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Chicago 1968

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Transcript

Chicago 1968

Les manifestations du 22 au 28 août 1968

Elèves: Maeght, Mahé, Voillot Classe: Termiale 3

Date : 07.03.2021

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Contexte historique

“Il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de la loi.”

En 1955, le Vietnam est secoué par un important conflit, opposant le sud Vietnam (avec pour principal allié les Etats-Unis) au Vietnam du Nord avec pour allié la Chine communiste et l’URSS. Cette guerre est rendue célèbre par sa médiatisation; en effet, c’est la première guerre dont on publie des images dans les médias. Mais ce qui semble être une avancée va se révéler être un moteur de conflit et plus particulièrement de remise en cause au sujet de certaines politiques de combat employées. Ainsi, portons notre attention sur les controverses qui ont secoué le gouvernement et l’armée américaine quant à leur présence et leur participation dans la guerre du Vietnam. Les contestations prennent différentes formes telles que des manifestations, notamment les révoltes de Chicago qui ont eu lieu le 28 août 1968.

Henry David Thoreau

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Contexte historique

Au moment des manifestations se déroule dans cette ville la 35ème convention démocrate visant à choisir le futur candidat démocrate aux élections présidentielles de 1968. Le choix du lieu et de la date n’est pas fait au hasard. En effet, le président Lyndon B. Johnson annonce à son peuple que l'États-Unis sortira vainqueur de cette guerre, mais la réalité est tout autre, et les journaux télévisés montrent chaque jour des images de plus en plus atroces d’un conflit qui s’éternisait et dont l’issue ne peut être positive pour les États-Unis. Ainsi dans un contexte d’élection, le peuple américain se questionne sur le choix qu’il fera lors du prochain scrutin. Face à Lyndon B. Johnson, un candidat républicain, Richard Nixon, qui prône l’idée d’une sortie de guerre et un retour à ce qu’il qualifie de « la loi et l’ordre ». La population américaine a alors les yeux rivés sur la ville de Chicago pour connaître les propositions faites lors de la convention. Cette attention représente un véritable atout médiatique pour qui souhaite mettre ses opinions en avant.

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Contexte historique

Au moment des manifestations se déroule dans cette ville la 35ème convention démocrate visant à choisir le futur candidat démocrate aux élections présidentielles de 1968. Le choix du lieu et de la date n’est pas fait au hasard. En effet, le président Lyndon B. Johnson annonce à son peuple que l'États-Unis sortira vainqueur de cette guerre, mais la réalité est tout autre, et les journaux télévisés montrent chaque jour des images de plus en plus atroces d’un conflit qui s’éternisait et dont l’issue ne peut être positive pour les États-Unis. Ainsi dans un contexte d’élection, le peuple américain se questionne sur le choix qu’il fera lors du prochain scrutin. Face à Lyndon B. Johnson, un candidat républicain, Richard Nixon, qui prône l’idée d’une sortie de guerre et un retour à ce qu’il qualifie de « la loi et l’ordre ». La population américaine a alors les yeux rivés sur la ville de Chicago pour connaître les propositions faites lors de la convention. Cette attention représente un véritable atout médiatique pour qui souhaite mettre ses opinions en avant.

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Récit des événements

Durant la manifestation sont présents les groupes “Students for a Democratic Society” (SDS),“Youth International Party” (Yippies) ou encore le “National Mobilization Committee to End the War in Vietnam” (The Mobe). L’événement avait à l’origine une volonté purement pacifique : les manifestants souhaitaient simplement faire entendre leur désaccord quant au déploiement de milliers de jeunes américains sur le sol Vietnamien et leur mécontentement au sujet de la politique du président alors au pouvoir, Lyndon B. Johnson (successeur de John Fitzgerald Kennedy à son assassinat). Mais parler de ces événements sans évoquer la municipalité de Chicago serait une erreur. Nous pourrions penser que le dispositif de sécurité déployé à Chicago pour sécuriser la convention était commun à ceux que l’on peut voir de nos jours lors des différentes investitures en France. Cependant il n’en est rien. La ville de Chicago ayant été marqué quelques mois plus tôt, en avril 1968 par des émeutes raciales suite à l’assassinat de Martin Luther King, sa municipalité décide par sécurité d’interdire toute demande de manifestations durant la convention et fait déployer dans les rues de la ville pas moins de 12 000 soldats et gardes nationaux en renfort des unités de police déjà présentes.

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Récit des événements

Quand on parle de manifestation l’idée commune est celle d’un cortège qui défile pendant une demi-journée scandant ses revendications avec parfois des heurts. La manifestation de Chicago est bien différente de ceci. En effet, cette dernière s’est déroulée tout le temps de la convention soit du 22 au 29 août 1968. À l'image de leur conviction pacifiste, les personnes présentes à ce rassemblement ne souhaitent pas en premier lieu de violence envers les policiers, ils souhaitent seulement se faire entendre et donner de la visibilité à leurs organisations. Tel le dit notamment le personnage de Tom Hayden dans le film Les 7 de Chicago : "ce ne sera pas du pur Gandhi mais de la désobéissance civile".Durant ces manifestations différentes personnalités se sont illustré, notamment les dits « Chicago Seven », sept hommes jugés comme représentant des différents mouvements soit : Abbie Hoffman, Jerry Rubin, David Dellinger, Tom Hayden, Rennie Davis, John Froines, et Lee Weiner. Ainsi qu’un huitième homme du nom de Bobby Seale, dirigeant des Black Panther venu réaliser un discours pour l’occasion. Ces huit hommes feront l’objet d’un procès dont nous reparlerons par la suite.

"Ce ne sera pas du pur Gandhi mais de la ésobéissance civile"

Les Sept de Chicago

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Récit des événements

Les sept jours de manifestation se sont déroulés dans un certain calme, les manifestants occupent les parcs Lincoln et Grant. Mais le 28 août 1968 les choses dégénèrent. C'est en effet durant cette journée qu’éclate une importante émeute: la bataille du Michigan Avenue. Durant dix-sept minutes, policiers et manifestants vont s’affronter, les images diffusées par la suite à la télévision américaine mettront en évidence des manifestants ne cessant de scander “ le monde nous regarde” mais également et surtout d'importantes violences policières caractérisées par des coups de matraques portés aux manifestants, aux passants, aux journalistes et même aux photographes. Il semble néanmoins nécessaire de préciser que les violences perceptibles dans cette manifestation ont été à l’origine des policiers, certains d’entre eux s'étaient notamment mêlés à la foule déguisés en civil ou bien ont retiré leurs insignes avec qu’ils ne soient plus identifiable.

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Le procès

Ces violences sont classées « sans suite » durant l’été 1968 mais un an plus tard, le gouvernement intente un procès aux huit hommes, les « Chicago Seven » et Bobby Seale (Ils seront par la suite séparés, Bobby Seale n’étant pas considéré comme l’un des représentants des mouvements présents) . Les sept prévenus restants sont alors jugés pour les faits suivants « conspiration en franchissant les frontières d'un État en vue d'inciter à la révolte ». Il paraît néanmoins non négligeable d’aborder le fait que même durant leur procès ces hommes tenteront par différent moyen de faire entendre leur opposition quant à la politique militaire employée par les Etats-Unis au sujet du Vietnam. L’un des prévenus tentera entre autres de lire une liste de noms de millions de soldats américains morts au Vietnam.

Les sept de Chicago

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La société

Définir une société, bien que nous en soyons tous membres, n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît. Dans un premier temps, nous allons montrer qu’il n’existe aucun homme qui ne fasse pas partie d’une société : en effet, tout homme vit, à différentes échelles, dans une société (occidentale, française par exemple). Même un homme isolé, qui n’en fait pas activement partie, a des valeurs et des comportements qui lui ont été inculqués dès le plus jeune âge, car les apprentissages commencent dans le ventre de la mère, et qui font de lui, parfois malgré lui, un membre de la société dans laquelle il est né. Ainsi, l’homme sans société n’existe pas, et n’a probablement jamais existé. C’est pourquoi, afin de comprendre tous les enjeux de la vie en société, les philosophes ont conceptualisé « l’état de nature », état théorique de l’homme seul, sans aucun lien social, dominé par ses instincts naturels.

"Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, la guerre de chacun contre chacun."

Thomas Hobbes

La société selon Hobbes

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La société

La société selon Rousseau

A contrario, Rousseau pense que l’homme est naturellement bon, innocent et paisible, et que ses désirs ne dépassent jamais ses besoins. Il est gouverné par deux tendances, l’amour de soi et la pitié, qui lui permettent de survivre et de porter secours à autrui. Pour lui, la société, et plus précisément la propriété, ont transformé l’amour de soi en amour-propre, ont multiplié les envies et désirs de l'homme naturel et l’ont corrompu. Les caractéristiques que Hobbes prête à l’homme naturel sont, dans la philosophie de Rousseau, celles de l’homme civilisé. Rousseau est lui aussi contractualiste, mais prône un modèle sociétal très différent de celui décrit par Hobbes. Il ne propose pas de retour à l’état de naturel, ce qui est de toute façon impossible, mais une réforme profonde de la société. Il faut instaurer une société qui permettrait à l’homme de retrouver ses qualités naturelles. Ainsi, ces deux philosophies s'opposent dans leur vision de l’homme (l’une se base sur un certain pessimisme anthropologique, tandis que l’autre considère que la cause des maux humains est la société), et sur les apports de la vie en société, mais assez paradoxalement, s’accordent sur la définition de la société : pour les deux philosophes, c’est une association de personnes originellement libres et indépendantes.

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La société

La société selon Aristote

Pour Aristote, cette définition ne tient pas. Pour lui, l’individu est consubstantiel à la société: on ne peut concevoir d’homme hors société, ou avant la société : celui qui vit sans société est soit un animal, soit un dieu, seul être absolument autosuffisant. La nature, qui ne fait rien en vain, à donner à l’homme la parole, propriété indissociable de la vie en communauté, et la raison, qui lui permet de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste. Or, la distinction commune du bien et du mal est un principe fondateur de la société. Ainsi, chez Aristote, l’homme est, par définition, un animal social, politique. Par conséquent, la société ne peut pas être association d’individus car les individus n’existent pas sans société. Citons Durkheim: «la société nous est intérieure (…) ou plutôt elle est nous même, en un sens, et la meilleure partie de nous-même, puisque l’homme n’est qu’homme que dans la mesure où il est civilisé »

« tout en nous appartient à la société car tout nous vient d’elle »

Auguste Comte

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Changement social

Un changement social est une transformation durable de la structure ou du fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivité. Ces changements peuvent se traduire par la modification des règles et normes sociales, du processus de sociabilisation (c'est-à-dire le processus d’intériorisation de ces normes et règles), des liens sociaux ou encore des rapports de forces. Ces changements sociaux peuvent naître de facteurs économiques (une crise économique affaiblit généralement le pouvoir mis en place, entraîne des exodes, ou encore la disparition et la création de nouveaux secteurs d’activité, très récemment cela a pu être perceptible avec la crise du COVID 19. Entre autres de nombreux citadins on fait le choix de quitter les grandes agglomérations au profit des campagnes, l'e-commerce s’est développé au détriment des commerces de proximité entraînants parfois des fermetures et suppressions d’emploi) ou démographiques (Durkheim montre que la croissance démographique entraîne une densification et une diversification des liens sociaux, ainsi qu’une interdépendance accrue des hommes), mais aussi de conflits sociaux. Par exemple, Marx met en évidence la nécessité d’une révolution prolétaire (conflit social entre les classes) dans la mise en place d’un régime communiste. Il montre aussi que les conflits sociaux sont à l’origine de la disparition du féodalisme (bien qu’il y ait aussi des facteurs économiques, puisque les sociétés féodales sont apparues à une époque où l’Europe était trop faible économiquement pour protéger les populations). Les conflits sociaux peuvent aussi permettre d’approfondir des valeurs déjà présentes dans la société, le plus souvent la liberté ou l’égalité (par exemple, le combat des femmes pour le droit de vote, ou le droit de travailler).

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Existe-t-il des bons conflits ?

Avant de définir un bon conflit, on peut dans un premier temps chercher et définir un aspect positif commun à tous les conflits, et pour cela, nous partirons de l’adage populaire “les ennemis de mes ennemis sont mes amis”. En effet, dans une situation conflictuelle, on observe au sein des groupes en désaccord la création d’une identité commune autour des valeurs au nom desquelles le conflit s’est formé. Le conflit joue alors un rôle intégrateur essentiel : pour Georg Simmel, sociologue allemand, de telles situations sont nécessaires (car dans un groupe hétérogène les conflits sont inévitables) et essentielles, de par leur rôle socialisant : elles entraînent certes une rupture majeure, mais elles créent par la suite un équilibre autre et rétablissent une unité nouvelle au sein de la société. Ainsi, le conflit social assure la cohésion d’un groupe, et le sentiment d’appartenance et de soutien qui tient de cette cohésion permet des actes de courage qui peuvent initier des changements significatifs et concrets dans la société. Cette cohésion est visible au sein des différents groupes aux états unis dans les années 70, hippies et yippies notamment, lors de manifestations ou festivals comme Woodstock.

"Je suis Spartacus !"

Spartracus (film, 1960)

"Oh Captain, My Captain !"

Le cercle des poètes disparus (film,1989)

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La désobéissance civile

En 1946, Henry David Thoreau, homme de lettres américain, refuse de payer un impôt servant à financer la guerre menée par les États-Unis contre le Mexique, et par cet acte, il entend protester contre les pratiques esclavagistes en vigueur sur les lieux du conflit. Deux ans plus tard, il conceptualise ce mode de protestation dans un essai, La désobéissance civile. On peut considérer la désobéissance civile comme un bon conflit, puisqu’en théorie, elle se fait au nom de principes supérieurs (qui renvoient à nos droits naturels fondamentaux, tels la liberté) et dans l’objectif d’abolir une loi ou un pouvoir jugé inique (il est question ici de droit positif). La désobéissance civile consiste en un refus public et assumé de se soumettre à l’objet de la contestation, par le biais d’actions pacifiques (des marches, des grèves, des distributions de tracts etc.).

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La désobéissance civile

Aux États-Unis en 1955, le boycott des bus de Montgomery en Alabama en est un autre exemple. Ces deux conflits ont eu une influence importante sur les changements sociétaux qui se sont opérés dans les années suivant les évènements. L’acte de désobéissance civile est un acte de courage, puisque celui qui s’oppose au pouvoir en place ou du moins aux décisions prises par celui-ci, s’oppose aussi d’une certaine façon à la société à laquelle il appartient : il s’expose à des sanctions, si la loi est violée, mais aussi, s’il est seul dans son mouvement, à un rejet du groupe. Dans les cas que nous avons étudiés et développés, il était question de conflits qui changeaient la société, mais l’inverse existe aussi. En effet, on trouve dans l'histoire des exemples de changements dans la société qui ont entraîné du conflit. Nous verrons que ces deux évènements inverses sont étroitement liés.

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Le changement entraîne-t-il du conflit ?

Assez spontanément, on sait du changement qu’il est l’une des plus grandes sources de conflit. Ces derniers résultent de la mise en péril d’une situation jugée confortable par une majorité et le groupe se lève alors pour s’opposer au changement. Les conflits générationnels par exemple illustre assez bien ce type de conflit : les moeurs généralement plus libérales des jeunes générations entrent en confrontation avec celles des anciennes générations, pour qui elles sont nouvelles et mal venues, ce qui entraîne des conflits dans différents domaines, l’écologie étant de nos jours le plus notable, mais on les retrouve aussi dans les domaines artistiques, politiques ou encore éducatifs.Les changements, comme nous venons de le voir, peuvent être de l’ordre des mœurs et valeurs, mais aussi des changements techniques, qui bouleversent la société et les rôles que chacun y joue. La peur de voir se finir une existence sereine peut entraîner des mouvements de révoltes : ce fut le cas en France lors de la révolte des canuts;les ouvriers du textile se sont révoltés contre l’avènement des machines qui menaçait l’existence de leur travail. Dans de tels cas, on peut se demander de quel côté se situe la légitimité du combat : doit on se ranger du côté du grand dieu de la productivité ou avoir un regard plus humains sur ces ouvriers dont le gagne pain était menacé, et qui dans la peur, se sont laissés allés à des pratiques violente ( destruction des machines). L’histoire en tout cas aura donné raison aux machines.

"Vivre libres en travaillant ou mourir en combattant. »

Cri célèbre de l’émeute des canuts, 1831

Révolte des Canuts

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Qu'est-ce que la violence ?

La violence, de façon assez générale, consiste en abus de force : que cette force soit physique ou morale, elle est utilisée pour soumettre quelqu’un contre sa volonté. Dans les conflits sociaux, l’usage des différentes violences est presque systématique : même lors de manifestations pacifiques comme celle d’août 1968, les tensions accumulées et la pression ressentie par les deux partis du fait de leur proximité physique aboutissent à des comportements violents incontrôlables. Dans les faits alors, la violence apparaît inévitable lors d’un conflit social. Si ce n’est pas une violence physique, c’est alors une violence morale et symbolique, comme l’emprisonnement de personnages symboliques du mouvement à l’origine du conflit. On peut encore citer les Chicago seven, mais aussi Mandela (qui représente la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale, l’apartheid), personnage-clé de l’histoire du 20ème siècle : l’inculpation des leaders d’un mouvement, parfois sur des motifs non valables, est une violence à la fois morale et physique, et elle permet au pouvoir de déstabiliser le groupe pour mieux y mettre fin.

"La violence aux mains du peuple n'est pas la violence, mais la justice"

Eva Peron

Mandela

Mandela

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La Légitimité

Max Weber, sociologue allemand, dit de l’état qu’il est “une communauté humaine qui revendique le monopole et l’usage légitime de la force physique”, : mais dans des cas comme celui-ci étudié des manifestations de Chicago, où les forces armées de l'État ont usé cette force physique qui leur est donnée (au nom de principes supérieurs, comme la sécurité de tous et la liberté commune), on peut se demander si cet usage est vraiment légitime ou s’il ne constitue pas plutôt un abus de force, une violence non nécessaire. Il en est de même pour le procès, qui représente une injustice assez évidente sachant que les forces armées, elles, n’ont pas été confrontées pour leurs actes. De quel côté vraiment se situe la légitimité ? Pour les manifestants qui se sont laissées aller à des comportements violents, ne pouvons-nous pas dire de leur violence qu’elle était légitime, sachant que leur comportement initial était pacifique et que leur vie et leur intégrité étaient menacées (le maire avait donné l’autorisation aux forces armées de tuer les manifestants aux comportements dangereux)?

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La violence est-elle inévitable ?

Par ailleurs, John Stuart Mills, philosophe politique britannique, écrit que l’on ne peut contraindre un individu (nous considérons ici la violence comme une contrainte physique ou morale) que s’il nuit à autrui : “La seule raison légitime que puisse avoir une communauté pour user de la force contre un de ses membres est de l'empêcher de nuire aux autres”. Dans un conflit social, les violences ne sont pas nécessaires, en théorie. D’ailleurs, après la Seconde Guerre mondiale, la création de l’Organisation des Nations unies montre bien la volonté des États de régler leurs conflits par le biais de la négociation, de la discussion et du vote. Cependant, quand l’élément perturbateur n’entend pas raison et représente une menace réelle pour la société, le recours à la violence semble inévitable : c’est d’ailleurs ce que l’histoire humaine nous a montré tant de fois. Il doit cependant toujours être considéré comme un dernier recours (pendant les manifestations de Chicago, les manifestants ne deviennent pas violent à partir du moment où leur vie est menacée) C’est pour cela que dans un conflit social, il faut absolument déterminer de quel côté se situe la légitimité, c'est-à-dire quel parti se bat pour des valeurs plus justes, pour des principes supérieurs. (pendant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire présente les Alliés comme les “gentils” car ils se battent pour la liberté des peuples ; ils sont pourtant responsables de nombreux dégâts matériels et humains).

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Conclusion

A Retenir :

  • Selon Hobbes et Rousseau, la société est une organisation de personnes à l'origine indépendantes. Selon Aristote et Durkheim, elle est consubstantielle à l'individu
  • Le changement social est une réforme durable et profonde des rapports sociaux et de l'organisation de la société.
  • Les changements sociaux entraînent des conflits, mais la réciproque est aussi vraie.
  • Les violences sont quasiment inévitables lors d'un conflit, mais elles doivent être considérées comme un dernier recours.
  • La légitimité d'une violence dépend des valeurs au nom desquelles elle est exercée.

Pour conclure, nous dirons que les conflits sociaux, dans l’histoire, ont eu des conséquences différentes : beaucoup n’aboutissent pas, mais d’autres ont participé à changer les mentalités et à faire évoluer les sociétés vers plus de liberté et d’égalité. Quand on étudie un conflit social, on doit toujours se demander de quel côté se situe la légitimité : c'est-à-dire quel parti se bat pour l’intérêt commun sur le long terme. Parfois, l’usage de la violence est inévitable, mais toujours regrettable. Cet usage, dans certaines conditions, est justifié, on dit qu’il est légitime. Ces problématiques sont essentielles, car les conflits sociaux sont inévitables, même essentiels, et l’étude de précédents historiques peut permettre, à l’avenir, d’appréhender les confrontations avec plus de bon sens, afin de promouvoir le progrès social sans faire de victimes.