Cours d'introduction aux Fables de La Fontaine

LA FONTAINE PAPER

Novembre-décembre, 2020

#01

La littérature d'idées du XVI au XVIIIe siècle.

SEQUENCE III - Si Peau d'âne m'était conté.

Une fable

Une fable est un court récit allégorique en vers ou en prose ayant une portée morale et didactique. Son caractère plaisant facilite la compréhension et l'attention du lecteur. La fable relève de l'argumentation indirecte, c'est-à-dire que son argumentation passe par un récit.

Mais qu'est-ce qu'une fable?

C'est la question qui vous taraude, celle qui vous empêche de dormir la nuit ou de suivre avec attention les autres cours: qu'est-ce donc qu'une fable? Comment définir ce genre ancien? Si vous ne le savez pas, faites-vous une idée en lisant la suite.

+ sur les formes d'argumentation indirecte

Une portée didactique?

Un récit allégorique?

Oui, une histoire qui a un autre sens que le sens littéral, un sens plus symbolique et une portée plus générale.

Mais oui! C'est quand un texte, ici un récit, vous enseigne quelque chose et vous pousse à réfléchir.

Structure des fables

Origines des fables

Des origines antiques

Une structure bipartite

Au Moyen-Âge, les Ysopets et les fabliaux reprennent la tradition de la fable dans sa portée morale. Puis, à partir de la Renaissance, la fable devient un genre prisé sous la plume de Bonaventure des Périers ou de Marguerite de Navarre. Furetière et La Fontaine rendent ce genre populaire au XVIIe siècle et au sicèle des lumières, Florian poursuit cette oeuvre. A partir du XIXe siècle, la fable devient un objet et un support pédagogique presque exclusivement. Il faudra attendre le XXe siècle pour que certains auteurs lui redonnent vie.

La fable la plus ancienne connue remonte à Hésiode au VIIIe siècle avant JC, "l'épervier et le rossignol" dans son ouvrage Les travaux et les jours. Mais les premiers recueils de fables sont écrits par Esope au IVe siècle avant JC. La Fontaine s'en inspirera pour plus de 70 de ses fables. Phèdre, poète latin du Ier siècle, donnera une version versifiée et traduite de celles d'Esope. Pilpay, brahman indien du IIIe siècle écrit également un recueil de fables qui sera traduit en latin au XIIIe s.

La fable se compose de deux parties: une partie que l'on nomme conte constituée du récit allégorique, et une partie que l'on nomme la moralité. Cette dernière, bien que souvent située en fin de fable, peut se trouver au début ("Le Loup et l'Agneau") ou au milieu.

Manuscrit de la fable "Le statuaire te la statue de Jupiter"

"L'apologue est un don qui vient des Immortels; Ou si c'est un présent des hommes, Quiconque nous l'a fait mérite des autels."

Lire la petite anthologie de la fable à travers les âges en cliquant ici

L'argumentation indirecte

Regardez ces deux vidéos pour retenir l'essentiel

Le genre de l'apologue

Forme principale d’argumentation indirecte, l'apologue est un bref récit fictif, dont le lecteur peut tirer un enseignement moral. La morale peut être explicite ou implicite. Le mot apologuevient du grec apologos qui signifie «récit détaillé». Il est synonyme du latin fabula. Ces deux mots renvoient au champ de la parole.

Pour comprendre la morale, il faut avoir recours à une lecture allégorique. On distingue en effet dans un apologue le sens littéral, sens du récit, et le sens allégorique, sens caché dans le texte. Pour trouver le sens allégorique, il faut interpréter le texte: il faut lui donner un double sens. Cette interprétation est plus ou moins facile, selon que l'auteur a, ou non, indiqué des éléments permettant de donner un double sens à certaines expressions.

+Lire l'encadré p.201 de l'édition Magnard

La parabole

Le conte

La fable

Le conte philosophique

Court apologue ayant recours au merveilleux et dispensant une morale explicite ou non illustrée par un bref récit fictif.

Récit allégorique que l'on trouve dans les livres saints, comme les Evangiles. Elle présente, sous une forme indirecte et imagée, une leçon à portée religieuse.

Court récit dont l'origine est populaire et orale. Il commence souvent par "il était une fois" et s'inscrit dans le registre merveilleux et illustre souvent une moralité.

C’est à la fois un conte, un récit souvent proche,dans sa structure, du conte traditionnel . Mais ce conte est également philosophique, car il cherche à éveiller la réflexion critique du lecteur.

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La contre-utopie

L'utopie

Ce mot est constitué du nom grec topos qui signifie « lieu » et du préfixe « u » qui peut avoir deux origines : le préfixe privatif « ou », dans ce cas « utopie » désigne un lieu qui n’existe pas, ou le préfixe « eu », utopie signifierait alors un lieu heureux. L’utopie est un monde politique et social idéal, qui permet à l'auteur de faire des propositions pour améliorer le monde réel mais aussi de critiquer ce dernier.

Comme l'utopie, la contre-utopie décrit un monde qui incarne des idéaux politiques et sociaux. mais cet idéal n'est pas celui de l'auteur. Au contraire, il le condamne. Dans ces récits, ce qui semble idéal au départ s'avère être une société liberticide et coercitive. La dystopie quant à elle ne construit pas l'image d'une société d'abord idéale pour la révéler comme dangereuse par la suite, mais présente d'emblée une société cauchemardesque.

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Il existe d'autres formes d'apologue que nous verons prochainement.

Mais qui donc était Jean de La Fontaine?

Il se consacre pourtant uniquement à la poésie et aux amitiés parisiennes. Deux ans plus tard sort sa première comédie, adaptée de l'auteur latin Térence, L'Eunuque. En 1657, le surintendant des finances, Nicolas Fouquet, le remarque et le fait entrer à son service. La Fontaine dédie à ce ministre tout-puissant des poèmes, dont Le songe de Vaux, description inachevée du château de Vaux-le-Vicomte que le surintendant a fait construire. Accusé de corruption, et trop influent pour le Roi Louis XIV qui accède alors au pouvoir, Fouquet est arrêté et emprisonné à vie. La Fontaine qui en reste un soutien fervent, se retire cependant quelques temps à Limoges.

1621-1695

Jean de La Fontaine naît le 8 juillet 1621 à Château-Thierry. Son père, Charles, issu d'une famille de marchands-drapiers, s'est élevé par son mariage avec Françoise Pidoux, dont la dote lui permit d'acheter la charge de maître des Eaux et Forêts. Après des études de droit et la tentation de devenir prêtre, Jean est rattrappé par son goût de la lecture, de la poésie et de la nature. Marié en 1647 à une femme qu'il délaisse, il obtient la charge de son père en 1652, qu'il conservera pendant vingt ans.

Jean de La Fontaine, portrait par H. Rigaud, Musée Carnavalet.

Jean de La Fontaine

1621-1695

A son retour en 1664, il est gentilhomme servant Marguerite de Lorraine. Il doit son accès à la cour à Madame de Montespan, favorite du roi. En 1665 et 1666, il publie une série de Contes et Nouvelles en vers, qui font sa réputation. En mars 1668, un premier recueil de Fables (livres I à VI) est suivi d'un roman en vers et en prose, Les Amours de Psyché et de Cupidon. A la mort de sa protectrice, il est aidé par Mme de la Sablière, une salonnière influente dans le monde des Lettres.

En 1674, ses Nouveaux Contes sont interdits par la police. Il s'essaie alors à d'autres genres, traduit les Epîtres de Sénèque, écrit une tragédie et des livrets d'opéra. En 1678 et 1679, d'autres Fables paraissent (livres VII à XI), remportant un immense succès. Elu à l'Académie française en 1683, en pleine querelle des Anciens et des Modernes, il y entre un an plus tard, défenseur des Anciens. En 1694, malade, il fait imprimer un dernier recueil de Fables (livre XII), renie ses contes libertins et meurt le 13 avril 1695.

Madame de Montespan, favorite du roi et protectrice de La Fontaine.

Fiche mouvement

Fiche biographique

A faire aussi!

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Rédigez une jolie fiche sur le mouvement du classicisme auquel appartient Jean de La Fontaine. Intégrez-la à votre carnet de lecture.

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