Bipolarisation et décolonisation Term

Terminale

Histoire

CHAPITRE 5

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Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde

INTRODUCTION

La guerre froide = conflit idéologique et géopolitique, sans affrontement militaire direct, opposant les USA et l’URSS, de 1947 à 1991.

La décolonisation permet l’indépendance de nombreux Etats asiatiques et africains.

Deux phénomènes majeurs marquent le monde, entre 1947 et le début des années 1970.

- la guerre froide - la décolonisation

>> émergence du tiers-monde = ensemble d’Etats jeunes et en voie de développement. Ces nouveaux Etats aspirent à s’insérer dans les relations internationales, en rompant avec la logique des 2 blocs.

Elle engendre une forte bipolarisation des relations internationales = organisation du monde en 2 blocs d’Etats hostiles idéologiquement, et dominés chacun par une des 2 superpuissances

Problématique

Comment et jusqu’à quel point la division du monde en deux blocs est-elle remise en question par l’émergence du tiers-monde ?

La guerre froide ou la division Est/Ouest du monde

A) Un monde bipolaire

1) Deux modèles idéologiques

Le modèle américain repose avant tout sur la/les liberté(s).

Le modèle soviétique met en avant l’égalité.

L’URSS défend l’idéologie communiste : - au niveau politique = dictature (parti unique, censure, police politique et camps de concentration contre les opposants) - au niveau économique = économie entièrement contrôlée par l’Etat (planification, nationalisations des entreprises, collectivisation des terres).

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Les USA défendent la démocratie libérale (pluralisme politique, élections libres, libertés individuelles), et le capitalisme libéral (propriété privée, recherche de profits, libertés économiques, dont le libre-échange)

2) La constitution de deux blocs rivaux

Dès la fin des années 1940, chacune des deux grandes puissances passe des alliances militaires et économiques avec d'autres pays et organise un bloc autour d'elle. - Les Etats-unis et leurs alliés forment le bloc de l'Ouest. - Les pays communistes forment le bloc de l'Est. Un monde bipolaire se met en place.

B) "Paix impossible, guerre improbable" (Raymond Aron)

1) Plusieurs crises majeures

Entre la fin des années 1940 et le milieu des années 1970, plusieurs crises diplomatiques et militaires opposent les Etats-Unis et l'URSS sur tous les continents.

Europe : crises de Berlin en 1948 et 1961 (voir page suivante)

Amérique : crise de Cuba (1962) (voir pages suivantes)

Asie : guerre de Corée (1950-1953), guerre du Vietnam (1964-1973)

ETUDE : En quoi la ville de Berlin est-elle un symbole de la guerre froide ?

En 1989

De 1945 à 1961

De 1961 à 1989

- 1945 : l'Allemagne et Berlin sont divisés en 4 zones d'occupation (Soviétiques à l'Est ; Américains, Anglais et Français à l'Ouest) - 1948-49 : les Soviétiques organisent le blocus de Berlin-Ouest, pour forcer les Occidentaux à partir. C'est un échec. - 1949 : création de 2 Etats allemands distincts : RFA (ouest, démocratie) et RDA (est, communisme) - 1949-1961 : 2,5M d'Allemands de l'Est fuient à l'Ouest

- Août 1961 : le gouvernement de RDA fait construire un mur autour de Berlin-Ouest. - 1963 : discours de John Kennedy, condamnant le mur.

- 9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin - 1990 : réunification des 2 Allemagnes

PPO : 1962 : la crise des missiles de Cuba

Causes immédiates de la crise : - installation de fusées soviétiques à Cuba : en 1961, Castro se tourne vers l’URSS et lui demande secrètement des armes et des fusées pour assurer sa défense face aux États-Unis. => arrivée à Cuba en mai 1962 de 50 000 soldats soviétiques et 60 rampes de lancement de fusées nucléaires à portée moyenne (capables d’atteindre plusieurs villes du SE des États-Unis, dont Washington) - Prise de photo des installations soviétiques par des avions américains : le 14 octobre 1962 un avion U2 américain photographie à Cuba des bases de lancement d’une quarantaine de fusée de 1500 à 3000 km de portée => L’installation de missiles soviétiques à Cuba est perçue comme une grave menace par les dirigeants américains.

Déroulement de la crise : 22 octobre 1962, discours très ferme de Kennedy à la télévision américaine. - Il annonce la mise en en place d'un blocus de l’île par la flotte américaine, afin d'empêcher la livraison des têtes nucléaires. - Il annonce aussi la mise en état d’alerte générale des forces américaines. - Il lance un lance un ultimatum direct aux Soviétiques et à leur chef, Nikita Khrouchtchev (successeur de Staline) : tout missile lancé depuis Cuba entraînera immédiatement des représailles américaines contre l'URSS. Le monde tremble dans la crainte d'une guerre nucléaire entre les deux superpuissances.

Résolution de la crise. Devant la fermeté des États-Unis, les Soviétiques reculent = les bateaux censés livrer les têtes nucléaires font demi-tour. La résolution de la crise résulte d’un compromis entre les deux superpuissances, car aucune d’entre elles ne recourt à la force et les deux dirigeants, Kennedy et Khrouchtchev, se montrent prêts à des concessions. D’abord à travers le choix du blocus naval de Cuba, ordonné par Kennedy lorsqu’il rend publique la crise, qui empêche l’installation de nouvelles fusées sur l’île tout en laissant la possibilité de reculer aux Soviétiques. L'URSS accepte de retirer ses missiles de Cuba en échange de la promesse des Etats-Unis de ne jamais chercher à envahir Cuba, et d’un retrait similaire des missiles américains en Turquie. De son côté, c’est une concession que Kennedy est prêt à accepter. Les deux dirigeants choisissent donc le compromis afin de préserver la paix.

2) "L'équilibre de la terreur"

Les deux superpuissances se livrent à une course aux armements, symbolisée par le développement des armes nucléaires. Pourtant, malgré le surarmement et les crises entre les deux pays, la guerre entre eux n'éclate jamais, car ils craignent tous les deux les conséquences terribles d'une guerre nucléaire : c'est "l'équilibre de la terreur". Les deux Etats utilisent leur arsenal pour mener une stratégie de dissuasion nucléaire.

La crainte d’une guerre nucléaire conduit aussi à plusieurs périodes d’apaisement des relations (= « réchauffement »), entre les différentes crises : - 1953-1961 : « coexistence pacifique » (expression de Khrouchtchev, en 1956). Volonté officielle de l’URSS d’une rivalité pacifique = nous ne nous aimons pas, mais nous devons apprendre à vivre côte à côte sans nous battre. - 1963-1975 : la détente.

3) Une rivalité dans tous les domaines

Puisqu’il ne peut pas y avoir de conflit militaire direct, l’affrontement américano-soviétique se déplace vers d’autres domaines.

Chaque bloc utilise la propagande pour diffuser son idéologie et pour critiquer l'autre bloc. Tous les médias sont instrumentalisés pour diffuser cette propagande (presse, radio, cinéma, affiches, BD, peinture, littérature...). Voici quelques exemples :

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André Fougeron, Civilisation Atlantique, 1953

La rivalité s'exerce aussi dans le domaine technologique : questions de prestige, de modernité.- Les 2 superpuissances se livrent à une course à l’espace : 1° satellite russe (1957) ; 1° homme sur la lune américain (1969). - Avance américaine considérable en informatique.

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Enfin , la rivalité s'exerce aussi dans le domaine sportif : les compétitions sportives sont aussi un moyen de montrer la supériorité de son camp et de son modèle. La victoire d’un des deux pays dans une discipline de prédilection de l’autre est vécue comme un exploit ou un drame national suivant le pays.Ex : - nombreuses victoires soviétiques aux JO d'été et d'hiver de 1956 et 1960 => fierté nationale. - Les matchs de hockey sur glace, particulièrement, prennent une dimension politique : 5 titres olympiques pour l’URSS, entre 1956 et 1976 (dont 2 finales gagnées contre les USA en 1956 et 1972), 1 titre pour les USA en 1960. Grande rivalité également entre les Soviétiques et les Canadiens (autres représentants d'Amérique du Nord), comme le montrent les photos...

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C) Les limites de la bipolarisation des relations internationales

1) La fissuration des blocs

A partir des années 1960, la cohésion interne de chacun des 2 blocs s’affaiblit, en raison de l’émergence de nouvelles puissances au sein des blocs. La domination absolue des deux superpuissances est alors contestée par certains de leurs alliés.

Dans le bloc de l’Ouest :La France mène une politique d’indépendance nationale, sous la présidence du général De Gaulle (depuis 1958) >> prise de distance vis-à-vis de l’allié américain sur certains sujets : - la France se dote de l’arme nucléaire (1960) = contraire à l’avis des 2 Grands qui souhaitent lutter contre la prolifération nucléaire… - la France se retire du commandement intégré de l’OTAN (1966). La France reste dans l’OTAN, mais refuse que ses troupes obéissent à des officiers étrangers. - rapprochement franco-soviétique : voyage de De Gaulle en URSS (1966) >> les USA ont peur d’un renversement d’alliance…

Dans le bloc de l’Est. Certains pays communistes affirment leur indépendance vis-à-vis de l’URSS. - La Yougoslavie : rupture avec l’URSS dès 1948. Rivalité de personnes entre Tito et Staline. Tito refuse que la Yougoslavie soit inféodée à l’URSS. - La Chine : schisme sino-soviétique officiel en 1960. Ex : - 1960 : l’URSS suspend tous les accords de coopération (éco ou culturelle), rappelle tous ses experts et renvoie les stagiaires chinois = rupture officialisée aux yeux du monde - 1962 : conflit Chine-Inde : aucune aide de l’URSS - Incidents militaires entre soldats aux frontières Nord de la Chine (mars et août 1969) = apogée des tensions. La République populaire de Chine s’affirme comme un nouvel acteur international important : des ambitions et des moyens (bombe A depuis 1964). Mais très isolée sur la scène internationale durant les années 1960 (contre les USA et contre l’URSS) >> recherche des alliés… >> rapprochement avec les USA (à partir de 1971).

2) Le développement de contestations internes

A l’intérieur de nombreux pays, une partie de la société dénonce la superpuissance dominante du bloc (USA ou URSS) >> preuve que l’ensemble des populations n’adhèrent pas à la bipolarisation du monde. Dans le bloc de l’ouest : Aux USA et dans les pays alliés : contestations de + en + virulentes de la politique US (impérialisme) et du modèle de vie US (capitalisme et et société de consommation). - mouvement contre la guerre du Vietnam - mouvement des droits civiques (pour les droits des Afro-Américains et l’abolition de la ségrégation dans les Etats du Sud) - mouvement hippie (rejet des valeurs traditionnelles US : famille, puritanisme, travail, société de consommation…), révolution sexuelle, drogue. - mouvement communiste (moins forts aux USA) : France, Italie, RFA. Dans le bloc de l’est : Manifestations pour une démocratisation, dans certaines démocraties populaires : Berlin-Est (1953), Hongrie (1956), Tchécoslovaquie (1968), Pologne (1970) >> ces expériences réformatrices sont violemment réprimées par l’intervention militaire de l’Armée rouge.

PPO : L'année 1968 dans le monde

PBM : Comment les événements de 1968 affaiblissent-ils les deux blocs ?

La décolonisation et l''émergence du tiers-monde

PPO : Les guerres d'Indochine et du Vietnam

PBM : Comment une guerre d’indépendance devient-elle un grand conflit de la guerre froide ?

La guerre du Vietnam (1955-1975)

La guerre d'Indochine (1946-1954)

1) Pour quelles raisons les Américains interviennent-ils au Vietnam ? (doc. 1) 2) Quelles sont les forces en présence ? (docs. 2, 3, 4) 3) Comment les deux camps s’affrontent-ils ? Décrivez la forme des combats et le type d’armement. (docs. 2 à 5) 4) Doc. 6 : Décrivez et expliquez l’évolution de la présence US au Vietnam. 5) Doc. 5 : Pourquoi cette photo interpelle-t-elle l’opinion publique US et mondiale ?

Documents p. 152-1531) Quels sont les arguments d’Hô Chi Minh en faveur de l’indépendance du Vietnam ? (doc. 3) 2) Identifiez les différents acteurs impliqués dans le conflit. Pourquoi peut-on parler d’une logique de guerre froide ? (docs. 2 et 4) 3) Qu’est-ce qui est décidé lors des accords de Genève ? (doc. 5)

30 avril 1975 : prise de Saïgon par le nord-Vietnam = fin de la guerre. Réunification du Vietnam en un seul Etat = victoire des communistes. Grave échec pour les USA car ils n’ont pas réussi à endiguer le communisme dans ce pays, malgré leur aide militaire et financière.

A) Le processus de décolonisation

Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, dans les colonies européennes d'Afrique et d'Asie, des mouvements nationalistes réclamant l'indépendance se développent.Ces mouvements bénéficient d'un contexte favorable à leurs revendications.

Doc. 2 : Pourquoi les revendications d'indépendance sont-elles si fortes à partir de 1945 ? (pour obtenir la réponse, cliquez sur le point d'interrogation)

1) Un contexte favorable

Au lendemain de la 2GM : essor des mouvements nationalistes dans les colonies européennes (= mouvements réclamant l’indépendance). Pourquoi à ce moment là ? Les puissances coloniales européennes sortent affaiblies de la guerre : - affaiblies économiquement : ruinées par le coût de la guerre et des réparations. - épuisées moralement : donc peu disposées à se lancer dans une nouvelle guerre. - leur prestige a été entamé : les défaites des armées françaises et anglaises face à l’Allemagne au début de la guerre ont prouvé qu’elles ne sont pas invincibles >> donne des idées aux nationalistes indigènes. Les forces françaises et anglaises font moins peur. Les métropoles ont une dette envers leurs colonies, qui les ont aidés durant la guerre : en fournissant des hommes, des matières 1°, de la main d’oeuvre… Ex : les 1° territoires à rallier De Gaulle et les FFL sont l’AEF. Le contexte international est également favorable aux indépendances : - l’ONU défend la décolonisation : le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est inscrit dans la charte de San Francisco. - les 2 superpuissances sont anticolonialistes, ou prétendent l’être… (les USA car ils sont une ancienne colonie / l'URSS en raison de l'égalitarisme communiste, qui rejette l’idée de domination des faibles par les forts = idéologie officielle !).

Doc. 2 : 1) Dans quel continent commence la décolonisation ?A quelle période ? 2) Où et quand la décolonisation se poursuit-elle ? 3) Par quels moyens les colonies obtiennent-elles leur indépendance ?

2) Un processus progressif et souvent pacifique

La majorité des colonies deviennent des Etats souverains suite à des négociations avec leur métropole. La décolonisation commence en Asie, dès le lendemain de la 2GM. Le Royaume-Uni est prêt à la décolonisation (ruiné après la guerre, donc plus en mesure de supporter le coût des colonies). En 1947-48, l’empire britannique des Indes se transforme en 4 Etats : Inde, Pakistan, Birmanie, Sri Lanka. Puis le RU accorde l’indépendance à la Malaisie en 1957. La décolonisation de l’Afrique est plus tardive : 2° moitié des 1950’s. - La France accorde l’indépendance à la Tunisie et au Maroc en 1956, et à 13 colonies d’Afrique noire en 1960 (Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun…). - Le RU accorde l’indépendance au Ghana en 1957.

EXEMPLE : Comment l'Inde accède-t-elle à l'indépendance ?

La lutte pour l'indépendance de l'Inde est menée par Gandhi et Nehru En 1947, le Royaume-Uni accorde l'indépendance aux Indiens, suite à des négociations. L'Inde est alors divisée en deux Etats, pour des raisons religieuses : l'Union indienne (à majorité hindoue) et le Pakistan (à majorité musulmane). Cette partition a de lourdes conséquences. Les communautés religieuses s'affrontent, et on assiste à des massacres et à de gigantesques déplacements de population.

3) Une décolonisation parfois conflictuelle

Dans quelques cas, les métropoles refusent la décolonisation et l’abandon de leurs colonies. Refus de perdre des territoires stratégiques (pour leurs ressources), ou refus de perdre du prestige. => L’indépendance n’est parfois obtenue qu’après une guerre. - Les Pays-Bas refusent l’indépendance de l’Indonésie : guerre de 1945 à 1949. - La France refuse l’indépendance de l’Indochine et de l’Algérie => 2 guerres (1946-54 et 1954-1962). - Le Portugal ne renonce à ses colonies africaines qu’en 1975, après plusieurs années de guerre (Mozambique, Angola).

B) La construction difficile de nouveaux Etats

1) Des Etats fragiles

Sur le plan intérieur, les nouveaux Etats doivent se construire politiquement et économiquement : nombreuses difficultés. Nombreuses dictatures : les partis et personnages qui ont permis l’indépendance accaparent le pouvoir et mettent en place des régimes autoritaires, fondés sur le contrôle de l’armée. Ex : Bokassa (Rép centrafricaine) ; Mobutu (Zaïre) ; le FLN (Algérie). Des Etats défaillants, qui ont du mal à assurer leurs fonctions essentielles : garantir des services de base à la population (soins, éducation, sécurité, justice…). Manque de moyens financiers, mais surtout manque de personnels politiques bien formés, corruption forte des fonctionnaires (qui profitent de leur statut, dans des pays pauves). Sous-développement : difficultés économiques et sociales. - pays très ruraux. Agriculture archaïque, sauf les grandes plantations, développées par les Européens pour des cultures commerciales.... - très peu d’industries. Car les métropoles ont souvent empêché l’industrialisation des colonies, qui devaient servir de débouchés aux produits industriels français ou anglais (il fallait donc empêcher les colonies de fabriquer eux-mêmes leurs textiles ou automobiles…). - conditions de vie difficiles : faible PIB/hab, faible espérance de vie, forte mortalité infantile, faible alphabétisation… Pour se développer, beaucoup de ces nouveaux Etats se tournent vers la nationalisation et l’exportation de leurs ressources naturelles (pétrole, gaz, minerais). Cependant, ils sont dépendants de l’évolution des prix mondiaux (qui dépendent des besoins des pays riches...).

1) Quels sont les objectifs affirmés par les Etats réunis à Bandung ?2) Quelles relations ces Etats veulent-ils établir avec les grandes puissances mondiales ?

2) La volonté de s'affirmer sur la scène internationale

Sur le plan extérieur, les nouveaux Etats doivent trouver leur place dans les relations internationales >> tentent de se positionner et de faire entendre leur voix sur une scène internationale marquée par la bipolarisation.

Ils demandent leur admission à l’ONU. Démarche classique de tout nouvel Etat indépendant = outil et symbole de son intégration à la communauté internationale >> le nombre d’Etats membres de l’ONU augmente fortement (1945 : 51 >> 1961 : 104).

Les pays nouvellement indépendants d’Asie et d’Afrique se réunissent également lors de plusieurs conférences : - à Bandung (Indonésie), en 1955. Ils condamnent la colonisation / affirment une solidarité entre Etats asiatiques et africains = soutien aux luttes anticoloniales partout où elles ont lieu / volonté de rester neutres dans le cadre de la guerre froide : refus de choisir entre USA et URSS, être amis avec les 2 / traiter d’égal à égal avec les 2 superpuissances : volonté de ne plus être dominés, ni par les anciennes métropoles, ni par les 2 Grands. - à Belgrade, (Yougoslavie) en 1961, les anciennes colonies, auxquelles se joignent la Yougoslavie et Cuba, proclament leur “non-alignement”, c’est-à-dire leur refus d’entrer dans un des deux blocs de la guerre froide

Ils forment ainsi le tiers monde : les pays sous-développés, qui veulent se construire et exister en dehors des 2 blocs = 3° monde, 3° bloc (ni occidental, ni soviétique…).=> Refus de la bipolarisation du monde.

Ils créent de nouvelles organisations internationales pour s’entraider à sortir du sous-développement. - 1964 : création de la CNUCED (Conférence des nations unies sur le commerce et le développement) : organisme ayant pour objectif de favoriser le développement du tiers-monde >> soutient de nouvelles règles pour le commerce international, afin de rééquilibrer les échanges en faveur des pays pauvres (autorisation de droits de douanes pour protéger une industrie nationale naissante). - 1964 : Groupe des 77 aux Nations unies = coalition de pays en développement, conçue pour promouvoir les intérêts économiques et politiques collectifs de ses membres et créer une capacité de négociation accrue aux Nations unies.

La Chine tente de s'imposer comme le leader du tiers-monde : diplomatie et propagande pour convaincre les autres pays du tiers-monde de prendre la Chine comme modèle et protecteur. ⇒ L’émergence du tiers-monde remet en cause la bipolarisation du monde, en théorie >> apparition de nouveaux acteurs internationaux. Cependant, dans les faits, pas vraiment de structuration d’un 3° bloc. CAR : - des divergences nombreuses éclatent entre les Etats non-alignés (Ex : Tito et Nehru contre Fidel Castro ; refus du leadership chinois par l’Inde notamment. - les nouveaux Etats ont du mal à rester neutres, car ils ont besoin de l’aide de leur ancienne métropole (aide au développement, échanges commerciaux…) ou de l’une des deux superpuissances pour se développer. Ex : - Aide/alliance US : Indonésie, Pakistan, Liban, maj des pays africains - Aide/alliance/amitié URSS : Algérie, Egypte, Vietnam, Syrie, Inde… ⇒ Difficulté pour ces nouveaux Etats de s’imposer sur la scène internationale et d'y mener une politique véritablement indépendante.