Concertino, C. Chaminade

Cécile Chaminade

Concertino, op. 107

pour flûte

Sommaire

Contexte Musicologique

Qu'est ce qu'un Concertino ?

Cécile Chaminade

Analyse du Concertino

Bibliographie

Cécile Chaminade

"Mon amour, c'est la musique, j'en suis la religieuse, la vestale."

Cécile Chaminade (1857-1944)

Rapide Biographie

• Elle est née en 1857 dans le quartier des Batignolles (au pied de Montmartre), alors encore indépendant de Paris
• Son père organisait de nombreuses soirées musicales dans lesquelles Cécile rencontra de grands noms de la musique comme M-P J. Marsick, E. Chabrier, C. Saint-Saëns et surtout G. Bizet
• Bizet va tout faire pour que son "petit Mozart" puisse entrer au Conservatoire de Paris, malgré les réticences de son père
• Elle travaillera avec F. Le Couppey (piano), A. Savard (harmonie) et B. Godard (composition)
• Sa production compte près de 400 oeuvres dont 200 pièces pour piano et 150 mélodies de salon
• Cécile Chaminade est aussi connue comme concertiste de talent, très appréciée en France et en Angleterre. Elle commence aussi une carrière au États-Unis en 1907-1908 durant laquelle elle rencontre F. Liszt qui aurait dit "Elle me rappelle Chopin."
• Très appréciée en Angleterre, elle y fera, à partir de 1892, des concerts annuels et sera toujours invitée par la Reine Victoria à séjourner au château de Windsor
• En 1913, elle devient la 1ère musicienne à recevoir l'Ordre National de la Légion d'Honneur avec le grade de chevalier
• Elle meurt, dans l'oubli, en 1944 à Monte-Carlo

Qu'est ce qu'un Concertino ?

D'un point de vue étymologique, concertino est le diminutif italien de concerto. Le concertino serait alors un "petit concerto". Le genre du concertino est décrit comme un concerto de soliste bref et virtuose, dans le Guide des genres de la musique occidentale d'E. de Montalembert et C. Abromont. Il est en ce sens parfois synonyme de Konzertstück (pièce de concert en allemand). C'est au XXème siècle, que le concertino a pris ce sens : concert (morceau d'orchestre) ou concerto plus court avec un effectif plus réduit que le concert ou concerto normal.

Mais, au XVIIIème siècle, le terme concertino désignait un petit groupe d'instruments solistes chargé de dialoguer avec le ripieno au sein du concerto grosso. L'ensemble concertino + ripieno forme le tutti.Le concerto grosso est un concerto avec un ensemble instrumental soliste, il s'oppose au concerto de soliste. Au XIXème, le concerto de soliste supplente le concerto grosso et les peu de "concerto grosso" restant seront plutôt nommés doubles ou triples concertos. C'est ainsi que le terme concertino en tant que "petit groupe d'instrements solistes" a disparu.

Contexte musicologie

du Concertino op. 107

Ce concertino op. 107 de Cécile Chaminade est une commande de 1902 par le professeur de flûte du Conservatoire de Paris, Paul Taffanel. Cette pièce a été commandée dans l'optique de devenir un morceau de concours du Conservatoire National de Musique de Paris. La commande était précise, il devait s'agir d'un morceau court et en deux parties. Cécile Chaminade gardera aussi à l'esprit lors de la composition qu'il s'agit d'un morceau de concours. Le but est donc d'évaluer la musicalité et la technique des étudiants.Cette oeuvre est en réalité le fruit d'un travail collaboratif entre Cécile Chaminade et Paul Taffenel. En effet, ce dernier influença beaucoup la composition, ce qui ne plaisait pas toujours à Cécile Chaminade. Mais étant donné qu'il s'agissait d'une commande particulière, elle dû se plier aux exigences de Paul Taffanel. Il a notamment raccourci la pièce et a toujours eu le dernier mot sur les indications musicales pour la partie de flûte.

Paul Taffanel (1844 - 1908)

La légende dit que Cécile Chaminade aurait composé cette pièce pour punir un flutiste amateur qui l'aurait quitté pour épouser une autre femme. Elle aurait alors composé un concertino très difficile afin qu'il ne puisse jamais le jouer.

Analyse

A "Exposition"

B "Développement"

Introduction

Vidéo finale

A "Ré-exposition"

Analyse

Introduction

Ce concertino a initialement été composé pour flûte et piano, puis Cécile Chaminade a fait une version pour flûte et orchestre symphonique. De notre côté, nous jouons une version pour flûte et orchestre d'harmonie transcrite par C. Legardeur. Pour comprendre comment la transcription a été faite, il suffit de regarder la première page des conducteurs des deux versions :

Cette pièce reflète bien le style d'écriture de C. Chaminade : de belles mélodies souples, des harmonies simples et des textures douces et plaisantes.Elle incarne aussi le style de jeu de la flûte enseigné par Taffanel : homogénéité sonore sur tout l'ambitus, grande importance aux phrasés et à la respiration et un vibrato léger et peu présent.

La structure générale est conforme à la commande : 2 parties A et B avec la partie A redite à la fin. Nous pourrions parler d'exposition, développement et ré-exposition, comme dans un premier mouvement de concerto. Mais nous verrons que cela n'est pas tout à fait exact.Notons la présence de deux "thèmes" au sein de la partie B, ainsi qu'une cadence écrite avant la "ré-exposition" et enfin celle d'une CODA finale.

Clique sur les images pour les agrandir !

non-exhaustive

Bibliographie

01

DE MONTALEMBERT Eugène et ABROMONT CLaude, Guide des genres de la musique occidentale, Fayard

02

CONDÉ Gérard, http://histoire-vesinet.org/chaminade-conde.htm

03

Arabesque, France Musique, https://www.francemusique.fr/emissions/arabesques

04

PICCINI Caitrine-Ann, FRENCH WOMEN PERPETUATING THE FRENCH TRADITION: WOMEN COMPOSERS OF FLUTE CONTEST PIECES AT THE PARIS CONSERVATORY