Want to create interactive content? It’s easy in Genially!

Get started free

L'observation

capucine.bremond

Created on November 9, 2020

Start designing with a free template

Discover more than 1500 professional designs like these:

Puzzle Game

Scratch and Win

Microlearning: How to Study Better

Branching Scenarios Challenge Mobile

Branching Scenario Mission: Innovating for the Future

Piñata Challenge

Teaching Challenge: Transform Your Classroom

Transcript

L'observation

Des modes d'observation

Distance personnelle - distance physique (spatiale et/ou temporelle)

évaluation d'un groupe en activité (formation)/ ajustement de sa pratiqueoutillée par des notes

analyse de son vécu (longue)/ analyse comportementale (courte)outillée par un récit, un journal de bord ou une grille d'évaluation

L'observation indirecte : enregistrement, salle de laboratoire,outillée par un enregistrement, des va et vient réflexifs

La description ethnographique établit une "relation entre ce qui est généralement tenu pour séparé : la vision, le regard, la mémoire, l'image et l'imaginaire, le sens, la forme, le langage." (Laplantine, 1996) il est nécessaire de "redonner toute sa place à une attitude de dérive, de disponibilité et d'attention flottante qui ne consiste pas seulement à être attentif, mais aussi et surtout à être inattentif, à se laisser approcher par l'inattendu, par l'imprévu." "la description ethnographique non seulement ne dissocie par l'étude de la culture (ethnos) de la question de l'écriture (graphé), mais fait précisément de leur relation sa spécifité" (nda : c'est là que réside le sens). Ecriture ethnographique = "écriture de la différence" : "la vision n'est jamais contemporaine du langage. il existe une différence entre ce que l'on voit et ce que l'on écrit, et un rapport entre le voir et l'écriture du voir qui est celui d'un écart, d'un "entre-deux", d'un interstice, d'un intervalle, bref d'une interprétation."

"L’observation est un mode de l’attention, lorsque, dans la veille attentive, l’être-homme se laisse saisir par ce qu’il reçoit et l’accueille."

Bernard Honoré, 1990, Sens de la formation-Sens de l’être

« L’observateur s’intéresse à une situation où il se trouve en relation plus ou moins explicite avec le(s) sujet(s) observé(s). »

R. Kohn, P. Nègre, les voies de l'observation, 2003

Francis Laplantine, 1996, La description ethnographique.

« Dans la perspective ainsi ouverte, le problème de la scientificité n’est plus de développer les techniques méthodologiques visant à prendre ses distances afin de coller au plus près à une réalité extérieure, sans aucunement l’influencer. Le problème contemporain, sous cet angle, est plutôt de spécifier, pour chaque perspective de recherche et pour chaque recherche particulière, les conditions et les procédures de production de connaissance. » (ibid., p. 191). Ainsi, les enjeux personnels impliqués dans l’élaboration du sens ne sont pas effacés, mais explicités au mieux. La curiosité du chercheur est influencée par ce qu’il prévoit tout autant que par ce qui le détermine inconsciem-ment. La scientificité consiste alors à mettre le plus de lu-mière possible sur ce qui a attisé la curiosité et orienté les choix pour en tracer le cheminement. « L’implication est l’indispensable posture qui permet de prendre à bras le corps les problèmes là où ils se situent » (D. Cottereau, 2001, p. 14). Sans une curiosité ouverte au monde, le regard se fixe, quoiqu’on en dise, sur ce qu’on espère trouver. C’est toujours un peu le cas, mais le risque est que cette réponse survienne de manière tellement spontanée qu’il n’y ait plus d’espace de créativité possible. Cette tendance dans l’observation à ne voir que ce que l’on sait déjà vouloir démontrer est tellement forte que seule une curiosité ouverte peut la détourner. C’est donc une condition d’exercice du métier de chercheur en anthropologie.

Dans une démarche d’observation anthropologique, l’observateur ne recueille pas une information comme on cueille une fleur, mais se retrouve en présence d’une expérience qui sollicite sa manière d’appréhender cette expérience. Non seulement le sujet observateur fait appel à sa subjectivité comme tout un chacun en train de vivre cette situation, mais il regarde et questionne cette subjectivité : « Au-delà de ce moment partagé, il s’appuie volontairement sur sa condition d’homme ordinaire, c’est-à-dire sur sa connaissance des codes sociaux, sur ses expériences personnelles passées, ainsi que sur ses projets et intentions de vie. Ces divers ac-quis seront pris en considération, au fur et à me-sure, en tant que matériau de réflexion pertinent dans le cadre de sa recherche. » (Kohn-Nègre, Les voies de l'observation, 2003). Une enquête peut être motivée par une cause toute per-sonnelle, et c’est sans doute toujours en partie le cas. Pour autant, focaliser son attention à partir d’une préoccupation scientifique induit un « décalage » dans l’expérimentation spontanée. L’enjeu n’est pas uniquement personnel. Une méthodologie d’enquête va de pair avec le caractère décalé de l’observation. L’on vient perturber le regard en le déso-rientant de son cours naturel. Ce décalage induit une réflexi-vité et une déstabilisation du cours des perceptions, favorable à la création et à la recherche.

Capucine Brémond "Pédagogue sensible", 2021

Parler d’observation en évoquant la vue uniquement est une manière implicite de mettre à distance tout ce qui serait susceptible de déclencher des réactions qualifiées d’émotionnelles. C’est déjà en soi une volonté de mise à distance des sensations. Sauf qu’il s’agit avant tout d’une convention de langage et que l’observation induit la mobilisation de l’ensemble de nos sens. Une fois posé cela, la question est : comment est-ce que j’oriente mes observations sur la base de cette subjectivité envahissante, et que puis-je en extraire ?

Capucine Brémond, Pédagogue sensible, 2021

Le processus d'observation/analyse à des fins d'enquête/de recherche

Perception nourrie du vécu, d'hypothèses, de finalités d'action

Perception outillée/raisonnéeConfrontation-mise en commun

Analyse

Quelles grilles et/ou quels supports ? quels indicateurs ?

Comment le regard/les perceptions se fixent

J'infère et catégoriseLa description est conduite à des inférences qui peuvent permettre le passage à la catégorisation (exemple : plus de temps consacré aux consignes, donc repérage systématique du temps consacré aux consignes). Je réagis à la surprise La réaction initie la réflexion entre ce que rend saillant le modèle et ce qu’on aurait pensé à priori, introduisant un écart. "Laisser s'introduire l'étranger, laisser se déployer la suprise"

Ces inférences sont guidées par nos expériences et nos intentions

Nos intentions

Toute observation est sous tendue par une intentionnalité (//hypothèse de départ)Qu’est-ce que je choisis de regarder, en fonction de qui je suis et en fonction de mon intention. Je ne peux pas échapper à qui je suis quand j’observe. Je peux observer en fonction de qui je suis d’abord : je perçois ce qui m’attire, puis ensuite en fonction de mon intention. Exemple d'observation en didactique professionnelle : on recherche ce qui caractérise la compétence en se basant sur une définition de la compétence comme ce qui distingue du débutant, l’expertise. Je vais observer par exemple les situations complexes/ les routines de base. Repérer les concepts ou la méthode qui permettent de gagner du temps, la manière dont se structure l’activité au-delà des tâches et procédures, repérer les schèmes d’activités récurrents dans un métier (le concept organisateur)... Choisir le point de vue à partir duquel l’observateur façonne sa vision

Essai d'observation indirecte - vidéo

01

Seul ou en groupe avec répartition ?

02

Supports ?

03

Quelle finalité ?

Write a title here

Deuxième observation

01

Focalisation de l'attention

02

indicateurs et/ou hypothèses

03

Approfondissement de pistes

pour l'observation

En situation d'enquête indirecte, extérieure, sans intégration

Outils

01

Vigilance

02

Conditions de mise en oeuvre

03

ETapes

04

Dans l’effort sans cesse exprimé et développé de garde-fous méthodologiques, nous avons voulu lire le jeu d’inférences que l’appareillage cité peut contribuer à masquer, plus qu’à résoudre, puisque c’est le processus d’objectivation même qui le génère en partie. Le fait de saisir l’humain comme objet introduit au paradoxe, et à l’indécidable. Il ne s’agit en rien, ce faisant, d’une condamnation ou d’un appel à ne rien entreprendre, mais d’une invite à rester ouvert au jeu des contradictoires, trop facilement annulé sous le dispositif pesant de la scientificité. Il ne s’agit pas de nier mais de démythifier. C’est à travers ces options que nous avons tenu à faire lecture assez détaillée de ce qui est la vitrine des démarches d’observation à visée objectivante : les grilles ou répertoires. Ici encore, il ne s’agit pas d’exclure, mais de démonter les ressorts, pour montrer qu’ils correspondent à chaque fois à des choix historiquement, théoriquement, humainement fondés, de manière plus ou moins explicite. Notre objectif est de promouvoir, en suscitant la prise d’initiative personnelle. Plutôt qu’un recours systématique à des produits technologique fabriqués pour des visées de recherche fondamentale, il nous paraît plus fécond pour l’apprenti-chercheur de s’exercer à un artisanat local qui prenne en compte ses objectifs et ses moyens spécifiques, tout en tirant profit de la rigueur que requiert l’élaboration d’un tel dispositif. Car l’exercice même d’élaboration d’une grille est déjà, en soi, fructueux, puisqu’il oblige à expliciter les objectifs d’observation, en les mettant en rapport avec l’ensemble de la problématique, et surtout, il met au jour, par les omissions, les inférences, les biais de divers ordres qui pourront s’y révéler, les présupposés qui ont échappé à tous les stades précédents du travail de construction de la recherche.

En conclusion

Kohn-Nègre, Les voies de l'observation

Annexes

Outils d'analyse du discours

Le traitement des données d'observation se fait par la progression réflexive, par le partage entre soi et soi et avec autrui. Parfois, il se fait au travers d'une méthode en soi : l'analyse du Discours.

La situation, les circonstances de la rencontre : - lieu unique, contact direct/indirect, lieu public/privé, familier/non familier - Cadre physique : places prédéterminées, canaux mobilisés, occupation de l’espace - La durée de la rencontre / de la partie verbale, rapport au temps (temps estimé nécessaire, contraintes extérieures,…) - Degré d’institutionnalisation et de prévisibilité (finalité) Les participants et les relations qu’ils entretiennent - Le nombre - Les caractères propres des participants - Les liens entre les participants : leur degré de connaissance, leurs rôles (liés au cadre institutionnel de la rencontre), leurs statuts (extérieur au cadre de la rencontre) La synchronisation des interventions - Au niveau matériel : Gestion de l’alternance des tours de parole (silences prolongés, interruption, chevauchement de parole, irruption) - Usage des feed-back verbaux et non verbaux - Au niveau thématique : Eléments de rupture / de spécification / de reprise Les interventions - Niveaux et modes d’investissement du sujet dans sa production (tension/modulation ; modalisations ; pluricité énonciative) - Les productions verbales : o Types d’interventions définies par rapport à leurs buts : assertives (décrire, nommer), directives (conseils, ordre), promissives (promesse, menace), expressives (remercier, féliciter, s’excuser, souhaiter la bienvenue), questionnement o Le vocabulaire et les registres de langage : langage technique, soutenu, familier,…, hyper et l’hypo correction - Les productions non verbales (les gestes, les postures, les regards, la proxémie, les choix vestimentaires) - Les productions motrices (déplace un objet, range un objet,…)

Eléments pris en compte en AD (élements de contexte)

Conventions de transcription

Chaque changement de locuteur s’accompagne d’un retour ligne (.) Pause égale ou inférieure à 2’’ (3’’) Pause supérieure à 2’’ (temps indiqué entre parenthèses) (rire) Rire (SP) Soupir (inaud.) Inaudible (…) coupure due au transcripteur [_______] Chevauchements de parole – Les paroles qui se chevauchent sont soulignées et encadrées par les crochets ou / Légère rupture de ton (montante ou descendante) . ou ↓ ton conclusif, intonation fortement descendante ? ou ↑ mouvement intonatif clairement montant A n’indiquer que lorsque le phénomène semble très marqué : ALORS Prononcé avec insistance, accentué Alors Prononcé fort (en chuchotant) Notation des autres caractéristiques vocales entre parenthèses. Leur fin est indiquée par le signe « + » euh :: Les points indiquent un allongement de son. Plusieurs fois deux points indique un allongement de son important

Inspiré des conventions de Jefferson et Bielefeld

Séquences d’interaction Sélection de la tâche (ou du segment de tâche), qui repose sur une évaluation du rapport entre la compétence présumée de l’apprenti et la difficulté de la tâche. Ce que le tuteur peut confier (ou non) à l’apprenti. consigne de travail pour 1) valider la sélection initiale de la tâche grâce aux réactions de l’apprenti 2) contextualiser l’intervention de l’apprenti dans le processus plus large de prise en charge du véhicule 3) définir le degré de latitude 4) offrir un guidage « avant » pour orienter l’action 5) faire dévolution de la tâche au sens où la consigne crédite l’apprenti de la confiance du maître 6) enrôler l’apprenti. laisser faire, qui peut relever d’un désengagement « passif » - la tâche est laissée à la responsabilité de l’apprenti – mais aussi d’un désengagement « actif ». En effet, le maître construit un double scénario : celui de son propre travail auquel s’ajoute celui relatif aux actions à exécuter pour l’apprenti. Cela lui permet, anticipant les initiatives du jeune, de réaliser des contrôles opportuns et des formes d’aide adaptée (conseils, reprise en main,…) guidage, forme constituée par l’ensemble des énonciations et des gestes produits par le maître lorsqu’il a la main sur l’activité. évaluation et contrôle, qui concernent les résultats de l’action et l’état du système technique, et portent également un jugement sur l’apprenti.

Exemple de grille ciblée

Patrick Kunégel « Que font les tuteurs ? Une exploration de la partie énigmatique de l’alternance. » Education permanente, n°173/2007-4