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Axe 3 - Histoire et mémoire du génocide Juif et Tsigane
Histoire - Géographie
Created on April 17, 2021
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Transcript
Chapitre conclusif
Histoire et mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes
I - Les lieux de mémoire des Juifs et des Tsiganes
I- Les lieux de mémoire du génocide des juifs et des tsiganes
a) Une grande diversité des lieux de mémoire à travers le monde
- Une nouvelle notion historique (les lieux de mémoire) apparaît sous l'impulsion de Pierre Nora à travers son ouvrage "Les lieux de mémoire" (1984-1992).
- Un lieu de mémoire est un espace qui comporte un héritage du passé à transmettre pour les générations futures.
- C'est un élément essentiel qui participe à la création d'une identité collective.
- Dès 1942 et la mise en oeuvre de la solution finale, les nazis ont essayé de camoufler les traces de leurs crimes.
- Vers la fin du conflit, ils ont détruit la plupart des installations (Chambres à gaz, fours crématoires..) de mise à mort dans les camps d'extermination (Sobibor, Auschwitz..)
- Entre 5.1 et 6 millions de Juifs ont été éliminés soit 54 à 64 % de la population juive d'Europe d'avant-guerre.
- Toutefois, des recherches ont mis à jour des charniers, des fosses communes et les fondations des chambres à gaz.
- L'enjeu est mémoriel et historique car il fallait témoigner de la souffrance des Juifs et déconstruire le négationnisme*.
D'après R. Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe, Fayard, 1988.
I- Les lieux de mémoire du génocide des juifs et des tsiganes
- Après 1945, certains lieux du génocide font l'objet de commémorations (monuments, plaques, organisation de cérémonies).
- Les anciens ghettos sont porteurs de mémoire de la souffrance du peuple juif (construction d'un mémorial sur l'emplacement du ghetto de Varsovie en 1948 et de celui de Minsk en 1946)
- La création de mémoriaux de développe lors des années 50 (mémorial du juif inconnu à Paris en 1953, mémorial Yad Vashem à Jérusalem en 1953).
Willy Brandt devant le monument aux héros du ghetto de Varsovie
I- Les lieux de mémoire du génocide des juifs et des tsiganes
- A partir des années 80, se développe une certaine patrimonialisation des lieux de mémoire de la Shoah. Ils deviennent des éléments du patrimoine qu'il faut transmettre aux générations futures.
- La multiplication des mémoriaux dans le monde traduit cette volonté de renforcer le travail de mémoire : ouverture en 1993 du musée du mémorial de l'Holocauste à Washington, création en 2005 d'un mémorial dédié aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin comprenant 2711 dalles de béton, inauguration par le président Chirac en 2005 du mémorial de la Shoah à Paris qui a été agrandi et réaménagé.
- Le génocide des Tsiganes ne bénéficie pas de la même visibilité (en 2012, un monument a été érigé à Berlin en mémoire des Sinti et des Roms d'Europe).
I- Les lieux de mémoire du génocide des juifs et des tsiganes
B) Un lieu emblématique, le centre d'extermination d'Auschwitz-Birkenau
- Auchwitz-Birkenau est un des six centres majeurs d'extermination des Juifs où sont morts près d'un millions de déportés.
- Ce camps est devenu un symbole mondialement connu de la Shoah. En 1947, la Pologne décide d'en faire un musée.
- Des espaces sont reconstitués afin de montrer aux visiteurs le quotidien des déportés.
- Les visiteurs sont nombreux et proviennent de l'Europe entière (plus de 2 millions de visiteurs). C'est le site le plus visité au monde après celui de Yad Vashem à Jérusalem.
Nombre de visiteurs d'Auschwitz-Birkenau en 2018 par nationalités
Total des visiteurs sur l'année : 2.152 millions soit 50 000 de plus qu'en 2017.
I- Les lieux de mémoire du génocide des juifs et des tsiganes
B) Un lieu emblématique, le centre d'extermination d'Auschwitz-Birkenau
- Le tourisme mémoriel de la Shoah présente des limites qui sont liées aux conséquences du tourisme de masse.
- Un certain nombre de visiteurs ont, chaque année, des comportements déplacés (selfie, marche en équilibre sur les rails..).
- Des actes de vandalisme dégradent également le site (inscription, vols de briques).
- En 2019, le musée qui est très présent sur les réseaux sociaux est intervenu pour rappeler aux visiteur d'agir de manière ethique et responsable dans ce lieu emblématique de la Shoah.
- L'entretien du site et son fonctionnement nécessite des fonds importants. La Pologne fait appel de plus en plus fréquemment aux acteurs privés. L'épidémie de coronavirus a fragilisé l'économie du site.
II- Juger les crimes nazis après Nuremberg
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
a) Le processus de dénazification
- La dénazification est décidée lors de la conférence de Potsdam en août 1945.
- Elle a pour objectif d’installer durablement la démocratie et de favoriser la reconstruction économique et politique d’une Allemagne en ruine. Elle doit également contribuer à éliminer l’idéologie nazie qui imprégnait la vie publique allemande
- Le procès de Nuremberg est le départ d’une dénazification judiciaire. Il a lieu de novembre 1945 à octobre 1946 et repose sur la collaboration des alliés et sur la volonté de faire émerger un nouveau droit international notamment la notion de crime contre l’humanité.
- 21 dirigeants nazis sont inculpés et présentés au tribunal. Le verdict a lieu le 30 septembre et le 1 er octobre 1946. 11 accusés sont condamnés à mort, 7 à des peines de prison et 3 sont acquittés.
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
a) Le processus de dénazification
- Après le procès de Nuremberg, des procès militaires ont lieu dans les quatres zones d’occupation contre des criminels de guerre, gardiens et commandants des camps de concentration ainsi que les responsables de crimes contre les Juifs.
- Environ 5 000 personnes sont jugées et près de 800 sont condamnées à mort. Parallèlement, des tribunaux allemands prennent en charge des crimes commis par les Allemands contre les Allemands.
- Toutefois, le processus de dénazification au niveau judiciaire est inégal selon les régions allemandes fragmentées en zones d’occupation et où débute la guerre froide.
- Les occidentaux obligent les allemands à remplir des questionnaires qui leur demandent s’ils avaient adhéré à des organisations nazies. Sur près de 200 000 arrestations, 90 000 personnes sont libérées en 1947.
- A l’intérieur de leur zone d’occupation, les soviétiques sont beaucoup plus sévères. Sur les 70 000 personnes arrêtées, seules 8 000 sont libérées.
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
a) Le processus de dénazification
- Après 1950, en RFA, il y a une volonté de “laisser le passé au passé” (formule du chancelier Adenauer). En juillet 1951, une loi met fin au processus de dénazification mais n’exclut pas la tenue de procès ultérieurs si des criminels de guerre recherchés seraient trouvés.
- En RDA, aucune loi ne restreint la dénazification et l’URSS continue à exercer un droit de contrôle notamment sur les camps d’internement dans lesquels entre 50 000 et 80 000 Allemands (prisonniers de guerre et anciens nazis) y meurent de faim et de maladie.
Un documentaire évocateur du processus de dénazification
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
b) La poursuite des criminels de guerre sans limite de temps et de lieu
- De nombreux pays d’Europe de l’est vont appliquer des procédures judiciaires s’inspirant de celles du tribunal de Nuremberg (Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie..).
- En 1947, a lieu le procès d'Auschwitz à Cracovie en Pologne. Sur 40 accusés (officiers, gardiens, médecins.), 23 sont condamnés à mort et 16 à des peines de prison. Le principal commandant d'Auschwitz, R. Hoess a été jugé par le tribunal suprême de Pologne et condamné à mort.
- En 1958, le procès d’Ulm a inculpé dix membres des Einsatzgruppen. Dans la même année, est fondé le centre national d’enquêtes sur les crimes de guerre nazis à Ludwigsburg en RFA qui sera à l’origine d’un grand nombre d’enquêtes et de procès à partir de 1960
- Les procès de Francfort-sur-le-Main (1963-1965) ont eu un retentissement considérable et ont jugé 22 anciens SS du camp d’Auschwitz dont W. Boger qui torturait les déportés.
- Ces procédés participent à la reconstruction politique et morale de la société allemande. Ils ont contribué à mettre à jour les processus qui ont rendu possible la mobilisation des masses et l’acceptation des crimes sous le nazisme.
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
b) La poursuite des criminels de guerre sans limite de temps et de lieu
- En mai 1960, les services secrets israéliens enlèvent Adolf Eichmann réfugié en Argentine (Buenos Aires). Il était le responsable de l’organisation logistique de la solution finale.
- Jugé à Jérusalem en 1961, il est exécuté l’année suivante. Son procès à un retentissement mondial et est couvert par un nombre considérable de médias (le procès est d’ailleurs intégralement filmé).
- En 1963, l’ouvrage d'Hanna Harendt, Eichmann à Jérusalem, Rapport sur la banalité du mal, frappe les esprits.
- En 1987, le procès de Klaus Barbie a lieu. Il est rendu responsable d’actes de tortures et de déportation. C’est la première fois qu’un procès pour crimes contre l’humanité a lieu. Reconnu coupable, Klaus Barbie est condamné à la prison à perpétuité.
- Deux autres français ont été jugés : Paul Touvier (ancien chef de la Milice) en 1994 et Maurice Papon (ancien responsable de la préfecture de Bordeaux qui a organisé la déportation de convois de Juifs) en 1998.
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
- La traque des autres criminels de guerre se poursuit notamment par l'intermédiaire du couple Klarsfeld. Ils fondent en 1979 l'association "Fils et Filles de déportés". Ils ont été célèbres pour leur travail d'enquête consistant à retrouver d'anciens criminels nazis pour les faire traduire en justice. Ils ont été à l'origine des poursuites contre R. Bousquet, P. Touvier et M. Papon.
- Les "chasseurs de nazis" sont regroupés au sein de l'ONG du Centre Simon Wiesenthal fondé en 1977 à Los Angeles.
- De nombreux nazis ont fui et se sont réfugiés dans des pays complaisants notamment en Amérique Latine. Des régimes occidentaux ont employé d'anciens nazis pour développer leur programme scientifique (Von Braun et le programme de la Nasa)
b) La poursuite des criminels de guerre sans limite de temps et de lieu
II- Juger les crimes nazis après le procès de nuremberg
b) La poursuite des criminels de guerre sans limite de temps et de lieu
- En raison de l'imprescriptibilité des crimes, des procès ont eu lieu dans les années 2010. En 2002, le Centre Simon-Wiesenthal a mis en place l'opération « Last chance » visant à traquer les anciens criminels nazis avant qu'ils ne meurent de vieillesse.
- En 2016, un ancien garde d'Auschwitz, Reinhold Hanning est jugé en Allemagne. Son procès est très médiatisé et provoque des débats sur l'imprescriptibilité et sur la culpabilité liée à une participation passive.
"Il est un des aspects de la question, plus délicat et plus significatif sur le plan politique. C'est une chose que de dénicher des criminels et des assassins qui se cachent ; c'en est une autre que de les découvrir en pleine prospérité, occupant d'éminents postes publics. Il est vrai que si l'administration Adenauer s'était trop montrée trop susceptible sur l'emploi des fonctionnaires au passé compromettant, il n'y aurait peut pas eu d'administration du tout. Car, bien entendu, la vérité est exactement l'inverse de l'affirmation d'Adenauer selon laquelle "un pourcentage relativement peu élevé" d'Allemands avaient été nazis et que "la grande majorité des Allemands avaient été heureux de venir en aide à leurs concitoyens juifs quand c'était possible"."
Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem, Editions Gallimard, 1963.
III- Le génocide dans la litterature et le cinema
a) Une littérature d'anéantissement
- Ecrire sur le génocide peut permettre de dire l’inimaginable ainsi que le deuil impossible des survivants. Les premiers textes sont écrits par les victimes elles-mêmes. De nombreux manuscrits ont été retrouvés dans les ruines des ghettos et des camps d’extermination.
- Quelques témoignages sont publiés comme ceux d’Elie Wiesel, Primo Lévi et Anne Franck qui donnent à la littérature de la Shoah une dimension mondiale.
- En parallèle, des auteurs n’ayant pas connu la déportation, publie des romans. Les procès des criminels de guerre dans les années 60 (procès d’Eichmann, de Francfort) entraînent un essor de la littérature de la Shoah.
- Des intellectuels veulent faire part de leur interrogation et de leur stupéfaction vis à vis de la Shoah. Günter Grass, en Allemagne, rédige les années de chien en 1963 dans lequel il évoque l’histoire du nazisme. Un français Georges Perec, qui était un enfant caché pendant la guerre, écrit la disparition en 1969.
Une émission de France Inter très intéressante sur Primo Lévi.
III- Le génocide dans la litterature et le cinema
a) Une littérature d'anéantissement
- La bande dessinée permet aussi de transmettre de la mémoire du génocide. Art Spiegelman réalise Maus pour raconter l’histoire de son père, rescapé du camp d’Auschwitz. C’est le premier auteur de bd à recevoir le prix Pulitzer en 1992.
- Auchwitz de P. Crocci montre l’horreur des camps et le rapport w, infiltré d’Auschwitz de G. Nocq relate le récit véridique d’un officier de cavalerie polonais qui s’est infiltrer dans le camp d’Auschwitz sous une fausse identité afin d’organiser un réseau de résistance.
- Peu d’ouvrages ont été consacrés au génocide Tsigane. Les historiens parlent d’ailleurs d’un génocide oublié. Cela s’explique par la volonté des Tsiganes de ne pas évoquer la situation de leur ancêtre. les morts ont une place particulière dans la culture Tsigane (le défunt appartient au présent, on le respecte par le silence). C. Stojka (1933-2013) est une survivante des camps qui a témoigné par ses peintures et ses écrits de la déportation (Auschwitz est mon manteau).
NOTIONS
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