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guerre d'Algérie
histoireg5+6eme
Created on April 16, 2020
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Un exemple de décolonisation avec guerre d'indépendance : La guerre d'Algérie 1954-1962
Introduction : L'Algérie a été conquise par la France à partir de 1830. Elle a été rattachée directement à la France et divisée en 3 départements. C'est une terre sur laquelle près d'un million de colons français et européens se sont installés et où vivent 8,5 millions d'Algériens au moment où débute la guerre d'indépendance. Ces Algériens n'ont pas les mêmes droits que les citoyens français d'Algérie.
Doc 1 : chronologie 1er novembre 1954 : premiers attentats déclenchés par le Front de Libération Nationale (FLN) des nationalistes algériens. Ils marquent le début de la Guerre d 'Algérie. 1956 : envoi du contingent (Français faisant leur service militaire). crise du 13 mai 1958 : soulèvement des Français d’Algérie. Craignant que le gouvernement négocie l’indépendance, ils s’emparent du gouvernement général d'Alger. L’armée prend la direction du mouvement qui crée à Alger un comité de salut public et réclame le retour du général de Gaulle au pouvoir. Le 1er juin, l’Assemblée nationale investit de Gaulle président du Conseil à une large majorité. 1959 : discours de De Gaulle sur l’autodétermination (laisser le choix aux Algériens) 19 mars 1962 : signature des accords d’Evian entre le FLN et le gouvernement français qui prévoient l’indépendance de l’Algérie/ Exode massif des Français d’Algérie 5 juillet 1962 : Proclamation de l’indépendance à la suite d’un référendum en France et en Algérie. C'est la naissance de la République algérienne démocratique et populaire. Ahmed Ben Bella, un des dirigeants du FLN devient ensuite président du nouvel Etat.
vidéo n°1
Pour ne savoir plus sur le massacre de Sétif :
vidéo n°2
Doc 3 : Les revendications du Front de Libération Nationale ( un mouvement nationaliste *) Peuple algérien, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, qui s'est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. BUT : l'Indépendance nationale par : - la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social - le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. Moyens de lutte : Continuer la lutte par tous les moyens. Discuter avec les autorités françasies si ces dernières reconnaissant le droit des peuples à disposer d'exu-memess."D'après l'"Appel au peuple algérien" adressé par le secrétaire général du Front de Libération Nationale ( FLN) le 1er novembre 1954
VOCABULAIRE : mouvement nationaliste* : groupe de personnes agissant pour la libération de leur pays et la constitution d'une nation indépendante.
Doc 4 : l'engrenage de la violence :A- Témoignage de Saïd Ferdi, Un enfant dans la guerre, le Seuil 1981« Au cours des six premiers mois de 1955, il y eut au village, une quinzaine d’attentats du FLN qui firent une vingtaine de morts, la plupart fonctionnaires, les autres suspects de collaborer avec les Français. Fin 1955, les révolutionnaires du FLN étaient enfin reconnus comme tels par la majorité de la population […] Le 11 janvier 1956, une centaine de militaires français qu’on appelait les bérets rouges ou léopards (1) vinrent s’installer au village dans la soirée. A la tombée du jour, ils pénétrèrent dans les maisons, réveillèrent les hommes qu’ils recherchaient et les emmenèrent. A lever du couvre-feu, les gens se trouvèrent face à un spectacle horrible : des morts gisaient sur les trottoirs, couverts de traces de tortures. Au cours des jours suivants, les maquisards (2) commirent des actes aussi sauvages. (1) Les parachutistes de l’armée française / (2) les combattants du FLN rentrés dans le maquis, membres de l’ALN (Armée de Libération nationale)
B- Témoignage d’un soldat français du contingent, Jacques Pucheu, « Un an dans les Aurès », Les temps modernes, septembre 1957. « Dans l’Aurès, nous traversons souvent des villages abandonnés qui avaient été mitraillés par l’aviation française, bombardés ou incendiés. A plusieurs reprises nous rencontrâmes des charniers, dégageant une odeur épouvantable, d’hommes et de mulets : il s’agissait de caravanes prises en chasse par l’aviation. Au mois d’octobre la compagnie fut mutée à Menaa (secteur d’Arris), petite ville de 2 000 habitants. On commença à arrêter un grand nombre de gens et les tortures reprirent leur rythme régulier. Au mois de janvier 1957, un petit convoi de 30 soldats subit à 6 kilomètres de Menaa, une embuscade très rude : 7 morts, 9 blessés graves et 8 blessés légers ; 6 indemnes seulement. Deux jours plus tard, nous descendions sur deux villages situés à 1 kilomètre du lieu de l’embuscade, proche du centre de Chir : une dizaine de civils furent exécutés sur place en représailles.
C- Les violences de l'OAS :décembre 1961 : l'OAS tue. Et l'OAS tue [aussi] les siens qu'elle considère comme des traîtres : tous ceux qui sont prêts à accepter de vivre dans ce pays arabe, administré par des Ararbes. Depuis octobre ils assassinent en plein jour, en pleine ville, tirent par derrière. d'après Mouloud Feraoun, journal ( 1955-1962) Le Seuil, 1962, "points documents", 2011
VOCABULAIRE : L'Organisation Armée Secrète ( OAS)* est un groupe terroriste clandestin composé de partisans de l'Algérie française. Créée en 1961, elle commet des attentats en Algérie mais aussi en métropole, contre des Algériens, mais aussi contre des Français.
Doc 5 : L'évolution de la position de De Gaulle : A- Les Algériens et les Français à égalité : Je vous ai compris! [...] Je prends acte au nom de la France et je déclare, qu'à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans toute l'Algérie, il n'y a que des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Extraits du discours de De GAulle, le 4 juin 1958 à Alger. B-De Gaulle opte pour l'autodétermination en Algérie Grâce au progrès de la pacification et au progrès démocratique je m'engage à demander aux Algériens ce qu'ils veulent être en définitive :
- ou bien : la sécession, où certains croient trouver l'indépendance ;
- ou bien : la francisation complète ;
- ou bien : le gouvernement des Algériens, appuyé sur l'aide de la France et en union étroite avec elle.
VOCABULAIRE : L'autodétermination*: un peuple décide de lui-même de son avenir. Un Harki* : un Algérien engagé volontairement dans l'armée française durant la guerre d'Algérie. Les Pieds-noirs* : surnom donné aux colons européens d'Afrique du Nord.
A LIRE :
pour conclure :
La guerre d’Algérie a longtemps été une « guerre sans nom », selon le titre du documentaire réalisé par Bertrand Tavernier (1992). Dès son début en 1954, les autorités françaises ont en effet refusé d’employer le mot « guerre » pour la désigner. Elle n’a ainsi été désignée que par différentes périphrases et litotes : « les événements d’Algérie », « les opérations de police », « les actions de maintien de l’ordre », « les opérations en Afrique du Nord » ou « la pacification ». De même, les nationalistes algériens n’étaient pas nommés : ils étaient qualifiés de « suspects », « terroristes », « hors-la-loi » ou « rebelles ». Le refus des gouvernements français de parler de « guerre » trouve sa source dans le refus de la sécession de l’Algérie. Cela aurait également été reconnaître l’existence d’une guerre civile. Pourtant, tout montre que le conflit en Algérie était bien une guerre, opposant deux forces armées. L’expression « guerre » a du reste été employée dès la période 1954-1962 : elle l’a non seulement été par les nationalistes algériens – qui parlaient de guerre « d’indépendance » ou de « libération » – mais aussi par les soldats français eux-mêmes et leurs familles, ainsi que par les opposants à cette guerre. Même après la fin du conflit, les autorités françaises se refusent encore à le désigner comme une « guerre » et continuent à n’évoquer que « les opérations effectuées en Afrique du Nord ». Les associations d’anciens combattants de la guerre d’Algérie ne cessent pourtant de revendiquer l’appellation de « guerre ». Il faut attendre 1999 pour que la guerre d’Algérie soit enfin reconnue officiellement. Promulguée le 18 octobre 1999, une loi marque la reconnaissance officielle de la guerre d’Algérie par l’État français, quarante-cinq ans après son début. . Christophe Gracieux Éclairage média Publication : 29 mai 2018