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Fiche de lecture

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Transcript

L'énigme des tueurs en série

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

Par Daniel Zagury avec Florence Assouline

Contexte et résumé du texte

Analyse et citations

Présentation de l'oeuvre et biographie de l'auteur

Bibliographie complémentaire

Schéma du tripôle à pondération variable

Présentation et biographie

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« mettre l’horreur en lumière, approfondir le sujet plutôt que de sombrer dans la fascination, faire face plutôt que d’être submergé par ses peurs »

Par ce livre publié en 2008, Daniel Zagury entend démysthifier les tueurs en série en présentant des éléments de réponse à la question centrale : qu'est-cequi pousse certains hommes à commettre des horrreurs et à recommencer encore et encore ? Loin des présentations fantasmées par l'opinion public, Daniel Zagury amène le lecteur à s'interroger sur les processus cliniques qui sont à l'oeuvre à partir des hommes qu'il a eu à expertiser dans le cadre de son travail.

Daniel Zagury est psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale. Il expert près la cour d'appel de Paris. Il a expertisé un nombre important de criminels et a été appelé à témoigner dans de grands procès criminels (Guy Georges, Patrice Allègre, Michel Fourniret...).

Contexte et résumé

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« Et c’est ainsi que de pitoyables ratés de la vie prennent figure de tout-puissants héros mythiques »

Daniel Zagury offre une occasion unique aux lecteurs de sortir de la mystification des tueurs en série véhiculée par de nombreux films et série. A travers les personnes mises en examen pour plusieurs crimes qu'il a rencontré dans le cadre de son travail, Daniel Zagury entend démontrer que les tueurs en série ne sont pas des monstres tout-puissants, l’incarnation du mal ou du diable sur terre. Il souligne ainsi la rationalité du crime et les mécanismes psychiques à l’œuvre. Ce livre permet ainsi de plonger dans les mécanismes de la psychiatrie mis en pratique avec l'analyse de personnalités telles que Guy Georges, Pierre Chanal, Michel Fourniret ou encore Patrice Allègre

Le propos de Daniel Zagury s'articule autour des thèmatiques suivantes :

  1. Réflexions introductives sur le délaissement de l'analyse psychiatrique au profit d'une mystification du tueur en série
  2. Etude de la notion de tueur en série
  3. Expertise psychiatrique
  4. Rejet de la classification classique et présentation du tripôle à pondération variable
  5. Mécanismes mis en lumière
  6. Caractéristiques communes

Analyse (1/2)

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« Les tueurs en série sont tous très différents les uns des autres, mais leur personnalité est marquée de caractéristiques communes »

Un tueur en série se définit comme celui qui tue successivement au moins 3 personnes avec des intervalles libres, de sang-froid et sans mobile apparent. Ils ne sont généralement pas des malades mentaux car ils parviennent à maîtriser les modalités du passage à l’acte, parfois à le différer ou à y renoncer. Cela implique une capacité de jugement, de planification ce qui est impossible quand une personne est délirante. En réalité, la vérité clinique est à l'opposé de la fascination exercée par les tueurs en série : Crimes de sexe : contrairement à l'imaginaire commun, ils ne sont pas des bêtes de sexe, ils n'ont pour la plupart aucun plaisir sexuel. L'acte sexuel est une arme au service de leurs fantasmes. L'imaginaire sexuel est souvent nul (cf.: Michel Fourniret). Détestation de la médiatisation car ne peuvent passer à l'acte. La médiatisation a pour effet de différer l'action criminelle.

Analyse (2/2)

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« On trouve toujours chez ce genre de criminel une part de psychopathie, une part de perversion, une part d’angoisse de néantisation sous-jacente, et une organisation centrée sur le clivage »

L'expertise psychiatrique en elle-même se décompose comme suit :

  1. Vérifications cliniques : anomalie chromosomique, épilepsie, tumeur au cerveau, psychose qui permettrait de dire que le criminel est un malade mental et de conclure à l'irresponsabilité pénale totale ou partielle
  2. Personnalité du criminel :
  • Rejet de la classification classiquequi est trop manichéenne (schizophrène vs. psychopathes pervers) => proposition d'un « tripôle à pondération variable » :
    • Déséquilibre psychopathique
    • Perversion narcissique
    • Angoisse de néantisation

Perversion narcissique Clivage du Moi Incapacité à l'empathie Chosification de la victime Toute puissance

Variable d'ajustement

Clivage du Moi

  • Les caractéristiques communes :
    • Des traumatismes profonds dans l’enfance
    • Une bascule décisionnelle
    • Le vécu subjuguant du 1er crime
    • La répétition et les bénéfices
    • La dimension sexuelle
    • Une angoisse de néantisation
    • Un rapport perturbé à la mère
    • Le coup de foudre criminel

Schéma du tripôle à pondération variable

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« Je résume très schématiquement mon modèle, que le lecteur pourra se représenter comme un triangle barré : les 3 sommets du triangle sont le pôle psychopathique, le pôle pervers et le pôle de l’angoisse psychotique de néantisation. La barre est la figuration du clivage du Moi. Ce qui varie, c’est la pondération de chacun des pôles. C’est aussi la réussite relative ou l’échec du clivage, selon qu’il permet de maintenir la cohésion du Moi, au prix d’une part maudite ; ou selon qu’il est débordé dans sa fonction de barrière interne, n’offrant plus de résistance à l’envahissement délirant. Ainsi, avons-nous un modèle formel, à la fois général et singulier, prenant en compte les agencements particuliers et l’originalité des histoires. Je l’illustrerai pour la commodité de la compréhension de la manière suivante, même s’il convient de ne pas se laisser prendre au piège du schématisme : le pôle psychopathique peut dominer (Guy Georges, Patrice Alègre) ; le pôle pervers (Fourniret, Pierre Chanal) ; le pôle de l’angoisse psychotique (Julien). ».

CLIVAGE DU MOI

Légende :

  • DS : déséquilibre psychopathique
  • PN : perversion narcissique
  • AN : Angoisse de néantisation

Bibliographie

Fiche de lecture - Juliette Chapelle

9 novembre 2020

« Dans ce moment, la passivité se transforme en activité, la détresse en jouissance, l’impuissance en toute-puissance. Le sujet n’est plus menacé par la destruction, il détruit. Il n’est plus dépendant de quiconque, il soumet une victime entièrement à sa merci. Il n’est plus un être fragile, mais omnipotent, indestructible et immortel. Ce mouvement défensif utilise la victime pour reconstituer un sentiment unitaire et pour renforcer le mécanisme du clivage du Moi »

Du même auteur : Modèles de normalité et psychopathologie, 1998, thèse

Fiammetta Esposito, Le tueur en série, étude de profils français à l'usage des praticiens, (Dir. JL Senon), LGDJ, 2011 J. Reid Meloy, Les psychopathes, Frison Roche, 1998 Robert K. Ressler, Chasseurs de tueurs, Presses de la Cité, 1993 R. Roussillon, Agonie, clivage et symbolisation, PUF, 1999 C. Balier, Psychanalyse des comportements sexuels violents, PUF, 1996

Film : L'affaire SK1 de Frédéric Tellier sur Guy Georges, 2014 Le parfum de Tom Tykwer, adapté du roman Le parfum, 2006