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Marivaux / l'île des esclaves
hibiscus1927
Created on April 6, 2021
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Pour accompagner l'étude de l'oeuvre intégrale
Bienvenue au théâtre!
Marivaux, L'île des esclaves, 1725
C'est Par Ici
Photo de la mise en scène d'Irina Brook
Sommaire
L'utopie
Frise à compléter
L'auteur de la pièce : Marivaux
Deuxième extrait
Premier extrait
L'objet d'étude : le théâtre
Vocabulaire du théâtre
Structure de la pièce
Texte du parcours : Victor Hugo, Ruy Blas
Maîtres et valets
Mises en scène
Quelques points de grammaire
L'auteur : Marivaux
Regardez la présentation de Marivaux dans votre livre et répondez aux questions suivantes : 1) Que sait-on de la vie de Marivaux ? 2) Citez les trois formes d'écriture qu'il a utilisées. 3) Est-il un Révolutionnaire ? Pourquoi ? 4) Peut-on dire de lui qu'il est un auteur comique ? Justifiez.
Marivaux dans son siècle et après (10 minutes)
Complétez vos réponses après avoir regardé la vidéo ci-contre.
Chez vous et pour vos révisions
Regardez plus attentivement à partir de la 3ème minute, à propos des rapports entre Marivaux et le théâtre. N'hésitez pas à prendre quelques notes, puis testez-vous sur l'exercice suivant :
Au XVIII° siècle, le genre à la mode est la comédie-ballet telle que Molière l'a inventée.
VRAI
FAUX
FAUX
Comme au XVII° siècle, le genre le plus réputé est la tragédie. Aussi Marivaux a-t-il commencé par écrire une tragédie avant de multiplier les comédies. Petit + culturel : de son vivant, c'est comme auteur de tragédies que Voltaire était apprécié, il en a écrit une trentaine.
Marivaux a fait jouer ses comédies à la Comédie-Française.
VRAI
FAUX
VRAI
C'est le théâtre officiel le plus important à Paris, mais Marivaux écrit aussi des pièces pour la Comédie Italienne, et puise auprès des acteurs italiens et de leur tradition (la Commedia dell'Arte) une grande part de son inspiration.
Comme il est auteur de comédies, il n'a pas été populaire de son vivant.
FAUX
VRAI
FAUX
Ses pièces ont été jouées sur les grandes scènes parisiennes et il a eu beaucoup de succès. Il a même été élu à l'Académie Française en 1742.
Le "marivaudage" désigne le dialogue amoureux propre aux comédies de Marivaux.
FAUX
VRAI
VRAI
Le terme de "marivaudage" est apparu dès le XVIII° siècle, pour désigner un dialogue très travaillé autour du thème amoureux, et beaucoup des pièces de Marivaux évoquent en effet des jeux sentimentaux plus ou moins compliqués dans lequel le langage sert à masquer ou dévoiler à l'autre ses sentiments.
Les rapports entre les personnages des pièces de Marivaux ne sont pas toujours faciles à comprendre .
FAUX
VRAI
Les rapports entre les personnages des pièces de Marivaux ne sont pas toujours faciles à comprendre .
FAUX
VRAI
VRAI
Il y a une véritable violence dans les rapports entre les personnages, mais celle-ci est masquée, cachée derrière les apparences légères de la comédie. Par exemple: dans Le Jeu de l'Amour et du Hasard, les maîtres demandent au serviteurs de prendre leur place pour pouvoir observer la personne qu'ils vont sans doute épouser. Mais les serviteurs n'ont en réalité aucun droit et devront reprendre leur place de serviteur à la moindre demande. Il y a une certaine cruauté à jouer avec eux et avec leurs sentiments.
Marivaux est un auteur révolutionnaire : il veut un renversement des rôles entre maîtres et valets.
FAUX
VRAI
FAUX
Dans le théâtre de Marivaux, l'inversion des rôles entre maîtres et valets est fréquente, c'est vrai, mais elle est un instrument de pouvoir et de pression. Les maîtres sont toujours ceux qui dominent et leur position n'est jamais remise en cause. D'ailleurs, à la fin des pièces, ils reprennent leur place.
Les pièces de Marivaux sont des comédies parce que les personnages sont des bourgeois, mais elles ne sont pas comiques.
VRAI
FAUX
FAUX
Les comédies de Marivaux sont véritablement comiques et vous y retrouvez tous les types de comiques: - comique de gestes - comique de mots - comique de caractère - comique de situation
Beaumarchais est un autre dramaturge important du XVIIIème siècle.
VRAI
FAUX
VRAI
Beaumarchais est l'auteur d'une trilogie très importante: Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro, La mère coupable. Ses pièces ont une portée critique beaucoup plus importante et on peut véritablement parler pour lui d'auteur révolutionnaire.
Le talent de Marivaux n'a jamais été contesté de son vivant : tous ses contemporains l'ont adoré.
VRAI
FAUX
FAUX
Dans la deuxième moitié du siècle, à partir des années 176., Marivaux n'est plus autant admiré. Voltaire et Diderot par exemple le critiquent ouvertement.
Ce n'est qu'au XX° siècle qu'on l'a redécouvert, notamment grâce aux hommes de théâtre.
VRAI
FAUX
VRAI
Il est peu joué jusqu'à la seconde moitié du XX° siècle par de grands metteurs en scène comme Jean Vilar, Antoine Vitez.
Quelques notions d'histoire littéraire
Lisez attentivement les pages suivantes, observez les illustrations, elles vous permettront de compléter la frise chronologique
En Grèce au Vème siècle avant J.-C., lors des fêtes de Dionysos (dieu de l’ivresse de la création) des représentations théâtrales étaient données. Ces cérémonies de théâtre avaient alors un enjeu religieux, social et éducatif. Deux grands genres existent alors : - La tragédie. Les héros des tragédies grecques étaient des rois, des princes ou des personnages issus de la légende et de l’épopée et soumis à un destin qu'ils ne peuvent pas éviter. Il y avait les acteurs et un chœur qui commentait en chantant l’action qui se déroulait sur la scène. Auteurs principaux : Eschyle, Sophocle, Euripide... - La comédie, qui représente surtout les conflits familiaux. Auteurs principaux : Aristophane, Plaute... Le théâtre a un enjeu moral. A la fin de la pièce, le conflit est réglé, le spectateur peut tirer une leçon de la pièce qu’il vient de voir. Aristote voit dans la tragédie un moyen pour l’homme de purifier l’âme de ses passions. Cette purification, ou catharsis vient de la pitié et la crainte qu’éprouvent les spectateurs envers les personnages de la tragédie.
La naissance du théâtre dans l'Antiquité
André Degaine, Histoire du théâtre dessinée
La tragédie classique et la comédie au XVIIème siècle en France
Le XVIIème siècle est le grand siècle français du théâtre. La tragédie classique française est inspirée des tragédies antiques grecques. Son action s'inspire de l'histoire ou des légendes. La tragédie classique respecte la règle des trois unités (unité d’action, unité de lieu et unité de temps). Elle doit respecter la vraisemblance et la bienséance. Le dénouement d’une tragédie est généralement malheureux (par exemple la mort). Elle est composée de 5 actes. Racine et Corneille sont les grands auteurs de la tragédie classique . La comédie cherche à divertir le spectateur, à le faire rire. Contrairement à la tragédie, dans la comédie, les personnages sont de condition moyenne ou modeste, et le dénouement est heureux. Molière est le plus illustre représentant du genre, avec des pièces comme Le Misanthrope, L'Avare, Le Malade imaginaire... Il existe plusieurs types de comédie : - comédie de caractère, - comédie de mœurs, - comédie d’intrigue, - comédie de sentiments, - comédie-ballet qui inclut des ballets, - grande comédie, en 5 actes et en vers qui revendique la même reconnaissance que la tragédie.
Au Moyen-Age, devant les églises, les Moralités et les Mystères...
... et sur les places et dans les foires, les soties et les farces.
David Vinckboons (1576-1629), Kermesse, détail bois.
Le théâtre au 18ème siècle : un phénomène de société
Que ce soit à Paris ou en province, les nobles et bourgeois aisés apprécient le théâtre. A Paris, ils se rendent dans l’un des quatre théâtres de la ville : La Comédie Française , Le théâtre des Italiens (rappelés en 1715) L'Opéra ou L'Opéra Comique. De plus, les théâtres de foire et les théâtres de boulevard prolifèrent. En province, on trouve peu de théâtres mais pendant la Régence, ceux ci se multiplient ; on y joue les mêmes types de pièce qu’à Paris. De 1715 à 1750, il y a eu 266 créations théâtrales : un record, la tragédie est longtemps restée à la mode mais les deux auteurs que nous retenons aujourd'hui, Marivaux et Beaumarchais) ont écrit des comédies. Les auteurs des Lumières ont apprécié le théâtre où ils ont cherché à publier les idées nouvelles du siècle. C’est dix-neuf ans après la mort de Louis XIV, qui avait chassé la troupe des Comédiens Italiens, que le Régent les rappelle ; la troupe s’installera à l’hôtel de Bourgogne. Le théâtre des Italiens, héritier de la Commedia dell'Arte ( théâtre comique à base d'improvisation sur des canevas schématiques), utilise le masque. Il a beaucoup inspiré Marivaux (comme il avait inspiré Molière au XVII° siècle) et celui-ci a écrit pour eux de nombreuses comédies.
Le théâtre des Italiens
L'amour au Théâtre-Italien, Antoine Watteau (vers 1718)
Le théâtre au XXème siècle
Le théâtre au XIXème siècle
Le drame romantique naît dans la première moitié du XIXème siècle. Victor Hugo en expose les principes dans la préface de Cromwell. Le drame romantique se libère des règles classiques du théâtre et mêle différents registres, inspiré par le théâtre de Shakespeare (dit théâtre élisabéthain, fin du XVIème siècle). Le héros du drame romantique est passionné, et le dénouement de la pièce est malheureux, comme dans la tragédie. Les auteurs sont nombreux, citons Victor Hugo (Cromwell, Ruy Blas...), Musset (Lorenzaccio), Vigny, Alexandre Dumas. Le vaudeville (ou théâtre de boulevard) est un type de comédie à la mode au XIXème siècle. C'est une comédie légère qui comporte généralement de nombreux rebondissements et qui repose sur des malentendus (quiproquos).
Au XXème siècle, les auteurs se libèrent de toutes les conventions théâtrales, tout en jouant avec elles. Les références antiques sont très présentes dans certaines pièces de la première moitié du XXème siècle (Electre de Giraudoux, Antigone de Anouilh). Le théâtre de l’Absurde est apparu dans les années 1950. C'est une rupture totale par rapport aux genres classiques du théâtre. Le théâtre de l’Absurde traite de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée est le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Les deux auteurs principaux sont Samuel Beckett et Ionesco. Le XXème siècle est le siècle de la créativité et de la mise en scène: Louis Jouvet, Antoine Vitez, Patrice Chéreau... On va désormais aussi voir une pièce pour son metteur en scène .
Les Bonnes, Jean Genet, mise en scène de Jacques Vincey 2012
Albert Besnard - La première d'Hernani, 1903
L'amour au Théâtre-Italien, Antoine Watteau (vers 1718)
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Histoire du théâtre
Placez sur la frise les informations suivantes pour la compléter
Auteurs :
Antiquité grecque
Antiquité grecque
Molière
Genet
Marivaux
Racine
Hugo
Plaute
Ionesco
Corneille
Antiquité grecque
Aristophane
Classicisme
Beaumarchais
Renaissance
Formes théâtrales :
Baroque
la farce
le drame romantique
la grande comédie
théâtre de foire
règle des 3 unités
Les Lumières
Réalisme - Naturalisme
ère du met-teur en scène
Absurde
masques
Romantisme
Époque contemporaine
Vocabulaire du genre théâtral
dernières scènes d’une pièce de théâtre, là où l’intrigue se résout .
Acte (n. m.)
C'est bien !
situation où un personnage commet une erreur en prenant une personne ou une chose pour une autre.
Dramaturge (n. m.)
paroles d'un personnage à l’intention du public, que les autres personnages sur scène ne doivent pas entendre.
Tirade (n. f.)
pièce ou scène qui représenterait elle-même une pièce de théâtre. On parle aussi de « théâtre dans le théâtre »
Exposition (n. f.)
Didascalie (n. f.)
texte prononcé sans être interrompu par un même personnage .
Monologue (n. m.)
Non, non, non...
scène où un personnage est seul sur scène et où il se parle à lui-même .
Mise en abyme (n. f.)
début de la pièce qui présente aux spectateurs les personnages principaux, le début de l’intrigue et donne la tonalité de la pièce
Dénouement (n. m.)
Réplique (n. f.)
auteur de pièces de théâtre.
Aparté (n. m.)
indication scénique donnée par l’auteur pour guider le comédien (gestes, ton, ...)
Quiproquo (n. m.)
longue suite de phrases prononcées par un même personnage sans interruption.
Stichomythie (n. f.)
partie de la pièce qui marque les éléments importants de l’action.
enchaînement de répliques très courtes de manière très rapide
Pour relier les points, il suffit de cliquer dessus (inutile de dessiner le trait) en commençant toujours par le mot dont il faut trouver la définition.
Recommencer
Valider
Résumé à trous
Complétez le résumé ci-dessous avec les mots suivants (attention certains doivent être employés plusieurs fois) : aimer, Arlequin, Cléantis, critique, esclaves, Euphrosine, habit, humains, injustice, inversés, Iphicrate, meilleurs, pardonner, portraits, réconciliation, souffrance, Trivelin
Scène 1 : À la suite d’un naufrage, , noble Athénien, et son domestique échouent sur une île qui se trouve être le refuge d’anciens révoltés. En ces lieux, les rôles sont . À cette nouvelle, Arlequin refuse d'obéir à son maître. Scène 2 : apprend aux nouveaux arrivants les lois de l’île.Il s'agit de rendre plus les anciens maîtres en leur faisant prendre conscience de ce qu’ils ont fait subir à leur domesticité. Scène 3 : Trivelin demande aux jeunes femmes de se livrer à l’épreuve des . L’ancienne domestique va brosser une peinture peu flatteuse de sa maîtresse. Scène 4 : Trivelin demande à si le portrait était fidèle. La jeune noble joue sur les mots, voudrait atténuer l’acidité de la critique, puis finalement convient de la justesse de la satire. Scène 5 : Iphicrate, à son tour, doit se soumettre au portrait de son valet et admettre ses torts. Trivelin quitte la scène. Scène 6 : Arlequin et imitent les conversations galantes de leurs maîtres. Puis Arlequin imagine que chacun va chercher à se faire par l'ancien maître. Scène 7 : ordonne donc à Euphrosine de céder à l’amour d’ . Scène 8 : Arlequin se lance maladroitement dans la conquête d’Euphrosine mais ému par sa , il reste sans voix. Scène 9 : Après avoir fait des reproches à son ancien valet, reconnaît ses torts. Arlequin décide de et de reprendre son . Scène 10 : Cléanthis, d'abord déçue par l'attitude d'Arlequin, adresse un discours aux "honnêtes gens". Euphrosine , à son tour, reconnaît son à l’encontre de sa servante et se fait pardonner par elle. Scène 11 : Trivelin vient conclure cette générale. Devenus , ils peuvent repartir vers Athènes .
VALIDER
Structure de la pièce : un apologue
On pourrait présenter la pièce comme un ensemble en 3 mouvements : - l'exposition : mise en place de l'inversion des rôles ; - les épreuves : les portraits, la séduction ; - ledénouement : renversement final et portée morale de la pièce.
Un apologue est un récit porteur de signification morale . La structure correspond bien à ce que nous attendons d'un apologue : rigueur démonstrative, netteté des conflits, progression vers une leçon finale qui répond aux questions posées par les premières scènes.
Quel est le sens de la pièce ? S'agit-il d'un retour à l'ordre ou d'un processus de transformation ? - un retour à l'ordre politique : Iphicrate et Euphrosine passent nettement à l'arrière-plan dans les scènes centrales pour retrouver la parole dans les scènes finales, alors qu'Arlequin et Cléanthis retrouvent, eux, leur condition d'esclaves, l'ordre politique n'est pas contesté ; - un progrès moral des hommes : quels sont les changements manifestes dans l'attitude finale des maîtres et des valets (pronoms employés, gestes, langage) qui attestent cette évolution ? C'est ici que l'on peut lire l'optimisme des Lumières qui commence à se développer.
Pour réviser
Un quiz, à cette adresse : https://www.site-magister.com/ile.htm#axzz6gWp3wSX0
procédé qui permet de prendre ses distances par rapport au présent pour mieux le relativiser et de décrire, d'une manière aussi concrète que possible, ce qui pourrait être. Et l'épanouissement du genre utopique correspond à une période où l'on pense, justement, que, plutôt que d'attendre un monde meilleur dans un au-delà providentiel, les hommes devraient construire autrement leurs formes d'organisation politique et sociale pour venir à bout des vices, des guerres et des misères. En ce sens, les descriptions qu'ils proposent, dans lesquelles ils font voir des cités heureuses bien gouvernées, visent à convaincre leurs lecteurs que d'autres modes de vie sont possibles.
L'utopie
Définition : Le terme utopie est un néologisme premièrement introduit par Thomas More dans son ouvrage Utopia en 1516. Le mot vient du grec ancien et il se compose du préfixe privatif “ou” qui signifie “pas” et du nom „topos“ qui signifie „lieu, endroit“, cela implique qu´Utopia est un endroit qui n´existe nulle part. Mais utopie est de même une synthèse du nom „topos“ et du préfixe grec „eu“ (français: bon) qui représente un lieu de bonheur. Dans le cas de More et dans le sens courant c´est une conception imaginaire d´une société idéale. Jean Goldzink désigne l´utopie comme « [l]a représentation d´une société meilleure conforme à la raison, un contremodèle imaginaire où une sage législation efface les tares et les injustices des sociétés réelles. »
Et après ? Peu à peu, en particulier lorsque l'idée de progrès devient un principe de compréhension de l'histoire humaine, la notion d'utopie apparaît comme ce vers quoi tend le processus historique. C'est, au XIXe siècle, le temps des philosophies de l'histoire. Pour certains, l'utopie est l'horizon de l'Histoire, et il convient d'accélérer le processus pour se rapprocher du règne de la liberté. Mais l'histoire des conflits et des sociétés du XX° siècle a montré que l'utopie peut se retourner en son contraire, et le rêve tourner au cauchemar. On parle alors de dystopie.
Le genre littéraire, du XVI° au XVIII° siècle : Jean Goldzink désigne l´utopie comme « [l]a représentation d´une société meilleure conforme à la raison, un contremodèle imaginaire où une sage législation efface les tares et les injustices des sociétés réelles. » . Les utopies relevant de la littérature politique, du XVIe au XVIIIe siècle, participent d'une critique de l'ordre existant et d'une volonté de le réformer en profondeur ; le recours à la fiction est un
Lisez bien cette présentation de l'utopie ( n'hésitez pas à prendre des notes) avant de répondre aux questions suivantes :
Question 1
Cliquez sur les réponses justes pour chacune des questions posées. Il y a toujours une réponse possible.
Qu'est-ce qu'une utopie ?
L'imagination d'un monde meilleur.
La critique d'un futur inquiétant.
Un genre littéraire né dans l'Antiquité grecque.
Non, non, non
Le mot est certes formé sur une racine grecque mais le genre littéraire apparaît en Angleterre au XVI° siècle.
Portrait de Thomas More (1478-1535) par Hans Holbein
Recommence
Non, non, non
Le genre littéraire qui imagine les dangers d'un monde "idéal" s'appelle la dystopie.
Dans 1984, Orwell imagine un monde où personne ne peut échapper à la surveillance de Big Brother
Recommence
C'est cela
Question 2
Le lieu imaginé est petit.
Quel point commun voyez-vous entre la représentation d'Utopia, imaginée par Thomas More au XVI° siècle et la pièce de Marivaux ?
Il y a plusieurs villes pour abriter tout le monde
C'est un lieu coupé du reste du monde et refermé sur lui même.
Ce n'est pas ça...
Recommence.
Oui, c'est juste.
Thomas More et Marivaux placent tous les deux leur utopie sur une île, séparée par la mer du monde réel. Si vous observez bien la gravure, vous observerez des vagues . La mer est mouvementée pour redoubler la séparation géographique : l'île est difficile d'accès, c'est aussi après un naufrage que les personnages atteignent l'île des esclaves. Pour ceux qui ont lu Candide de Voltaire, souvenez-vous comme il est difficile d'accéder et de repartir du royaume d'Eldorado.
Question 3
Commment le metteur en scène Jacques Vincey montre-t-il ici qu'il s'agit d'un lieu utopique ?
mise en scène de Jacques Vincey
Grâce aux positions des comédiens
Grâce au décor
Grâce aux costumes.
Oui, c'est juste.
Le décor de Vincey insiste sur l'aspect imaginaire, irréel mais aussi sur une certaine pureté : c'est un lieu presque céleste, paradisiaque que l'on peut imaginer. Rien à voir avec ce décor du Collectif 8, qui imagine un lieu plus moderne, plus froid, qui n'est pas sans faire penser que l'utopie tourne souvent au cauchemar.
Non, non, non
Question 4
En quoi réside l'aspect utopique de la société de l'île des esclaves ?
Les hommes et les femmes sont égaux.
Les valets deviennent les maîtres.
Les maîtres et les valets sont mis sur un pied d'égalité.
Oui
C'est un renversement des rôles qui est opéré : " Votre esclavage, ou plutôt votre cours d'humanité, dure trois ans..." précise Trivelin scène 2.
Inexact
C'est dans une autre comédie, La Colonie, en 1750, que Marivaux imagine une île sur laquelle les femmes revendiquent le pouvoir.
Recommence
Inexact
Relisez la tirade de Trivelin , scène 2: "Ne m'interrompez point, mes enfants..."
Recommence
Costume imaginé en 2009 pour la compagnie Guépar Echappée
Question 5
Pourquoi Arlequin accepte-t-il de redevenir le serviteur d'Iphicrate ?
Le temps a passé et il doit reprendre sa place.
Il se rend compte qu'il n'est pas un meilleur maître.
Il n'arrive pas à bien jouer le rôle du maître.
C'est cela
Dans la scène 9, Iphicrate, le maître, et Arlequin, le valet reconnaissent chacun leurs torts et se pardonnent. L'utopie est ici une utopie morale et non politique : il s'agit de devenir meilleur, d'être plus humain dans les rapports sociaux mais chacun reprend ensuite sa place comme cela avait été annoncé scène 2.
Non, non, non
Trivelin avait annoncé une durée de trois ans mais l'expérience semble se dérouler bien plus vite. De plus Arlequin ne subit pas son retour à l'état de serviteur, il le provoque en rendant à Iphicrate son nom et son habit.
Non, non
Réessaie.
Question 6
Dans la dernière scène, Trivelin évoque les "leçons que vous donne cette aventure". De quelles leçons s'agit-il?
De leçons révolutionnaires pour renverser les rôles.
De leçons politiques pour plus d'égalité.
De leçons morales pour mieux vivre ensemble.
Ce n'est pas ça.
La pièce date du début du XVIII° siècle, 10 ans seulement se sont écoulés depuis la mort de Louis XIV. Marivaux n'est pas un Révolutionnaire, la plupart de ses comédies rétablit dans le dénouement l'état initial : les maîtres restent maîtres et les valets restent valets. Mais il y a eu un gain moral : ici la prise en compte des souffrances de l'autre, de son humanité devrait aboutir à un changement de comportement des maîtres une fois revenus chez eux. La leçon sociale de Trivelin dans la dernière scène est : "La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous", c'est une forme d'acceptation de lcet état social. Il faut attendre Beaumùarchais et son valet Figaro pour que la remise en cause soit vraiment énoncée : "Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. " (Le Mariage de Figaro, Acte V, scène 3, 1784)
Recommence.
Oui
L'émotion qui étreint les personnages dans la scène 10 et le vocabulaire mélioratif de la scène 11 soulignent la portée morale de la pièce : "admirables", "vertu", "honnêtes gens".
Lecture Linéaire 1: Scène 1, de "Iphicrate - Eh, ne sais-tu pas que je t'aime ? " à la fin
Voici le. début de la mise en scène d'Irina Brook (2006) : 1- Racontez et décrivez cette mise en scène. 2- En quoi cette ouverture est-elle surprenante ? 3- Qu'est-ce que ce moment apprend au spectateur sur les personnages ? sur l'histoire ? 4- Comment jugez-vous cette ouverture: formulez un avis argumenté précisément (deux arguments minimum)
mise en scène Collectif 8 (2011), 4'10
Analyse Maîtresse/suivante Scène 10 de "Cléanthis - Ah! Vraiment , vous y voilà avec vos beaux exemples." à "Euphrosine - (...) j'ai abusé de l'autorité que j'avais sur toi, je l'avoue."
L’île des esclaves, scène X : mise en scène d'Axel Joucla
Hugo, Ruy Blas, ACTE III Scène 5
Pour nourrir votre introduction
La scène par Paul-Émile Deiber et Jean Yonnel (audio, 11')
ÉTUDE DE L'OEUVRE INTÉGRALE
Voici le. début de la mise en scène d'Irina Brook (2006) : 1- Racontez et décrivez cette mise en scène. 2- En quoi cette ouverture est-elle surprenante ? 3- Qu'est-ce que ce moment apprend au spectateur sur les personnages ? sur l'histoire ? 4- Comment jugez-vous cette ouverture: formulez un avis argumenté précisément (deux arguments minimum)
Lisez l'article "Valet" ci-contre, prenez des notes au besoin pour pouvoir répondre aux questions
Au XVIIIe siècle, le valet change de position (réflexion de chacun sur les défauts humains, sur la hiérarchisation de la société, problème des classes sociales).Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, la bourgeoisie s’épanouit de plus en plus et les structures sociales traditionnelles commencent à se modifier. A la fin du XVIII°, les titres de noblesse héréditaires sont largement contestés : on prend peu à peu conscience que la valeur de l’individu est indépendante de la fortune et que la position sociale n’est que le fruit du hasard de la naissance. Certaines œuvres (comédies, contes philosophique ou romans) mettent en avant le couple maître-serviteur afin de faire ressortir cette réalité sociale. C’est ainsi que les comédies du XVIII° mettent en scène des serviteurs en quête de liberté, afin de montrer l’évolution des mentalités. La relation maître-serviteur est alors ressentie comme un problème de classes sociales. Alors que chez Molière le valet n’ose pas trop critiquer ouvertement son maître (il le fait plutôt dans des apartés ou dans des monologues), chez Beaumarchais et Marivaux, il ose tenir tête à son maître, le critiquer et lui faire connaître ses revendications.
Maîtres et valets
Dans le théâtre grec antique comme dans le théâtre romain, le serviteur est un esclave, un objet qui n'a ni les droits, ni la dignité de l'homme libre : il peut être fouetté ou tué impunément. En échange, il n'est pas tenu par les convenances, il se livre à des plaisanteries obscènes et peut être insolent même avec les dieux. Dès ses origines, le valet de comédie est placé sous le signe de la mobilité et du mouvement. Il est celui qui franchit les lignes, transgresse les interdits par sa ruse et son efficacité. Il sait alors mettre en œuvre des stratagèmes ou plutôt jouer un tour si bien qu’il devient le moteur dramatique de la pièce et le support d’une signification sociale. L’emploi de valet de comédie ou de premier comique est donc le rôle principal de la comédie et ce, malgré son infériorité sociale. À défaut d’être le maître tout court, il est le maître du jeu et de la parole, véritable avatar du théâtre.
Le valet de comédie, oublié du théâtre médiéval, reparaît avec la Renaissance italienne et la commedia dell'arte : Henri III de France en engage une troupe lors de son passage à Venise en 1577. Au XVIIe siècle, le valet de comédie, sous la plume de Molière, garde quelques traces de l’esclave de la comédie antique. Il est le personnage rusé et stratège qui joue un rôle et se met au service de son maître, souvent l'un des jeunes premiers, et ainsi il s’inscrit le plus souvent contre une plus haute autorité, celle des parents. C’est en effet le maître qui désire et ce désir n’est qu’une manifestation ou une extériorisation de la force et de l’autorité qu’il a sur son valet. Le couple maître/valet est ainsi fait de suprématie et de dépendance.
Sous l’Ancien Régime, les rôles sont conçus par rapport à des emplois, c’est-à-dire par rapport à des types de personnages selon le genre théâtral auquel ils appartiennent. Ces personnages ont des caractéristiques sociales et psychologiques qui déterminent l’action ou le rôle qu’ils peuvent jouer. Ces rôles perdureront d’ailleurs jusqu’au XIXe siècle. On comprend dès lors le scandale provoqué par la pièce de Victor Hugo qui écrit et fait représenter Hernani, dont l’action repose sur le bouleversement de ces figures théâtrales.
Patrice Pavis, Dictionnaire du théâtre
Madame
la Comtesse
Ruy Blas
Recomposez les couples maîtres - valets
Lisette
Scapin
Oenone
Iphicrate
À lire
le Comte Almaviva
Toinette
Don Salluste
Don Juan
Argan
Solange
Phèdre
Suzanne
Arlequin
Madame
Figaro
Sganarelle
Géronte
Silvia
XVII°s : Phèdre - Oenone : Phèdre, Jean Racine Dans la tragédie aussi le couple maître-valet existe, le domestique a un rôle de confident dévoué à son maître. Scapin - Géronte : Les Fourberies de Scapin, Molière Toilette - Argan : Le Malade imaginaire, Molière Dans ces deux pièces, le valet et la soubrette agissent contre le maître mais pour aider les jeunes gens, qui eux aussi sont des maîtres. Sganarelle - Don Juan: Don Juan, Molière Dans cette pièce, le valet juge sévèrement son maître qui agit mal selon lui envers Dieu, les femmes et la société en général. XVIII°s : Arlequin - Iphicrate : L'île des esclaves, Marivaux Lisette - Silvia : Le Jeu de l'Amour et du Hasard, Marivaux Chez Marivaux, maîtres et valets échangent leur identité pour observer l'autre (soit pour réfléchir à leur comportement, soit pour vérifier leurs sentiments) mais ils retrouvent leur condition sociale à la fin de la pièce. Figaro - le Comte Almaviva / Suzanne - la Comtesse : Le Mariage de Figaro, Beaumarchais Il y a dans cette pièce des relations conflictuelles entre le Comte et son valet, Figaro revendique sa supériorité alors que son maître s'est "contenté de naître" dans la bonne classe sociale. Cependant le couple Suzanne - la Comtesse montre que les relations maître - valet peuvent être complices. XIX° s : Ruy Blas - don Salluste : Ruy Blas, Victor Hugo Don Salluste force son domestique à se faire passer pour un maître dans le but de se venger de la reine. La pièce montre que le valet peut être bien plus noble dans son comportement que son maître. XX°s : Solange - Madame : Les Bonnes, Jean Genet Solange et Claire, 2 bonnes, veulent se venger de l'injustice sociale en empoisonnant leur maîtresse...
Quelques questions de grammaire sur les textes
4) " Que cela est vilain, de n'avoir eu pour tout mérite que de l'or, de l'argent et des dignités !" Cléantis sc 10 Que faudrait-il répondre pour transformer cette exclamation en question rhétorique?
1) "Ne sais-tu pas que je t'aime ?"Iphicrate, sc 1 Quels éléments sont employés dans cette phrase interrogative?
un pronom interrogatif
Comment juger quelqu'un qui n'a pour tout mérite que de l'or, de l'argent et des dignités ?
la ponctuation.
l'ordre des mots.
Qu'avez-vous eu pour tout mérite ? Que c'est vilain !
2) "Peut-on être plus malheureux et plus outragé que je le suis ?" Iphicrate, sc 1 Lesquelles des analyses suivantes sont vraies?
Est-ce que ce n'est pas vilain de n'avoir eu pour tout mérite que de l'or de l'argent et des dignités ?
5) "que je ne vous dérange pas" Arlequin scène 1 "que" est-il ici un pronom interrogatif?
C'est une interrogation totale.
C'est une phrase complexe.
oui
Iphicrate refuse de devenir esclave.
non
C'est une question rhétorique.
Du côté du programme de l'an dernier : temps et valeurs
3) "Et à qui les demandez-vous ?" Cléantis, sc 10 (les = les beaux exemples) Que peut-on dire de cette phrase?
6) "Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable " Arlequin, sc 1 Comment analyser le temps des verbes de cette phrase ?
Il y a une proposition relative qui commence par "qui".
les deux verbes sont au futur parce qu'Arlequin se projette dans l'avenir.
C'est une interrogation partielle.
Cléantis utilise le registre familier parce qu'elle est en colère.
il y a un futur antérieur et un futur parce que les deux actions sont dans une chronologie, la 1ère est antérieure à la 2ème.
"auras souffert" est un verbe actif, "seras" un passif parce que Iphicrate va recevoir une leçon donnée par la souffrance.
VALIDER
Mises en scène
Mise en scène par Irina Brook ( extraits), 3'48
Mise en scène par Jacques Vincey, 1h37
Mise en scène par la comédie "Les Affamés", 1h22
Bande annonce du spectacle de Paulo Correia, 3'52
ÉTUDE DE L'OEUVRE INTÉGRALE
Interview de Benjamin Jüngers, metteur en scène de l'Ile des esclaves pour la Comédie-Française, 2014 (2'28)
A rergarder pour faire un bilan et réviser