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Les différentes langues de Belgique
momokonya
Created on December 16, 2020
Travail réalisé par Maïté Gondry, 2PP
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Transcript
Les différentes langues de Belgique
Maïté Gondry.
Un pays divisé en trois
Saviez-vous que la Belgique possédait actuellement trois langues officielles ? Le néerlandais, le français et l’allemand. En effet, depuis le commencement de l’indépendance de la Belgique en 1830, ni le français ni le néerlandais standard n’étaient les langues de la majorité de la population. Mais comment en est-on venu à parler différentes langues dans différentes régions ?
Le peuple parlait des langues régionales et locales. Au Nord, il s’agissait de langues bas-franciques : le flamand occidental, le flamand oriental, le brabançon et le limbourgeois. Alors qu’au Sud, il s’agissait des langues d’oïl : le wallon (majoritaire), le picard, le lorrain gaumais et le champenois sugnysien. Finalement, au Sud-Est, une zone moyen francique (ou allemande) comprenait du Nord au Sud le francique rhéno-mosan, le francique ripuaire, le francique mosellan et le luxembourgeois.
La plupart de ces parlers n’étaient pas encore fixés et comportaient de grandes différences phonétiques et lexicales entre les différents dialectes locales. C’était donc le cas pour le wallon dans l’actuelle Wallonie et le flamand dans l’actuelle Flandre, fragmentés en de nombreuses variétés locales. Mais de façon générale, ces parlers étaient méprisés au profit d’une langue bien particulière : le français.
Concernant l’allemand, en 1919, lors de la signature du Traité de Versailles, la Belgique annexa des territoires appartenant jusqu’alors à la Prusse, dont la Wallonie malmédienne mais également les villes d’Eupen et de Saint-Vith. Dans cette zone, la langue allemande a été conservée.
Au cours du XIXe et XXe siècles, Bruxelles, qui était quasiment entièrement néerlandophone, est devenue une ville bilingue, voire multilingue, avec le français comme langue majoritaire. Ce changement de situation s’explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations. Ceci s'explique le rôle que représentait à l’époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux.
Le français était alors la langue officielle de la Belgique. Mais par étapes successives, les défenseurs du néerlandais réussirent à imposer l’introduction de leur langue dans la vie officielle du pays. Après 1919, la majorité des Flamands souhaitaient que le néerlandais soit utilisé dans l’administration, la justice, l’armée, l’enseignement primaire et secondaire, ainsi que dans les universités. C’est ce qu’on appelle le « Programme minimum flamand ». De là fut établit un compromis entre les Wallons et les Flamands : tracer une frontière linguistique à partir des pratiques linguistiques des habitants. La loi du 31 juillet 1921 mit alors les deux langues sur un pied d’égalité et réglementait l’usage des langues dans l’administration communales, provinciale, ainsi que dans l’administration centrale de l’État. Elle reconnaissait également l’unilinguisme régional en créant trois régions linguistiques (alors que la frontière linguistique n’avait pas encore été établie) :
- La partie flamande au nord (où le français pouvait être utilisé à certaines conditions) ;
- La partie française au sud (sans le néerlandais) ;
- La partie bilingue (Bruxelles).
La loi du 28 juin 1932 annonçait le français et le néerlandais comme les deux langues co-officielles de l’État belge. Et finalement, la frontière linguistique fut fixée avec la loi du 8 novembre 1962. Le principe de la séparation territoriale des langues est maintenant scellé par la partition du pays en quatre zones ou régions linguistiques. La Belgique compte aujourd’hui trois langues officielles: le néerlandais, le français et l’allemand.