Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ? COURS
Objectifs d'apprentissage
-Connaître les principales caractéristiques de la crise financière des années 1930 et de celle de 2008 (effondrement boursier, faillites en chaîne, chute du PIB et accroissement du chômage). -Comprendre et savoir illustrer la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative (comportements mimétiques et prophéties auto réalisatrices). -Comprendre les phénomènes de panique bancaire et de faillites bancaires en chaîne. -Connaître les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle : effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcées, contraction du crédit. -Connaître les principaux instruments de régulation du système bancaire et financier qui permettent de réduire l’aléa moral des banques:supervision des banques par la banque centrale, ratio de solvabilité.
INDEX
Quelles sont les principales caractéristiques des crises financières ?
Première partie
Un exercice interactif
Deuxième partie
Les mécanismes des crises financières
Des exercices interactifs
Troisième partie
Comment une crise financière se transmet à l'économie réelle
Des exercices interactifs
Quatrième partie
Comment réguler le système bancaire et financier
Des exercices interactifs
I/ 1929, 2008, deux crises financières de grande ampleur
Pour commencer ... Qu'est-ce qu'une crise financière ?
Les crises financières semblent trouver leurs causes dans la logique même des activités de financement. Elles se manifestent par un krach boursier, une crise bancaire et/ou une crise de change. […] Toutes les crises économiques ne sont pas des crises financières. Ainsi, la crise économique qui, dans les années 1970, signe la fin des Trente Glorieuses ne relève pas de cette catégorie. Inversement, une crise financière peut ne pas avoir d'impact sérieux sur l'économie réelle. Cela a été en particulier le cas du krach boursier d'octobre 1987 […]. Pierre Robert, Croissance et crises, Pearson, 2010.
Questions
A/ Les principales caractéristiques de la crise de 1929
1) La spéculation à l'origine de l'effondrement des valeurs boursières
« A la Bourse de New-York des années 20 [...]c'est le crédit accordé par les courtiers (brokers) qui permet aux spéculateurs d'opérer. En accordant ce crédit, les courtiers encouragent les opérations et développent aussi leurs propres affaires ( 80% des achats sont réalisés à crédit en 1929 ). Ils exigent en garantie une couverture, c'est-à-dire le dépôt de titres qui constituent la « marge » (celle-ci n'est pas fixée par une réglementation mais représente habituellement 30 % du prêt ). Le courtier lui-même emprunte aux banques ou à d'autres prêteurs, en général par l'intermédiaire des grandes banques de New-York. Le montant de ces emprunts est considéré à l'époque comme un bon indicateur de la spéculation.L'impact de la spéculation à crédit sur les cours lors des crises boursières est bien connu […]. Si les cours baissent, les courtiers demandent à leurs clients une augmentation de leur couverture ; si ceux-ci ne peuvent pas l'apporter, les titres qui composent celle-ci sont liquidés, ce qui tend à accroitre la baisse. Si le client vend des titres pour répondre à l'appel de couverture, le résultat est le même. » Pierre-Cyrille Hautcoeur, La crise de 1929, La Découverte, 2009
Questions
2) Du krack à la dépression aux Etats-Unis
Tout bascule le 24 octobre. Ce jeudi, six millions d'actions sont mises en vente. Du jamais vu. Tout au long de la matinée, les prix s'effondrent. La foule se presse autour de Wall Street. Selon un journaliste, on lit sur les regards "une espèce d'incrédulité horrifiée". A midi, on compte déjà onze suicides de spéculateurs ruinés. [...] La spirale est infernale. La ruine des courtiers accule les banques, dont ils sont les débiteurs, à la faillite - 4 300 établissements ferment entre 1929 et 1931. Des millions d'épargnants perdent leurs économies en un jour. L'effondrement du pouvoir d'achat entraîne une chute de la demande et une contraction de l'activité. Quatre millions d'Américains sont au chômage en 1930, huit millions en 1931, douze millions en 1932. Thomas Wieder, " 24 octobre 1929, tout bascule", Le Monde, 20 sept.2008
Questions
3) Dépression, déflation et commerce mondial
Questions
4) Dépression et taux de chômage aux Etats-Unis et ailleurs
Questions
Faire le point - Les caractéristiques de la crise de 29
B/ Les principales caractéristiques de la crise de 2008
1) 2008, encore une crise d'endettement
Au commencement était la detteTout commence apparemment comme une bulle immobilière classique. Aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, les prix des logements ont explosé dans la décennie précédant la crise. Ils ont été multipliés par 2 outre-Atlantique, par 2,5 en France, par 3 en Espagne et au Royaume-Uni, par 4 en Irlande. Parallèlement, l’endettement des ménages s’est envolé. Le boom du crédit aux ménages et la hausse des prix immobiliers se sont nourris mutuellement dans une escalade qui ne connaît aucune force de rappel : l’endettement croissant est « justifié » par l’appréciation du patrimoine qu’il permet d’acquérir. Et l’augmentation des prix immobiliers, loin de calmer les acheteurs comme cela serait le cas sur un marché de biens « classique », les attire comme la promesse d’un enrichissement futur. Sandra Moattidans Alternatives Economiques, 09/08/2017
Questions
2) De la crise des subprimes au krack financier Une video à découvrir
Questions
3) L'impact de la crise sur les grandes variables macro-économiques
Questions
Je m'entraine à mobiliser mes savoirspour faire le point sur une question
A partir des différents documents, rédigez une synthèse présentant les principales caractéristiques de 2008.
Pour aller plus loin Chaque crise financière est d'abord une crise d'endettement Minski : Le paradoxe de la tranquillité " C’est quand tout va bien que les risques se prennent "
A savoir
Le paradoxe de la tranquillitéC’est quand tout va bien que les risques se prennent. Ainsi s’exprime le fameux "paradoxe de la tranquillité" qui est au coeur des travaux menés par l’économiste Hyman Minsky dans les années 1980 sur l’instabilité financière [...]Pour Minsky, le système financier est intrinsèquement instable. Dit autrement, une crise financière n’est pas le résultat d’un tsunami ou d’un choc extérieur au pays qui la subit, mais le fruit du fonctionnement même du système financier. Comme Fisher, Minsky défend l’idée que les crises se préparent dans les phases hautes des cycles économiques. Par quels mécanismes ? De l’euphorie à la déprimeA l’origine de chaque crise financière, il y a toujours un "boom" - une invention, une découverte, une nouvelle technologie - qui donne confiance en l’avenir : une nouvelle méthode d’organisation scientifique du travail dans l’industrie automobile américaine naissante avant la crise de 1929 ; l’électronisation des opérations boursières avant le krach de 1987 ; Internet avant le krach de 2000, etc. Ce boom euphorise les agents et leur fait anticiper des profits importants. Confiants, ils veulent investir et empruntent avec succès auprès des banques qui, elles aussi, gagnées par l’euphorie du moment, ouvrent grand les vannes du crédit. Plus les agents sont confiants, plus ils s’endettent et plus ils fragilisent leur situation financière. En incitant les agents à s’endetter toujours davantage, l’euphorie les fait progressivement glisser d’une situation financière prudente à une situation où le moindre retournement suffit à faire basculer dans la faillite, une caractéristique de la situation "Ponzi", du nom d’un spéculateur américain d’origine italienne des années 1920.Or, le moment arrive forcément où les opportunités d’investissement se réduisent, où l’argent commence à manquer et le prix de l’argent (le taux d’intérêt) à augmenter. L’endettement vire au surendettement. On retrouve alors le schéma d’Irving Fisher : entreprises et ménages veulent à tout prix se désendetter et bradent leurs actifs, ce qui enclenche une baisse des prix de ces actifs (actions, maisons, etc.). Plus les prix baissent et moins ce qu’ils détiennent a de valeur. Du coup, plus ils cherchent à se désendetter et plus leur dette augmente... La spirale s’autoalimente et s’amplifie. Seule l’intervention des pouvoirs publics et des banques centrales pour réapprovisionner le système financier en liquidité peut y mettre fin. Jézabel Couppey Soubeyran Alternatives Economiques 01/01/2013
Questions
II/ Les mécanismes des crises
A/ Formation et éclatement des bulles spéculatives 1) Des bulles spéculatives se forment ...
Questions
Il y a bulle spéculative lorsque le prix d’un actif augmente en continu, de manière excessive, de telle sorte qu’il s’éloigne de sa valeur réelle. Comme une bulle de savon qui s'élève puis éclate, le prix risque de chuter brutalement.La bulle est alimentée par des comportements spéculatifs : des individus investissent dans des actifs dont ils anticipent, de façon exagérément optimiste, que les prix vont continuer d’augmenter. Une bulle peut se former sur n’importe quel marché si deux conditions sont réunies : - la première est que la valeur de l’actif soit incertaine - par exemple, il est difficile de déterminer le prix exact d’une œuvre d’art, ou le potentiel de développement d’une nouvelle technologie ; - la deuxième est que l’actif en question existe en quantité limitée, comme l’œuvre d’un peintre décédé, l’immobilier en centre-ville, ou les actions d’un secteur d’activité bien identifié, par exemple les valeurs bancaires ou pétrolières. Banque de France ABC de l'économie
2) Des bulles qui enflent et puis ... éclatent
Questions
3) Le rôle des comportements mimétiques
Questions
4) le rôle des prophéties auto-réalisatrices
« L'opérateur que je suis a beau croire à une appréciation de l'euro, il ne fait pas le poids lorsqu'il constate qu'un peu partout les positions des autres intervenants sur le marché des changes sont à la vente de l'euro. […] Si je suis le seul acheteur d'euros face à cinquante intervenants vendeurs, je suis sûr d'y laisser des plumes… » (Entretien d'un trader dans Libération, 8 septembre 2000)Malgré sa conviction personnelle d'une sous-évaluation, ce cambiste joue à la baisse et c'est là un comportement parfaitement rationnel : s'il avait acheté de l'euro, il aurait fait des pertes ! […] La vraie croyance ici ne porte pas sur la valeur de l'euro, mais sur le fait que « chacun croit dans le caractère baissier du marché. » Si chacun croit que « chacun croît à la baisse », alors chacun sera vendeur et le marché baissera effectivement en validant ex post la croyance initiale. On retrouve le phénomène de prophétie autoréalisatrice qui s'impose à nouveau comme un concept central pour penser la formation d'une croyance collective stabilisée. Dans une telle situation, une bulle émerge sans qu'il ait été nécessaire de supposer la présence d'acteurs irrationnels. André Orléan, « Les croyances et représentations collectives en économie », in Bernard Walliser (dir.), Économie et cognition, 2008.
Repère
Questions
B/ Paniques bancaires et faillites en cascades
1) Panique bancaire et asymétries d'information
Si la détérioration des bilans des institutions financières est suffisamment grave, cesdernières connaissent des défaillances. La contagion peut s’étendre d’une banque à une autre, jusqu’au point où même des banques saines et solides connaissent des défaillances.Comme les banques disposent de dépôts qui peuvent être retirés très rapidement, elles sont particulièrement exposées à ce type d’enchaînement. Il se produit une panique bancaire quand plusieurs banques font défaut simultanément. La source de la contagion est l’asymétrie d’information. Lors d’une panique, les déposants craignent pour la sécurité de leurs dépôts (s’il n’existe pas d’assurance dépôt ou si le montant des fonds assurés est limité) et ignorent la qualité du portefeuille d’actifs des banques. Ils retirent alors leurs dépôts et si le nombre de ceux qui retirent est suffisamment élevé, ils provoquent ladéfaillance bancaire. La faillite d’un grand nombre de banques sur une brève période detemps signale que la production d’information sur les marchés financiers est dégradée ;par conséquent, l’intermédiation financière par le secteur bancaire risque de s’interrompre. 2010 Pearson Education France – Monnaie, banque et marchés financiers – F. Mishkin, C.Bordes, P-C. Hautcoeur, D. Lacoue-Labarthe, X. Ragot2010 Pearson Education France – Monnaie, banque et marchés financiers – F. Mishkin, C.Bordes, P-C. Hautcoeur, D. Lacoue-Labarthe, X. Ragot
Questions
2) Faillites bancaires aux Etats-Unis pendant la Grande Dépression
Questions
3) Les banques, la titrisation, la crise des subprimes et des faillites à la clé
Questions
D'après Manuel Nathan
La crise en un schéma
Faire le point - A l'origine des crises financières
Faire le point - Comment se forment les bulles
Faire le point - Comprendre les faillites bancaires
Sous-titre
III/ Comment une crise financière se transmet à l'économie réelle 1) les ventes forcées de titres
Mais les dangers associés à l’éclatement des bulles sur les prix d’actifs et à la correction des excès d’endettement semblent beaucoup plus graves : faillite des emprunteurs lorsque la dette est trop élevée, destruction de richesses due au recul du prix d’actifs, difficultés associées pour les banques prêteuses, contagion aux autres marchés financiers... On en a vu une fois de plus les effets dévastateurs après l’explosion de la bulle immobilière à l’été 2007 : les investisseurs ont été contraints de se résigner aux ventes forcées, puisque, ayant réalisé des pertes importantes sur certains actifs, ils devaient en céder d’autres pour obtenir des liquidés. Ainsi, aux États-Unis, de nombreux emprunteurs qui pensaient pouvoir utiliser leurs plus-values immobilières pour équilibrer leurs dettes sont partis dans le décor. Si l’explosion des bulles sur les prix d’actifs est plus dangereuse que l’inflation pour les salariés, elle l’est donc aussi, nous semble-t-il, pour les épargnants, les banques, les emprunteurs et les marchés financiers. Patrick Artus, Marie-Paule Virard, Globalisation, le pire est à venir, © Éditions La Découverte, 2010.
Questions
2) La baisse du prix du collatéral
Le mot anglais « collateral » se traduit littéralement par « garantie » et le terme collatéral, qui désigne ces garanti es, est devenu d’usage courant en français dans le domaine de la finance. [...] Ainsi, le collatéral est constitué de l’ensemble des garanties utilisées dans le secteur financier, à savoir essentiellement les titres et les espèces, mais également des matières précieuses comme l’or, ou d’autres types de biens. Banque de France, Paiements et infrastructures de marché à l'ère digitale, 2018
Questions
3) L'effet de richesse négatif
En fait, un krach boursier a pour effet économique direct de diminuer la richesse des détenteurs des actifs dévalorisés, ce qui entraine une diminution de leur consommation dans la mesure où ils chercheraient à augmenter leur épargne pour reconstituer la valeur de leur patrimoine. Mais cet effet direct sera amplifié si les détenteurs d’actifs dévalorisés s’étaient endettés dans le climat d’euphorie spéculative. Source : economie-gouv.fr, Faciléco, 2019.
Questions
4) La contraction du crédit
Le premier canal de transmission de la crise est la contraction de l’offre de crédit : comme les banques éprouvent les plus grandes difficultés à trouver des liquidités et des fonds propres, elles sont moins en mesure d’octroyer des prêts aux entreprises et aux ménages. Le coût des emprunts – le taux d’intérêt – est également accru, car l’ensemble des créanciers exigent des primes de risque plus élevées en raison de la crise de confiance qui s’est installée. [...] L’assèchement du crédit réduit l’activité économique : sans la possibilité de recourir à des emprunts, les ménages réduisent leurs dépenses, tandis que les entreprises reportent ou annulent des investissements, voire rencontrent des problèmes de trésorerie pouvant les mener à la faillite. Nicolas Couderc, Olivia Montel-Dumont, « Des subprimes à la crise mondiale », Cahiers français n° 359, 2010
Questions
Un schéma pour résumer
START
Faire le point - Comment la crise se transmet à l'économie réelle
De la crise bancaire et financière à la récession
III / Comment réguler le système bancaire et financier
A / Les justifications de la régulation
1) Sauvetage des banques et aléa moral
Questions
2) des raisons de réguler le système financier
La stabilité financière est […] un bien commun sur lequel il est essentiel de veiller. Elle figure parmi les trois missions centrales de la Banque de France, aux côtés de la stratégie monétaire et des services à l'économie. […] Comme toute activité humaine […], la finance n'est pourtant pas à l'abri de certains excès, ni de certaines limites. Des études ont mis en évidence l'instabilité intrinsèque du système financier. L'existence de comportements de prise de risque excessive […] ou la possibilité de paniques bancaires sont autant d'exemples de défaillances de marché ou d'externalités négatives, qui justifient l'intervention publique et la régulation financière. […] La réglementation peut et doit jouer un rôle protecteur, en fixant certaines limites en amont et en renforçant les capacités de résistance aux impacts déstabilisateurs en aval. […] La régulation financière apparaît en effet d'autant plus nécessaire que les crises financières ont des coûts économiques et sociaux souvent considérables, avec des répercussions profondes et durables. Une étude de Laeven et Valencia de 2013, qui répertorie 147 crises bancaires entre 1970 et 2011, évalue la perte cumulée médiane de la production à environ 23 % du PIB entre le pic d'activité précédant la crise et les trois années qui suivent. […] En outre, au-delà des effets immédiats, les crises financières réduisent le potentiel de croissance de l'économie à long terme : les entreprises limitent en effet leurs investissements en recherche et développement, en capital et en infrastructures, ce qui entraîne une baisse de la productivité et un ralentissement du progrès technologique. François Villeroy de Galhau, « Les régulations mises en place pour assurer la stabilité financière sont-elles compatibles avec l'accélération nécessaire de la croissance dans la zone euro ? », discours à l'Académie des sciences morales et politiques, 6 novembre 2017. * François Villeroy de Galhau est gouverneur de la Banque de France
Questions
B / Les instruments de la régulation 1) Les ratios de solvabilité : l’exemple de Bâle I et Bâle III
La solidité financière est essentiellement mesurée par le montant des fonds propres de la banque qui détermine sa capacité à faire face aux risques éventuels liés à ses activités (non remboursement de crédits distribués ou autres pertes de valeur de ses actifs). Les banques doivent être en permanence solvables, c’est-à-dire pouvoir faire face à leurs engagements à tout moment. C’est pourquoi La Banque des règlements internationaux (BRI) dont le siège est à Bâle (Suisse) a établi des ratios de solvabilité que toutes les banques doivent respecter. Un premier ratio a été créé dès 1988. On l’appelle ratio de Bâle I (ou ratio Cooke) : ce ratio se mesurait en comparant le niveau des engagements d’une banque (crédits et autres placements) au montant de ses fonds propres [...]. Il était égal à 8 %. Cela signifiait que pour prêter un total de 100 millions d’euros, une banque devait avoir au minimum 8 millions d’euros de fonds propres pour être considérée comme solvable. La crise de 2007-2008 a montré les insuffisances des règles concernant les ratios de solvabilité. [...] Le Comité de Bâle de la BRI a adopté le 12 septembre 2010 de nouvelles règles concernant les fonds propres des banques (règles dites de Bale III). [...] Le minimum de fonds propres que les banques doivent détenir a été relevé. [...] Bâle III impose également au secteur bancaire la constitution d’un coussin contracyclique, une sorte de « matelas de sécurité » que les banques alimenteront en phase d’expansion économique, et dans lequel elles pourront à l’inverse puiser en cas de récession. « Ratio de solvabilité bancaire », lafinancepourtous.com, 2020
Questions
2) Evolution du ratio de solvabilité des principales banques internationales
Repère
Questions
3) La supervision des banques par la Banque centrale
Questions
La crise financière récente a montré avec quelle rapidité et quelle âpreté les problèmes affectant le secteur financier peuvent se propager, en particulier dans une union monétaire, et comment ces problèmes ont des retombées directes sur les habitants de toute l’Europe.L’objectif de la supervision bancaire européenne est de rétablir la confiance dans le secteur bancaire européen et de renforcer la capacité de résistance des banques. L'union bancaire s'appuie sur deux piliers. Le mécanisme de surveillance unique (MSU)IIl est composé de la BCE et des autorités nationales de surveillance prudentielle des pays participants. Le MSU a le pouvoir d'obliger les banques à détenir davantage de capitaux en réserve qui servent de filet de sécurité en cas de problème. Il accorde ou retire aux banques leur agrément et, dans certains cas, leur impose des sanctions si elles enfreignent les règles. Le mécanisme de résolution unique (MRU)L'objectif principal du mécanisme de résolution unique est de garantir la résolution efficace des banques défaillantes au coût le plus bas pour les contribuables et l'économie réelle. Les mesures de résolution sont financées par un fonds de résolution unique, abondé par les contributions des banques Banque centale européenne, L'union bancaire" https://www.bankingsupervision.europa.eu/about/thessm/html/index.fr.html
C / Les limites de la régulation financière
« Quand un grand nombre de voitures sortent de la route, vous commencez à vous demander si ce n'est pas la chaussée elle-même qui a un problème » Alan S. Blinder ...
Des crises financières inhérentes au système ?
L'économie européenne connaît une crise d'une gravité extrême, sans précédent depuis la crise des années 1930. Elle touche simultanément la finance, la monnaie et l'emploi. Concevoir des réponses appropriées suppose qu'un juste diagnostic soit porté sur la nature des difficultés que nous traversons.Or le diagnostic lui-même ne fait pas l'unanimité. Si la responsabilité de la sphère financière est le plus souvent mise en avant, elle donne lieu à deux lectures contrastées. Une première interprétation, celle que défend le G20 depuis le sommet de Washington du 15 novembre 2008, met en cause spécifiquement les "dérives" du système financier. La liste des dysfonctionnements mis en avant est impressionnante : l'opacité des produits titrisés, les rémunérations excessives des traders, les paradis fiscaux, des normes comptables inappropriées, des régulateurs défaillants, des agences de notation sous influence, une politique monétaire laxiste, pour ne citer que les principaux.Cette première lecture propose autant de réformes qu'il y a de dysfonctionnements dans le but de débarrasser la sphère financière de ses excès. [...] Ce que je mets en doute, c'est l'idée selon laquelle des marchés financiers même transparents permettraient une allocation du capital satisfaisante. Il faut a contrario considérer que les prix financiers ne fournissent pas de bons signaux aux acteurs économiques. Les prix financiers peuvent monter très haut sans que la demande pour ces produits ne se tarisse, car les investisseurs peuvent continuer à anticiper une hausse des prix qui justifie de nouveaux achats. De même, les prix peuvent descendre très bas sans susciter une demande qui viendrait la freiner. [...] En son principe, la définanciarisation repose sur la constitution de pouvoirs d'évaluation hors des marchés (entrepreneurs, syndicats, pouvoirs publics, associations), aptes à proposer des finalités conformes à l'intérêt collectif. André Orléan, « Il faut définanciariser l’économie », Le Monde, 5 décembre 2011.
Questions
Pourquoi et comment réguler le système bancaire et financier
Faire le point - Reconnaitre les notions du chapitre
Deux videos sur les deux grandes crises financières proposées par Hatier
FIN !
Comment expliquer les crises financières et réguler le système financi copie
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Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ? COURS
Objectifs d'apprentissage
-Connaître les principales caractéristiques de la crise financière des années 1930 et de celle de 2008 (effondrement boursier, faillites en chaîne, chute du PIB et accroissement du chômage). -Comprendre et savoir illustrer la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative (comportements mimétiques et prophéties auto réalisatrices). -Comprendre les phénomènes de panique bancaire et de faillites bancaires en chaîne. -Connaître les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle : effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcées, contraction du crédit. -Connaître les principaux instruments de régulation du système bancaire et financier qui permettent de réduire l’aléa moral des banques:supervision des banques par la banque centrale, ratio de solvabilité.
INDEX
Quelles sont les principales caractéristiques des crises financières ?
Première partie
Un exercice interactif
Deuxième partie
Les mécanismes des crises financières
Des exercices interactifs
Troisième partie
Comment une crise financière se transmet à l'économie réelle
Des exercices interactifs
Quatrième partie
Comment réguler le système bancaire et financier
Des exercices interactifs
I/ 1929, 2008, deux crises financières de grande ampleur
Pour commencer ... Qu'est-ce qu'une crise financière ?
Les crises financières semblent trouver leurs causes dans la logique même des activités de financement. Elles se manifestent par un krach boursier, une crise bancaire et/ou une crise de change. […] Toutes les crises économiques ne sont pas des crises financières. Ainsi, la crise économique qui, dans les années 1970, signe la fin des Trente Glorieuses ne relève pas de cette catégorie. Inversement, une crise financière peut ne pas avoir d'impact sérieux sur l'économie réelle. Cela a été en particulier le cas du krach boursier d'octobre 1987 […]. Pierre Robert, Croissance et crises, Pearson, 2010.
Questions
A/ Les principales caractéristiques de la crise de 1929
1) La spéculation à l'origine de l'effondrement des valeurs boursières
« A la Bourse de New-York des années 20 [...]c'est le crédit accordé par les courtiers (brokers) qui permet aux spéculateurs d'opérer. En accordant ce crédit, les courtiers encouragent les opérations et développent aussi leurs propres affaires ( 80% des achats sont réalisés à crédit en 1929 ). Ils exigent en garantie une couverture, c'est-à-dire le dépôt de titres qui constituent la « marge » (celle-ci n'est pas fixée par une réglementation mais représente habituellement 30 % du prêt ). Le courtier lui-même emprunte aux banques ou à d'autres prêteurs, en général par l'intermédiaire des grandes banques de New-York. Le montant de ces emprunts est considéré à l'époque comme un bon indicateur de la spéculation.L'impact de la spéculation à crédit sur les cours lors des crises boursières est bien connu […]. Si les cours baissent, les courtiers demandent à leurs clients une augmentation de leur couverture ; si ceux-ci ne peuvent pas l'apporter, les titres qui composent celle-ci sont liquidés, ce qui tend à accroitre la baisse. Si le client vend des titres pour répondre à l'appel de couverture, le résultat est le même. » Pierre-Cyrille Hautcoeur, La crise de 1929, La Découverte, 2009
Questions
2) Du krack à la dépression aux Etats-Unis
Tout bascule le 24 octobre. Ce jeudi, six millions d'actions sont mises en vente. Du jamais vu. Tout au long de la matinée, les prix s'effondrent. La foule se presse autour de Wall Street. Selon un journaliste, on lit sur les regards "une espèce d'incrédulité horrifiée". A midi, on compte déjà onze suicides de spéculateurs ruinés. [...] La spirale est infernale. La ruine des courtiers accule les banques, dont ils sont les débiteurs, à la faillite - 4 300 établissements ferment entre 1929 et 1931. Des millions d'épargnants perdent leurs économies en un jour. L'effondrement du pouvoir d'achat entraîne une chute de la demande et une contraction de l'activité. Quatre millions d'Américains sont au chômage en 1930, huit millions en 1931, douze millions en 1932. Thomas Wieder, " 24 octobre 1929, tout bascule", Le Monde, 20 sept.2008
Questions
3) Dépression, déflation et commerce mondial
Questions
4) Dépression et taux de chômage aux Etats-Unis et ailleurs
Questions
Faire le point - Les caractéristiques de la crise de 29
B/ Les principales caractéristiques de la crise de 2008
1) 2008, encore une crise d'endettement
Au commencement était la detteTout commence apparemment comme une bulle immobilière classique. Aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, les prix des logements ont explosé dans la décennie précédant la crise. Ils ont été multipliés par 2 outre-Atlantique, par 2,5 en France, par 3 en Espagne et au Royaume-Uni, par 4 en Irlande. Parallèlement, l’endettement des ménages s’est envolé. Le boom du crédit aux ménages et la hausse des prix immobiliers se sont nourris mutuellement dans une escalade qui ne connaît aucune force de rappel : l’endettement croissant est « justifié » par l’appréciation du patrimoine qu’il permet d’acquérir. Et l’augmentation des prix immobiliers, loin de calmer les acheteurs comme cela serait le cas sur un marché de biens « classique », les attire comme la promesse d’un enrichissement futur. Sandra Moattidans Alternatives Economiques, 09/08/2017
Questions
2) De la crise des subprimes au krack financier Une video à découvrir
Questions
3) L'impact de la crise sur les grandes variables macro-économiques
Questions
Je m'entraine à mobiliser mes savoirspour faire le point sur une question
A partir des différents documents, rédigez une synthèse présentant les principales caractéristiques de 2008.
Pour aller plus loin Chaque crise financière est d'abord une crise d'endettement Minski : Le paradoxe de la tranquillité " C’est quand tout va bien que les risques se prennent "
A savoir
Le paradoxe de la tranquillitéC’est quand tout va bien que les risques se prennent. Ainsi s’exprime le fameux "paradoxe de la tranquillité" qui est au coeur des travaux menés par l’économiste Hyman Minsky dans les années 1980 sur l’instabilité financière [...]Pour Minsky, le système financier est intrinsèquement instable. Dit autrement, une crise financière n’est pas le résultat d’un tsunami ou d’un choc extérieur au pays qui la subit, mais le fruit du fonctionnement même du système financier. Comme Fisher, Minsky défend l’idée que les crises se préparent dans les phases hautes des cycles économiques. Par quels mécanismes ? De l’euphorie à la déprimeA l’origine de chaque crise financière, il y a toujours un "boom" - une invention, une découverte, une nouvelle technologie - qui donne confiance en l’avenir : une nouvelle méthode d’organisation scientifique du travail dans l’industrie automobile américaine naissante avant la crise de 1929 ; l’électronisation des opérations boursières avant le krach de 1987 ; Internet avant le krach de 2000, etc. Ce boom euphorise les agents et leur fait anticiper des profits importants. Confiants, ils veulent investir et empruntent avec succès auprès des banques qui, elles aussi, gagnées par l’euphorie du moment, ouvrent grand les vannes du crédit. Plus les agents sont confiants, plus ils s’endettent et plus ils fragilisent leur situation financière. En incitant les agents à s’endetter toujours davantage, l’euphorie les fait progressivement glisser d’une situation financière prudente à une situation où le moindre retournement suffit à faire basculer dans la faillite, une caractéristique de la situation "Ponzi", du nom d’un spéculateur américain d’origine italienne des années 1920.Or, le moment arrive forcément où les opportunités d’investissement se réduisent, où l’argent commence à manquer et le prix de l’argent (le taux d’intérêt) à augmenter. L’endettement vire au surendettement. On retrouve alors le schéma d’Irving Fisher : entreprises et ménages veulent à tout prix se désendetter et bradent leurs actifs, ce qui enclenche une baisse des prix de ces actifs (actions, maisons, etc.). Plus les prix baissent et moins ce qu’ils détiennent a de valeur. Du coup, plus ils cherchent à se désendetter et plus leur dette augmente... La spirale s’autoalimente et s’amplifie. Seule l’intervention des pouvoirs publics et des banques centrales pour réapprovisionner le système financier en liquidité peut y mettre fin. Jézabel Couppey Soubeyran Alternatives Economiques 01/01/2013
Questions
II/ Les mécanismes des crises
A/ Formation et éclatement des bulles spéculatives 1) Des bulles spéculatives se forment ...
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Il y a bulle spéculative lorsque le prix d’un actif augmente en continu, de manière excessive, de telle sorte qu’il s’éloigne de sa valeur réelle. Comme une bulle de savon qui s'élève puis éclate, le prix risque de chuter brutalement.La bulle est alimentée par des comportements spéculatifs : des individus investissent dans des actifs dont ils anticipent, de façon exagérément optimiste, que les prix vont continuer d’augmenter. Une bulle peut se former sur n’importe quel marché si deux conditions sont réunies : - la première est que la valeur de l’actif soit incertaine - par exemple, il est difficile de déterminer le prix exact d’une œuvre d’art, ou le potentiel de développement d’une nouvelle technologie ; - la deuxième est que l’actif en question existe en quantité limitée, comme l’œuvre d’un peintre décédé, l’immobilier en centre-ville, ou les actions d’un secteur d’activité bien identifié, par exemple les valeurs bancaires ou pétrolières. Banque de France ABC de l'économie
2) Des bulles qui enflent et puis ... éclatent
Questions
3) Le rôle des comportements mimétiques
Questions
4) le rôle des prophéties auto-réalisatrices
« L'opérateur que je suis a beau croire à une appréciation de l'euro, il ne fait pas le poids lorsqu'il constate qu'un peu partout les positions des autres intervenants sur le marché des changes sont à la vente de l'euro. […] Si je suis le seul acheteur d'euros face à cinquante intervenants vendeurs, je suis sûr d'y laisser des plumes… » (Entretien d'un trader dans Libération, 8 septembre 2000)Malgré sa conviction personnelle d'une sous-évaluation, ce cambiste joue à la baisse et c'est là un comportement parfaitement rationnel : s'il avait acheté de l'euro, il aurait fait des pertes ! […] La vraie croyance ici ne porte pas sur la valeur de l'euro, mais sur le fait que « chacun croit dans le caractère baissier du marché. » Si chacun croit que « chacun croît à la baisse », alors chacun sera vendeur et le marché baissera effectivement en validant ex post la croyance initiale. On retrouve le phénomène de prophétie autoréalisatrice qui s'impose à nouveau comme un concept central pour penser la formation d'une croyance collective stabilisée. Dans une telle situation, une bulle émerge sans qu'il ait été nécessaire de supposer la présence d'acteurs irrationnels. André Orléan, « Les croyances et représentations collectives en économie », in Bernard Walliser (dir.), Économie et cognition, 2008.
Repère
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B/ Paniques bancaires et faillites en cascades
1) Panique bancaire et asymétries d'information
Si la détérioration des bilans des institutions financières est suffisamment grave, cesdernières connaissent des défaillances. La contagion peut s’étendre d’une banque à une autre, jusqu’au point où même des banques saines et solides connaissent des défaillances.Comme les banques disposent de dépôts qui peuvent être retirés très rapidement, elles sont particulièrement exposées à ce type d’enchaînement. Il se produit une panique bancaire quand plusieurs banques font défaut simultanément. La source de la contagion est l’asymétrie d’information. Lors d’une panique, les déposants craignent pour la sécurité de leurs dépôts (s’il n’existe pas d’assurance dépôt ou si le montant des fonds assurés est limité) et ignorent la qualité du portefeuille d’actifs des banques. Ils retirent alors leurs dépôts et si le nombre de ceux qui retirent est suffisamment élevé, ils provoquent ladéfaillance bancaire. La faillite d’un grand nombre de banques sur une brève période detemps signale que la production d’information sur les marchés financiers est dégradée ;par conséquent, l’intermédiation financière par le secteur bancaire risque de s’interrompre. 2010 Pearson Education France – Monnaie, banque et marchés financiers – F. Mishkin, C.Bordes, P-C. Hautcoeur, D. Lacoue-Labarthe, X. Ragot2010 Pearson Education France – Monnaie, banque et marchés financiers – F. Mishkin, C.Bordes, P-C. Hautcoeur, D. Lacoue-Labarthe, X. Ragot
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2) Faillites bancaires aux Etats-Unis pendant la Grande Dépression
Questions
3) Les banques, la titrisation, la crise des subprimes et des faillites à la clé
Questions
D'après Manuel Nathan
La crise en un schéma
Faire le point - A l'origine des crises financières
Faire le point - Comment se forment les bulles
Faire le point - Comprendre les faillites bancaires
Sous-titre
III/ Comment une crise financière se transmet à l'économie réelle 1) les ventes forcées de titres
Mais les dangers associés à l’éclatement des bulles sur les prix d’actifs et à la correction des excès d’endettement semblent beaucoup plus graves : faillite des emprunteurs lorsque la dette est trop élevée, destruction de richesses due au recul du prix d’actifs, difficultés associées pour les banques prêteuses, contagion aux autres marchés financiers... On en a vu une fois de plus les effets dévastateurs après l’explosion de la bulle immobilière à l’été 2007 : les investisseurs ont été contraints de se résigner aux ventes forcées, puisque, ayant réalisé des pertes importantes sur certains actifs, ils devaient en céder d’autres pour obtenir des liquidés. Ainsi, aux États-Unis, de nombreux emprunteurs qui pensaient pouvoir utiliser leurs plus-values immobilières pour équilibrer leurs dettes sont partis dans le décor. Si l’explosion des bulles sur les prix d’actifs est plus dangereuse que l’inflation pour les salariés, elle l’est donc aussi, nous semble-t-il, pour les épargnants, les banques, les emprunteurs et les marchés financiers. Patrick Artus, Marie-Paule Virard, Globalisation, le pire est à venir, © Éditions La Découverte, 2010.
Questions
2) La baisse du prix du collatéral
Le mot anglais « collateral » se traduit littéralement par « garantie » et le terme collatéral, qui désigne ces garanti es, est devenu d’usage courant en français dans le domaine de la finance. [...] Ainsi, le collatéral est constitué de l’ensemble des garanties utilisées dans le secteur financier, à savoir essentiellement les titres et les espèces, mais également des matières précieuses comme l’or, ou d’autres types de biens. Banque de France, Paiements et infrastructures de marché à l'ère digitale, 2018
Questions
3) L'effet de richesse négatif
En fait, un krach boursier a pour effet économique direct de diminuer la richesse des détenteurs des actifs dévalorisés, ce qui entraine une diminution de leur consommation dans la mesure où ils chercheraient à augmenter leur épargne pour reconstituer la valeur de leur patrimoine. Mais cet effet direct sera amplifié si les détenteurs d’actifs dévalorisés s’étaient endettés dans le climat d’euphorie spéculative. Source : economie-gouv.fr, Faciléco, 2019.
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4) La contraction du crédit
Le premier canal de transmission de la crise est la contraction de l’offre de crédit : comme les banques éprouvent les plus grandes difficultés à trouver des liquidités et des fonds propres, elles sont moins en mesure d’octroyer des prêts aux entreprises et aux ménages. Le coût des emprunts – le taux d’intérêt – est également accru, car l’ensemble des créanciers exigent des primes de risque plus élevées en raison de la crise de confiance qui s’est installée. [...] L’assèchement du crédit réduit l’activité économique : sans la possibilité de recourir à des emprunts, les ménages réduisent leurs dépenses, tandis que les entreprises reportent ou annulent des investissements, voire rencontrent des problèmes de trésorerie pouvant les mener à la faillite. Nicolas Couderc, Olivia Montel-Dumont, « Des subprimes à la crise mondiale », Cahiers français n° 359, 2010
Questions
Un schéma pour résumer
START
Faire le point - Comment la crise se transmet à l'économie réelle
De la crise bancaire et financière à la récession
III / Comment réguler le système bancaire et financier
A / Les justifications de la régulation
1) Sauvetage des banques et aléa moral
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2) des raisons de réguler le système financier
La stabilité financière est […] un bien commun sur lequel il est essentiel de veiller. Elle figure parmi les trois missions centrales de la Banque de France, aux côtés de la stratégie monétaire et des services à l'économie. […] Comme toute activité humaine […], la finance n'est pourtant pas à l'abri de certains excès, ni de certaines limites. Des études ont mis en évidence l'instabilité intrinsèque du système financier. L'existence de comportements de prise de risque excessive […] ou la possibilité de paniques bancaires sont autant d'exemples de défaillances de marché ou d'externalités négatives, qui justifient l'intervention publique et la régulation financière. […] La réglementation peut et doit jouer un rôle protecteur, en fixant certaines limites en amont et en renforçant les capacités de résistance aux impacts déstabilisateurs en aval. […] La régulation financière apparaît en effet d'autant plus nécessaire que les crises financières ont des coûts économiques et sociaux souvent considérables, avec des répercussions profondes et durables. Une étude de Laeven et Valencia de 2013, qui répertorie 147 crises bancaires entre 1970 et 2011, évalue la perte cumulée médiane de la production à environ 23 % du PIB entre le pic d'activité précédant la crise et les trois années qui suivent. […] En outre, au-delà des effets immédiats, les crises financières réduisent le potentiel de croissance de l'économie à long terme : les entreprises limitent en effet leurs investissements en recherche et développement, en capital et en infrastructures, ce qui entraîne une baisse de la productivité et un ralentissement du progrès technologique. François Villeroy de Galhau, « Les régulations mises en place pour assurer la stabilité financière sont-elles compatibles avec l'accélération nécessaire de la croissance dans la zone euro ? », discours à l'Académie des sciences morales et politiques, 6 novembre 2017. * François Villeroy de Galhau est gouverneur de la Banque de France
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B / Les instruments de la régulation 1) Les ratios de solvabilité : l’exemple de Bâle I et Bâle III
La solidité financière est essentiellement mesurée par le montant des fonds propres de la banque qui détermine sa capacité à faire face aux risques éventuels liés à ses activités (non remboursement de crédits distribués ou autres pertes de valeur de ses actifs). Les banques doivent être en permanence solvables, c’est-à-dire pouvoir faire face à leurs engagements à tout moment. C’est pourquoi La Banque des règlements internationaux (BRI) dont le siège est à Bâle (Suisse) a établi des ratios de solvabilité que toutes les banques doivent respecter. Un premier ratio a été créé dès 1988. On l’appelle ratio de Bâle I (ou ratio Cooke) : ce ratio se mesurait en comparant le niveau des engagements d’une banque (crédits et autres placements) au montant de ses fonds propres [...]. Il était égal à 8 %. Cela signifiait que pour prêter un total de 100 millions d’euros, une banque devait avoir au minimum 8 millions d’euros de fonds propres pour être considérée comme solvable. La crise de 2007-2008 a montré les insuffisances des règles concernant les ratios de solvabilité. [...] Le Comité de Bâle de la BRI a adopté le 12 septembre 2010 de nouvelles règles concernant les fonds propres des banques (règles dites de Bale III). [...] Le minimum de fonds propres que les banques doivent détenir a été relevé. [...] Bâle III impose également au secteur bancaire la constitution d’un coussin contracyclique, une sorte de « matelas de sécurité » que les banques alimenteront en phase d’expansion économique, et dans lequel elles pourront à l’inverse puiser en cas de récession. « Ratio de solvabilité bancaire », lafinancepourtous.com, 2020
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2) Evolution du ratio de solvabilité des principales banques internationales
Repère
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3) La supervision des banques par la Banque centrale
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La crise financière récente a montré avec quelle rapidité et quelle âpreté les problèmes affectant le secteur financier peuvent se propager, en particulier dans une union monétaire, et comment ces problèmes ont des retombées directes sur les habitants de toute l’Europe.L’objectif de la supervision bancaire européenne est de rétablir la confiance dans le secteur bancaire européen et de renforcer la capacité de résistance des banques. L'union bancaire s'appuie sur deux piliers. Le mécanisme de surveillance unique (MSU)IIl est composé de la BCE et des autorités nationales de surveillance prudentielle des pays participants. Le MSU a le pouvoir d'obliger les banques à détenir davantage de capitaux en réserve qui servent de filet de sécurité en cas de problème. Il accorde ou retire aux banques leur agrément et, dans certains cas, leur impose des sanctions si elles enfreignent les règles. Le mécanisme de résolution unique (MRU)L'objectif principal du mécanisme de résolution unique est de garantir la résolution efficace des banques défaillantes au coût le plus bas pour les contribuables et l'économie réelle. Les mesures de résolution sont financées par un fonds de résolution unique, abondé par les contributions des banques Banque centale européenne, L'union bancaire" https://www.bankingsupervision.europa.eu/about/thessm/html/index.fr.html
C / Les limites de la régulation financière
« Quand un grand nombre de voitures sortent de la route, vous commencez à vous demander si ce n'est pas la chaussée elle-même qui a un problème » Alan S. Blinder ...
Des crises financières inhérentes au système ?
L'économie européenne connaît une crise d'une gravité extrême, sans précédent depuis la crise des années 1930. Elle touche simultanément la finance, la monnaie et l'emploi. Concevoir des réponses appropriées suppose qu'un juste diagnostic soit porté sur la nature des difficultés que nous traversons.Or le diagnostic lui-même ne fait pas l'unanimité. Si la responsabilité de la sphère financière est le plus souvent mise en avant, elle donne lieu à deux lectures contrastées. Une première interprétation, celle que défend le G20 depuis le sommet de Washington du 15 novembre 2008, met en cause spécifiquement les "dérives" du système financier. La liste des dysfonctionnements mis en avant est impressionnante : l'opacité des produits titrisés, les rémunérations excessives des traders, les paradis fiscaux, des normes comptables inappropriées, des régulateurs défaillants, des agences de notation sous influence, une politique monétaire laxiste, pour ne citer que les principaux.Cette première lecture propose autant de réformes qu'il y a de dysfonctionnements dans le but de débarrasser la sphère financière de ses excès. [...] Ce que je mets en doute, c'est l'idée selon laquelle des marchés financiers même transparents permettraient une allocation du capital satisfaisante. Il faut a contrario considérer que les prix financiers ne fournissent pas de bons signaux aux acteurs économiques. Les prix financiers peuvent monter très haut sans que la demande pour ces produits ne se tarisse, car les investisseurs peuvent continuer à anticiper une hausse des prix qui justifie de nouveaux achats. De même, les prix peuvent descendre très bas sans susciter une demande qui viendrait la freiner. [...] En son principe, la définanciarisation repose sur la constitution de pouvoirs d'évaluation hors des marchés (entrepreneurs, syndicats, pouvoirs publics, associations), aptes à proposer des finalités conformes à l'intérêt collectif. André Orléan, « Il faut définanciariser l’économie », Le Monde, 5 décembre 2011.
Questions
Pourquoi et comment réguler le système bancaire et financier
Faire le point - Reconnaitre les notions du chapitre
Deux videos sur les deux grandes crises financières proposées par Hatier
FIN !