforme le visage ; Puis connaissant l’état de ta fragilité, Fonde en Dieu seulement, estimant vanité Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
Justification
Ce sonnet est un poeme écrit par Jean-Baptiste Chassignet en 1594. Les thèmes sont centrés sur l'exortation et l'invitation solennelle à mettre sa confiance en Dieu puisque nous ne sommes que voué à la disparition. Nous retouvons d'ailleurs le champ lexical des odeurs de mort avec les termes : pourriture, puanteur, Infecte l’air voisin de mauvaise senteur. On trouve aussi beaucoup de mots comportant le préfixe privatif "dé": décharné, dénervé, découverts, dépulpés, dénoués, délaissent et la répétiton à la césure et aux rimes du son guttural "r", qui est dur et plutôt négatif, jusqu'au dernier tercet et les rimes deviennent féminines quans on évoque Dieu comme seule consolation. L'auteur utilise également une adresse personnelle au lecteur pour lui faire prendre conscience que la chair n'est rien sans l'esprit qui seul pourrait survivre. J'ai choisi ce poème car j'ai aimé le coté corporel et gore mais aussi car il abordait des thèmes assez particuliers parmi lesquels celui de la vanité est une évidence.
Jean-Baptiste Chassignet
Jean-Baptiste Chassignet, né en 1571 est un poète baroque français. Il publie des travaux d’histoire locale. Mais dès l’âge de vingt-quatre ans, il achève une suite de sonnets, au nombre de 434, qui a pour titre « Le Mépris de la vie et Consolation contre la mort ».
Le transi de René de Chalon
L"e transi de René de Chalon", également appelé "le Squelette", "le Décharné", ou "le Monument au cœur de René de Chalon", est une statue funéraire faite par Ligier Richier vers 1545. Elle mesure 215 × 43 × 36 cm et est exposée à l'église Saint-Étienne.
Stances à Marquise
Pierre Corneille
Cependant j’ai quelques charmes Qui sont assez éclatants Pour n’avoir pas trop d’alarmes De ces ravages du temps. Vous en avez qu’on adore ; Mais ceux que vous méprisez Pourraient bien durer encore Quand ceux-là seront usés. Ils pourront sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire Ce qu’il me plaira de vous.
Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit. Pensez‑y, belle Marquise. Quoiqu’un grison fasse effroi, Il vaut bien qu’on le courtise, Quand il est fait comme moi.
Marquise, si mon visage A quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu’à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux. Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. Le même cours des planètes Règle nos jours et nos nuits : On m’a vu ce que vous êtes ; Vous serez ce que je suis.
Justification
Pierre Corneille
"Stances à Marquise" est un poème de Pierre Corneille écrit en 1658. Il s'agit d'un plaidoyer de l'auteur pour implorer l'amour de la femme qu'il aime. Il argumente pour la faire céder à sa demande et lui dit que le temps passe, qu'il est vieux mais qu'elle l'est aussi et peut être elle vieillira plus vite que lui. Enfin il affirme qu'il peut rendre sa beauté éternelle par ses vers, ses pièces de théâtre et donc son succès grandissant. J'ai choisi ce poème car effectivemant Pierre Corneille est encore vu comme un grand poète et j'ai aimé le fait que ce soit authentique.
Pierre Corneille est un dramaturge et poète français du XVIIe siècle. D'abord fortement inspiré par la comédie, il glisse peu à peu dans la tragédie, toujours avec talent et devient célèbre pour ses pièces de théâtre aux dilemmes cornéliens, comme le Cid, Horace et Médée.
The only moment is now
Cette oeuvre est une peinture huile sur toile de David Arsenault faite en 2011et qui mesure 14 × 18 cm. Elle n'est pas exposée car elle fait partie d'une collection privée.
Joal
L. Senghor
Joal ! Je me rappelle. Je me rappelle les signares à l’ombre verte des vérandas Les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève. Je me rappelle les fastes du Couchant Où Koumba N´Dofène voulait faire tailler son manteau royal. Je me rappelle les festins funèbres fumant du sang des troupeaux égorgés Du bruit des querelles, des rhapsodies des griots. Je me rappelle les voix païennes rythmant le Tantum Ergo Et les processions et les palmes et les arcs de triomphe.
.Je me rappelle la danse des filles nubiles Les choeurs de lutte – oh ! la danse finale des jeunes hommes, buste Penché élancé, et le pur cri d´amour des femmes – Kor Siga ! Je me rappelle, je me rappelle… Ma tête rythmant Quelle marche lasse le long des jours d´Europe où parfois Apparaît un jazz orphelin qui sanglote, sanglote, sanglote.
Justification
Leopold Sédar Senghor
Ce poème est un poème de Senghor, écrit en 1945, qui aborde le thème de la nostalgie et des souvenirs des temps passés d'une manière plutôt joyeuse au debut: les jeunes filles qui évocaquent des moments agréables comme les fêtes et les couchers de soleil. Mais ce thème devient progressivement plus triste avec la répétition du mot "sanglot", de la lassitue et les allitérations en "f" et en "l" qui donne un rythme lent.Enfin les vers sont libres mais la répétiton de "je me rappelle" donne un rythme lancinant qu'on pourrait comparer à celui d'une musique. J'ai choisi ce poème car je trouve qu'il est plus original que les autres : il se rapproche plus de la musique et il date du XXeme siècle donc il est assez moderne.
Léopold Sédar Senghor, né à Joal en 1906, était un poète, écrivain et homme politique sénégalais du XXème siècle. Symbole de la coopération française en Afrique pour les uns ou du néo-colonialisme français pour les autres. Il a été le premier président du Sénégal et aussi le premier Africain à siéger à l’Académie française.
Vanité
Vanité est une peinture à l'huile sur panneau de bois de Philippe de Champaigne faite en 1644. Elle mesure 28x37cm et est exposée au musée de Tessé. L'image est parfaitement centrée sur le crane avec de chaque coté un objet: un sablier à droite, qui marque le temps qui s'écoule et une fleur à gauche, qui marque la beauté qui flétrit. On peut en déduir que le message que l'artiste a voulu faire passer est que le temps détruit toutes choses et que nous sommes mortels; profitons de la vie pendant qu'il est temps.
FIN