autonomie

Comprendre l'autonomie

On parle souvent d'étudiant·e·s "autonomes" mais de quoi parle t-on réellement ? Nous vous proposons d'explorer cette question au moyen de notions phares que sont :

• l'autonomie
• l'auto·direction (Knowles)
• l'auto·détermination
• l'auto·régulation
• l'auto·efficacité

Auto...

direction

régulation

nomie

efficacité

détermination

Environnement capacitant

Schéma inspiré de Carré, P. (2010). L’autodirection des apprentissages. In P. Carré (dir.), l’autoformation : perspectives de recherche (p.117-169). Paris : PUF

L'AUTODIRECTION DE L'ADULTE APPRENANT OU L'APPRENTISSAGE AUTODIRIGÉ

L’autodirection est un concept organisateur d’une perspective psychopédagogique de l’autoformation. Il y a une double dimension de l’autodirection des apprentissages. Ici, il faut entendre autoformation comme une pratique d’apprentissage dirigée par le sujet lui-même. Les deux dimensions constitutives de l’autodirection sont l’autodétermination et l’autorégulation. L’auto-efficacité est le facteur transverse qui les relie. Travaux fondateurs aux USA : le self-directed learning. Notion d’apprentissage autodirigé ou encore d’autodirection popularisée par Knowles en 1975 dans son ouvrage Self-directed learning : a Guide for learner and Teacher. Il en propose la définition suivante, reprise par de nombreux auteurs : « l’ apprentissage autodirigé décrit un processus dans lequel les individus prennent l’initiative, avec ou sans l’aide des autres, pour faire le diagnostic de leurs besoins et formuler leurs objectifs d’apprentissage, pour identifier les ressources humaines et matérielles pour apprendre, pour choisir et mettre en œuvre les stratégies d’apprentissage appropriées, et pour évaluer les résultats des apprentissages réalisés. » Brockett et Hiemstra, en 1991 établissent la distinction entre l’apprentissage autodirigé et l’autodirection des apprenants. La première notion souligne « le processus éducatif dans lequel un agent ou une ressource éducative joue souvent un rôle facilitateur dans le processus ». Pour la seconde, il s’agit plutôt d’une « capacité ou volonté du sujet d’assumer la responsabilité de ses apprentissages ». Le désir de se former et la capacité à le faire constituent les deux matrices de l’autodirection. Elles forment un trio avec le sentiment d’efficacité personnelle qui participe à ce processus.

L'AUTOREGULATION

La motivation ne suffit pas. Elle participe à l’engagement à entrer en formation mais peut, si elle n’est pas régulée par la volonté, voir s’effondrer les bonnes résolutions. Cosnefroy (2010) dit « être autonome requiert des efforts » ! Il s’agit ici d’étudier «les modes de régulation et les conditions de persistance du comportement d’apprentissage autodirigé.» Carré 2010.Cosnefroy (2010), « tout apprenant est ainsi confronté à un double problème : se mettre au travail et y rester […] la motivation promeut une intention d’apprendre, la volition la protège »

L'AUTODETERMINATION

Deci et Ryan voient l'autodétermination comme un besoin. Ils ont élaboré leur théorie de l’autodétermination sur cette base. « les gens ont besoin de sentir qu’ils ont réellement le choix de leurs comportements, plutôt qu’une source extérieure leur impose – que le lieu d’initiation (locus of initiation) de leur comportement est en eux plutôt que dans un contrôle externe.» (Deci et Flaste, 1995)La notion de choix a une place centrale dans ce besoin inné ou intrinsèque de ressentir un sentiment d’autonomie personnelle. L’autodétermination souligne l’importance du sentiment d’être libre d’agir, de faire ses propres choix dans la notion de motivation. Deci et Ryan placent ce sentiment d’être libre d’agir sur ce qu’ils appellent un continuum qui va du contrôle extérieur à l’autodétermination. Ils y font correspondre 6 motivations différentes : motivation intrinsèque, motivation extrinsèque, motivation extrinsèque contrôlée, motivation extrinsèque introjectée, motivation extrinsèque identifiée et motivation extrinsèque intégrée.

LE SENTIMENT D'EFFICACITE PERSONNELLE

L’auto-efficacité renvoie aux croyances du sujet sur ses propres capacités à organiser et mettre en œuvre les actes nécessaires à l’atteinte de performances données à des tâches spécifiques”. L’auto-efficacité spécifique et le jeu des croyances sur “soi en tant qu’apprenant d’un certain domaine” qu’elle résume, agissent sur les stratégies, les processus métacognitifs et les réactions affectives concomitantes à l’apprentissage : “En évaluant leur auto-efficacité, les apprenants comprennent plus finement le rôle que leurs jugements de compétence personnels peuvent jouer dans la conduite de leurs efforts.”

Formation autoponum TEF 2019-2020 : https://tinyurl.com/yhpyrctt