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Portfolio Féminin/Masculin
enzo.dewarlez
Created on March 17, 2021
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Transcript
Portfolio Textuel
L'avortementde l'antiquité à nos jours
Latin 1ére
Masculin & Féminin
Dans ce dossier, nous étudierons Amok de Stephen Zweig et Les Amours d’Ovide, deux œuvres traitant de la question de l’avortement. En effet, elles dénotent un tabou commun et encore actuel. Les dérives et dangers de cette pratique y sont dépeints contemporainement à leur époque respective. Au-delà du débat sociétal que peut provoquer l’avortement, les deux écrits exposent des dilemmes moraux, en questionnant l’éthique antique pour Ovide et celle des médecins du XIXe pour Zweig.
Comment la perception de l’avortement dans ces deux œuvres nous éclaire-t-elle sur les rapports masculins féminins de leurs époques respectives ?
Ovide
Nous verrons tout d’abord la biographie des deux auteurs, suivie du contexte socio-historique les entourant. Nous chercherons ensuite à dissocier les constantes et variables de la notion d’avortement. Nous clôturerons ce Portfolio par un bilan individuel.
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Stefan Zweig
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Œuvres Choisies
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Texte antique
Texte moderne
"Amok ou le Fou de Malaisie"
"Les Amours"
Stefan Zweig
Auteur : Stefan Zweig
Ovide
Auteur : Ovide
Passage : Livre II, élégie 13 et 14
Passage : Œuvre entière
thelatinlibrary.com
Source : thelatinlibrary.com
FRBNF31693754
Source : FRBNF31693754
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Traductions : remacle.org
Sitographie
ihpargotiS
Ovide
Stefan Zweig
Article Wikipédia Ovide
Article Wikipédia Zweig
Article Wikipédia Les Amours
Article Wikipédia Amok
Le mardi des auteurs Ovide
La compagnie des œuvres Zweig
Les Amours : fiche de lecture
La cause littéraire
Les moralistes anciens et l'avortement
Que dit l’Église de l’avortement ?
Bilan individuel
Bilan individuel
BE T I S I E R
BE T I S I E R
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Stefan Zweig
Entre voyages et déceptions : un pacificte désabusé
Stefan Zweig est un écrivain autrichien né en 1881. Célèbre pour ses nouvelles et ses romans courts, il a voyagé à travers le monde entier, notamment en Inde et au Brésil. Pacifiste, il est témoin des horreurs de la 1ère Guerre mondiale ainsi que de la persécution des populations juives dans les années 30. Issue lui-même d’une famille juive, il est d‘autant plus concerné par la montée du nazisme : Cela provoque en effet sa fuite de l’Autriche en 1934. Il se bat toute sa vie pour une Europe unie et blâme le nationalisme, qu’il considère comme le poison de la civilisation. C’était un visionnaire fatigué par l’humanité, qui finit par mettre fin à ses jours en 1942.
Amok, sorti en 1922, sera son premier gros succès. Écrit après la fin de la 1ère Guerre mondiale, ce roman court évoque une passion maladive qui provoque malheurs et folie. Sont traités dans ce livre de nombreux sujets : on peut notamment citer l'avortement, qui en est le pilier, mais aussi l’adultère et la passion. Ces thèmes, considérés tabou à l’époque, rendent l’œuvre de Stefan Zweig subversive. En Autriche, l'avortement a été autorisé en 1955 : le récit se déroulant dans les années 10, on peut donc comprendre la vision des protagonistes du roman quant à l'avortement.
Ovide
Du bohème à la déchéance
Né sous Publius Ovidius Naso en 43 av JC, est un poète latin. Il ouvre ses yeux dans une république chancelante un an après l’assassinat de Jules César. Issu d’un milieu cossu, il est voué à devenir magistrat. Sa passion pour l’écriture le rattrape ; en -19 fort de ses fréquentations et de son voyage en Grèce, il rédige son premier recueil d’élégie. Celui-ci rencontre dès le début, l’intérêt d’un auditoire mondain. Mais son œuvre la plus célèbre demeure sans doute les « Métamorphoses ». Œuvre de sa vie, il ne la considère jamais achevée et la détruit avant d’être exilé à Tomis. Il finit ses jours, tourmenté par cette relégation lointaine de Rome.
Le jeune Ovide est pourtant plein de fougue. En s’intéressant au style élégiaque, dont l’apogée fut à son époque, il va à l’encontre des mœurs puritaines propagées par Auguste et l’Empire naissant. En effet, ce style de poésie lyrique très codifié et artificiel se place souvent en dehors des convenances du siècle. La passion amoureuse est le cœur battant de ces écrits.
Les amours
Premier succès d'un poète adulé
Son recueil « Les Amours », où il dépeint de manière érotique le spectre de ses sentiments amoureux, s’inscrit dans ce genre. Ses aventures avec Corinne (pseudonyme qui cache en réalité peut-être plusieurs femmes) ont inspiré cette tragédie romantique, infusée de passage frôlant l’autobiographie. De surcroit, ces péripéties nous proposent un tour d’horizon plus global de la société dans laquelle le poète aime à se placer en marge. C’est dans ce contexte que l’on peut voir le thème de l’avortement abordé par Ovide, sujet rarement traité à son époque. Corinne est alors enceinte d’Ovide et dans un état précaire, après avoir tenté d’avorter. Ovide oscille donc entre reproches de ce qu’il considère comme un crime et supplications envers les dieux pour pardonner son amante.
L’œuvre, d’un badinage érotique assumé, ne manque pas tout de même de critiquer cet acte. Parallèlement, elle laisse place à un propos ambigüe et ô combien subversif.
Constante
Nous allons dans un premier temps étudier les constantes entre Amok de Stefan Zweig et Les Amours d’Ovide. Ces deux œuvres à succès possèdent en effet de nombreux points communs. Nous verrons tout d'abord le rôle des mœurs dans ces deux œuvres, puis nous aborderons le sujet de la femme et l’avortement, pour finir par la place des narrateurs dans ces deux écrits.
Premièrement, on retrouve dans le roman de Stefan Zweig ainsi que dans l’œuvre d’Ovide l’influence des mœurs. Sous l’empire romain, la religion polythéiste pratiquée par ses citoyens condamnait l’avortement. En effet, on empêchait une femme qui avait tout juste avorté de rentrer dans un sanctuaire ou un temple. L’interruption de grossesse étant vu comme « sale », car elle pourrait souiller les dieux, et notamment les déesses vierges telles que Diane ou encore Minerve.
En plus d’être mal vu par la religion, c’était aussi un sujet sociétal car cela allait à l’encontre du droit de vie et de mort du père sur ses enfants. A plusieurs reprises, Ovide prie les dieux d’être cléments envers Corinne, qui les a défiés :
Ista sed aetherias vanescant dicta per auras, et sint ominibus pondera nulla meis ! di faciles, peccasse semel concedite tuto, et satis est; poenam culpa secunda ferat !
Du côté de Stefan Zweig, lorsqu’il a écrit ce roman en 1922, l’avortement était interdit dans le monde entier. Tout l’enjeu de l’histoire repose sur l’adultère, qui a nécessité une interruption de grossesse, acte illégal donc.
De surcroit, les personnages du roman étant européens, on peut supposer qu’ils sont tous deux chrétiens. Hors, le christianisme interdit l’avortement car c’est une atteinte à la vie.Dans Amok, le médecin exprime cela très bien :
– Savez-vous aussi que de pareilles tentatives sont dangereuses... pour les deux parties ?... – Oui. – Et que la loi me l’interdit ?
Deuxièmement, la femme dans ces deux écrits décide seule d’avorter. On retrouve donc une figure de femme forte et indépendante à travers Corinne ainsi que l’Anglaise de Stefan Zweig. Leur statut commun de femmes de haut rang appuie cette constante. Bien qu’étant des personnages secondaires, c’est sur elles que repose tout le texte. D’ailleurs, une certaine distance demeure entre la femme en question et le narrateur. Chez Ovide, Corinne est vue en tant qu’amante et avorteuse et n’intervient jamais dans l’œuvre. Quant au romancier Zweig, il ne nomme jamais son personnage et le désigne par « cette femme », ou simplement « elle ».
De plus, un enjeu revient dans les deux œuvres : celui de l’honneur. En effet, dans Amok, la lady perd la vie pour conserver son honneur et que jamais la vérité n’éclate. Ses dernières paroles sont :
Jurez-moi… Personne ne saura… Jurez
Le protagoniste se bat donc jusqu’au bout pour que le secret de la mort de la fière Anglaise disparaisse avec lui.
Dans Les Amours, Ovide est horrifié de l’affront aux dieux que représente l’avortement et se lamente de voir l’honneur perdue de sa belle. Il prie alors les dieux de sauver sa maitresse et de lui restituer son honneur.
Enfin, le narrateur dans ces deux œuvres occupe une place particulière. Tout deux des hommes, Ovide et l’Amok raconte à la première personne leur perception de cet avortement. Ils redoutent énormément cet acte et font tout pour sauver leurs aimées. Bien qu’observateurs, les deux hommes sont concernés par cet acte : on en conclut donc que derrière chaque avortement, il y a aussi un homme.
Ovide, dans la XIIIe élégie, prie les dieux de sauver Corinne et s’engage à honorer les dieux autant qu’il le faudra :
Tuque laborantes utero miserata puellas, quarum tarda latens corpora tendit onus, lenis ades precibusque meis fave, Ilithyia! digna est, quam iubeas muneris esse tui. ipse ego tura dabo fumosis candidus aris, ipse feram ante tuos munera vota pedes.
Le narrateur d’Amok, quant à lui, tente de retrouver la dame anglaise pour lui proposer ses services en tant que docteur et l’assiste d’ailleurs jusqu’à sa mort :
Comprenais bien ceci : je savais que mon aide immédiate lui était nécessaire, et je ne pouvais pas lui adresser la parole. […] Je savais combien chaque moment était précieux ; je savais que c’était pour elle une question de vie ou de mort
Pour finir, les deux protagonistes ressentent une passion terrible qui les consume. Ovide révèle son amour pour Corinne dès le Livre I et sa réaction face à l’avortement de son amante le confirme :
illa quidem clam me tantum molita pericli ira digna mea; sed cadit ira metu
Le narrateur mis en scène par Zweig s’est lui transformé en Amok : une passion maladive proche de la folie et de la frénésie. Le docteur rencontre donc cette dame anglaise et commence très vite à ressentir des émotions fortes à son égare :
Je la regardais dans les yeux, je me sentis soudain, en voyant cette bouche close qui ne voulait pas supplier, et ce front hautain qui ne voulait pas se courber… envahi par une… sorte de désir violent
Je conclurais cette partie par mettre le doigt sur un point remarquable qu’ont en commun ces deux auteurs. Ovide ainsi que Stefan Zweig sont, à leur façon, en marge de leur société. En effet, ils semblent survoler la polémique et s’intéresser à l’avortement par rapport aux personnages évoqués, Corinne et la lady, et non par un souci éthique.
Mais ces deux œuvres contiennent aussi de nombreuses variables. Séparées par presque 2000 ans, Amok et Les Amours renferment des différences conséquentes.
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Variables
S’il existe une divergence incontestable entre ces deux œuvres que nous parcourons le long de ce portfolio, c’est bien le genre littéraire dans lequel chacune d’entre elles s’inscrivent. Le style élégiaque pour Ovide, ne va pas sans la légèreté qu’il l’accompagne
Ista sed aetherias vanescant dicta per auras
D’abord poème, Les Amours sont destinées à plaire à un auditoire notamment par l’usage d’un style très réfléchie. Les distiques élégiaques qui composent l’écrit nous montrent bien qu’Ovide ne cherche pas à livrer une épopée comme le grand Homère. Il se tourne alors vers un récit plaisant dans lequel chacun peut s’identifier aux sentiments qu’éprouve l’auteur et personnage principal. A l’inverse, la forme du roman court de Zweig et la situation initiale de l’inconnu sur un bateau confessant son histoire au narrateur homodiégétique, nous plonge de prime abord dans une situation d’intimité. Zweig prend à témoins le lecteur qui se joint alors au duo, inévitablement mis dans la confidence par ce mystérieux homme à l’histoire bouleversante. Si tout écrivain a pour but de plaire à ses lecteurs, cet ouvrage semble tout de même accompagné d’une noirceur et d‘un fatalisme qui au fil des pages se dessinent. Par ailleurs, la justesse des situations semble loin des artifices antiques.
Cette justesse, qui résulte de la volonté de réalisme, nous apporte de précieuses informations tant sur les rapports humains dans cette époque colonialiste que sur le contexte socioculturel. On trouve d’un côté le « quartier européen au bord de la mer » peuplés de ces marchants colons et officiers formant une microsociété « de mondanité, de distraction » chapoté par un gouverneur. De l’autre, on découvre « la ville basse », le « chaos brulant du quartier chinois » sale et « où se cachent les fumeries d’opium ou les bordels, un nid de voleurs ou un antre de receleurs ». Ainsi, au milieu de ces deux mondes, « une femme appartenant à la meilleure société de la colonie » cherche à tout prix à se débarrasser de la trace d’un adultère qui pourrait « en un clin d’œil, [indigner] les voisins […], la ville entière ». On voit alors qu’une culture du secret entoure la narration et les personnages :
Sous les tropiques, [dans lesquels] rien ne reste secret parmi les Européens [et où] tout le monde se connaît ; tout devient un événement
A l’opposé, Ovide ne cache pas ses sentiments et paradoxalement parle en public de l’avortement. L’esprit romanesque et grandiloquent de ses péripéties amène le poète à extrapoler. Dans son blâme (élégie XIV), il va même jusqu’à accuser l’avortement de pouvoir mettre fin à la civilisation
gens hominum vitio deperitura fuit
Les références à de nombreux dieux de la mythologie Egyptienne (Canope, Osiris, Anubis) et Gréco-romaine (Thétis, Deucalion) montre aussi un certain détachement de la réalité. De ce fait, le poète, pour étayer son blâme, revient aux origines du monde et de Rome :
Ilia si tumido geminos in ventre necasset, casurus dominae conditor Urbis erat
Cela rend donc ses arguments moins crédibles puisque peu pragmatiques.
Pourtant, le point de vue d’Ovide est plus qu’atypique puisqu’il est l’amant et sans doute père de l’enfant de Corinne :
sed tamen aut ex me conceperat aut ego credo
Nous pouvons penser que l’auteur, dont l’œuvre est inspirée de sa vie, a un jour côtoyer l’avortement. On peut y voir ici une provocation puisqu’il aborde ce sujet comme celui de l’adultère dans une époque très puritaine « cf. biographie Ovide ».
Si la provocation n’est pas le fer de lance de Zweig, la divulgation de sa vie l’est encore moins. En effet, très pudique, sa nouvelle ne reprend pas le caractère autobiographique des Amours. Nous avons donc affaire au point de vue tantôt du « médecin, […] homme de dévouement, d’intuition, de science », tantôt de l’Amok, mais jamais à celui de l’auteur. Une distance se créée alors entre les personnages et la réalité. Mais cette distance paraît être au service du portrait de cette société loin de l’Europe qui, même si elle reprend les codes de l’occident, permet une plus grande liberté.
On peut le voir par le fait que, bien que l’avortement soit illégal, le médecin n’y est d’emblée pas opposé et à déjà pratiqué ce genre de service :
Ce n’était pas la première fois que des femmes me demandaient un service semblable
La distance physique de « la capitale, à huit heures de chemin de fer d’ici » (du cabinet du médecin) et l’éloignement avec le continent originel joue aussi en faveur de cette liberté.
Mais il n’y pas de libertés sans lois, et de lois sans crimes. Si chacune des deux œuvres s’accordent sur une faute, elles sont en revanche opposées quant à sa nature. Zweig tourne son récit autour du refus de l’avortement par orgueil, puis du remord qui ne cessera jamais d’habiter ce médecin. Il fait alors du refus de l’acte médical l’élément déclencheur du bourrèlement du second narrateur. On peut donc penser qu’il condamne les médecins de l’époque qui, bien conscient des dangers des autres méthodes d’avortement, refusent d’aider certaines de ces femmes. Dans ce roman, c’est finalement l’enfant non désiré qui tue la femme. C'est pour Ovide, la plus juste des morts
Ipsa perit, ferturque rogo resoluta capillos, et clamant 'merito!' qui modo cumque vident
Pourtant, dans ses élégies, c’est la femme qui vient à supprimer cette enfant et c’est la mise à mort de celui-ci qui en est le crime.
Enfin, plus implicitement, chacun des deux auteurs possèdent une vision de la femme différente. Corinne dans Les Amours, est une hétaïre qui, bien qu’éduquée et de haut niveau social, échange sa vertu contre de l’argent. De plus, dans le portrait du poète, elle ne semble exister qu’à travers lui. Loin de la description légère d’Ovide, Zweig dépeint son « Anglaise » comme froide, calculatrice et cultivée :
Vous avez aussi Flaubert ! J’aime tant à le lire... Admirable, absolument admirable, L’Éducation sentimentale..
Notons d’ailleurs la référence à Flaubert et à son œuvre majeure qui, dans une certaine mesure, peut faire écho au fait que le médecin n’arrivera jamais à guérir cette femme comme Frédéric Moreau n’arrivera jamais à séduire Marie Arnoux.
Plus intéressant encore, l’auteur semble avoir inversé les rapports de force dans les interactions masculin/féminin comme en témoigne la scène du cabinet :
Mais ici il y avait une... oui, une résolution virile, une résolution de fer... Dès la première seconde, j’avais senti que cette femme était plus forte que moi... qu’elle pouvait m’imposer à son gré sa volonté...
Ainsi, la femme n’est plus « honteuse ou suppliante […] avec des pleurs et des objurgations » mais résolue et pragmatique. On peut donc voir que Zweig, en s’adressant à un lectorat plutôt féminin, tente de sortir des idées préconçues de son temps.On peut donc voir que Zweig, en s’adressant à un lectorat plutôt féminin, tente de sortir des idées préconçues de son temps.
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