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EL Lagarce-Partie II scène 2

mmechastan

Created on April 13, 2021

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Transcript

Juste la fin du monde

Jean-Luc Lagarce

Explication linéairePartie II scène 2

Genially réalisé par S. Chastan Etude linéaire faite par S. Chastan et Den Ise

Le texte

Introduction

Explication

Conclusion

La page grammaire

Adaptations de la scène

Conclusion

CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant

vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.

Introduction

PRESENTATION DE L'AUTEUR

PRESENTATION DE L'OEUVRE

PRESENTATION DE L'EXTRAIT: 2e partie scène 2

ENJEUX DE LECTURE possibles: En quoi cette scène de conflit familial révèle-t-elle la crise personnelle d'Antoine? OU: Comment la crise familiale met-elle à jour de façon tragique la rivalité fraternelle?

A vous! Lecture expressive du dialogue!

CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas ! Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant

vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS. — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.

Dernière étape de l'introduction: annonce des mouvements

Premier mouvement: un échange conflictuel de "Elle ne te dit rien de mal" à "Je n'ai rien, ne me touche pas!"

Deuxième mouvement: le plaidoyer d'Antoine de "Faites comme vous voulez" à "cela ne se peut pas"

Troisième mouvement: l'échec inéluctable de la communication de "je disais seulement" à "Tu me touches: je te tue"

1er mouvement: un échange conflictuel

CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » ! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas !

1er mouvement: un échange conflictuel

Catherine tente de jouer le rôle de la médiatrice familiale.

CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal.

Emploi de l'adjectif "brutal" accompagné de modalisateurs

Jeu des pronoms alternant Antoine / sa famille (elle = Suzanne / on = valeur généralisante)

Accumulation de négations : glissement de la volonté d'atténuation ... au reproche involontaire!

=> Catherine essaie d'apaiser les tensions familiales. MAIS... sa parole est maladroite et inefficace!

1er mouvement: un échange conflictuel

Antoine réagit vivement.

Décalage ironique entre l'intention de paix de Catherine et la colère d'Antoine

CATHERINE — Elle ne te dit rien de mal, tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire, tu ne te rends pas compte, parfois tu es un peu brutal, elle voulait juste te faire remarquer. ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi.

Reprise de l'adjectif "brutal" et de son modalisateur

emploi de phrases interrogatives (niveau de langue familier = Antoine surpris, blessé)

Adverbe de négation (mot isolé / refus catégorique) + négation totale (reformulation) = indignation d'Antoine: rejet du reproche

Jeu d'opposition entre les pronoms personnels: Antoine se place en position de bouc-émissaire = révèle sa fragilité

=> La parole se voulait réconciliatrice: elle se révèle polémique et divise fatalement. L'incompréhension règne entre les membres de la famille.

1er mouvement: un échange conflictuel

L'intervention de Louis attise le conflit

ANTOINE. — Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même »! CATHERINE. — Antoine. ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas !

a) Louis refuse la configuration du seul contre tous: il prend spontanément la défense de son frère.

Reprise de la phrase négative (redoublement de négation) d'Antoine pour rejeter le terme "brutal" le qualifiant.

Vouvoiement de Catherine: distance de Louis avec le personnage et ses propos

b) Antoine refuse le soutien de Louis.

Réplique ironique: apostrophe brève + expression idiomatique qui fait de Louis une allégorie de la bonté (guillemets, majuscule).

=> La tentative de Louis pour apaiser les tensions se retourne contre lui: la rivalité fraternelle ressurgit. Antoine s'enferme dans une brutalité et une solitude paradoxales, refusant tout soutien.

c) C'est paradoxalement en se défendant d'être brutal qu'Antoine se montre véritablement brutal.

Renfort ambigu de Catherine: reproche ou volonté d'apaisement?

Antoine: impératif = didascalie interne (geste affectueux?) = Antoine s'isole face aux autres.

2ème mouvement: le plaidoyer d'Antoine

ANTOINE. — (Je n’ai rien, ne me touche pas !)Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là, maintenant, vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas,

2e mouvement: le plaidoyer d'Antoine

ANTOINE. — (...)Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire – toi, non plus, ne me touche pas ! – je n'ai rien dit de mal, je disais juste qu'on pouvait l'accompagner, et là maintenant vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela,

Antoine clame son innocence.

Antoine se présente comme une victime, amorce sa défense et souligne l'injustice.

Opposition entre les pronoms "je" et "vous", renforcée par le polyptote du vb "vouloir"

Distinction entre les intentions louables (vouloir) et les actes (faire) + antithèse

répétition des termes bien / mal (voc moral) = sentiment de culpabilité mais aussi d'injustice + comparaison: bouc-émissaire = isolement physique + didascalie interne: rejet du geste de réconfort

Lexique de la parole + polyptote du verbe "dire" + épanorthoses + emploi de l'adverbe restrictif emblématique "juste" => parole labyrinthique où la vérité se perd

=> Au centre des regards, isolé face aux autres, Antoine s'enferme lui-même dans son isolement, son statut de victime, sa parole confuse.

2e mouvement: le plaidoyer d'Antoine

ANTOINE. — (...)arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu'il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas,

Antoine s'insurge contre le rôle familial qu'on lui impose.

impératif de 2e pers pluriel: opposition entre lui et toute la famille // paranoïa

jeu des pronoms personnels (alternance "je" / "il" ) et répétition de "vouloir" (forme affirmative/négative) = face-à-face des 2 frères, hostilité latente

Champ lexical de la faute + advbs ou locution adverbiale de temps = Antoine rejette le rôle dans lequel la famille veut l'emprisonner (celui qui est brutal, coupable de tout.)

=> Antoine ressasse les mêmes reproches et rejette avec virulence le scénario familial dans lequel il est piégé. Il renonce à s'expliquer, à se justifier pour ne plus exprimer qu'un refus de la situation qu'il subit en permanence.

Accumulation de négations qui traduit le sentiment d'injustice et la révolte d'Antoine

3ème mouvement: l'échec inéluctable de la communication

ANTOINE — (...)Je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.

3e mouvement: l'échec de la communication

Le langage devient ressassement vide sous le coup de l'émotion.

ANTOINE — (...)Je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire... LOUIS — Ne pleure pas. ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.

Versets brefs / rythme saccadé = la détresse d'Antoine, bouleversé, est perceptible

épanorthose + aposiopèse + répétition en boucle (quasi farcesque) du vb "dire" (devenu intransitif) et de l'advb restrictif "seulement" = le langage se vide, cesse d'être outil de communication.

La rivalité fraternelle s'exprime alors de façon saisissante.

=> Double échec de la communication: - Antoine, submergé par ses émotions (qui ont pris le dessus sur le langage) se laisse emprisonner par les mots. - le "dialogue" échoue définitivement dans la violence, jusqu'au meurtre symbolique du frère.

Intervention de Louis: didascalie interne = parole d'apaisement

Réplique d'Antoine: parataxe et asyndète + jeu de chiasme des pronoms "tu me / je te" + présent à valeur d'ordre + allitération en [-t] = menace brutale et imminente de "fratricide"

Conclusion

BILAN ET RETOUR SUR L'ENJEU DE LECTURE

OUVERTURES POSSIBLES (sur la question de la rivalité fraternelle):

- réactualisation du mythe biblique d'Abel et Caïn

- rapprochement possible avec une autre scène de la pièce partie I, scène onze OU partie II, scène trois

Un peu de grammaire pour le bac...

ANALYSEZ LA NEGATION DANS LES PHRASES SUIVANTES:

1. Elle ne te dit rien de mal.

3. Non, il n'a pas été brutal, je ne comprends pas.

2. On ne peut rien te dire.

4. Je n'ai rien, ne me touche pas!

ANALYSEZ L'INTERROGATION DANS LES PHRASES SUIVANTES:

Je suis un peu brutal? Pourquoi tu dis ça?

TRANSFORMEZ LA PHRASE INTERROGATIVE "Pourquoi tu dis ça?" EN COMMENCANT PAR: "Antoine demanda à Catherine...". EXPLIQUEZ VOS TRANSFORMATIONS.

TRANSFORMEZ LES PROPOSITIONS SUIVANTES EN AJOUTANT DE LA SUBORDINATION. VOUS ANALYSEREZ VOTRE TRANSFORMATION.

Tu me touches : je te tue.

Adaptations à la scène, à l'écran de la partie II, scène 2

"Théâtre à la table" (Comédie-Française, novembre 2020) à partir de 1H23'21

Mise en scène de François Berreur (à la MC2, Grenoble, 2007) à partir de 1H27'03

Adaptation au cinéma par Xavier Dolan (2016) de 1H22'09 à 1H29'20

Voilà, c'est fini! Il vous reste à faire votre fiche personnelle et à réviser ce texte pour l'oral du bac! Bon courage!