Want to create interactive content? It’s easy in Genially!

Get started free

Lettres Persanes

claire.eudeline

Created on April 14, 2020

Les idées des Lumières

Start designing with a free template

Discover more than 1500 professional designs like these:

Transcript

Les idées des Lumières dans Les Lettres Persanes de Montesquieu

Lettre XXIV

Dans la lettre XXIV (24), Montesquieu introduit plusieurs idées propre aux Philosophes des Lumières : - La critique de l'absolutisme royal. Dans cette lettre, l'auteur dénonce le pouvoir absolu du Roi qui abuse de la crédulité du peuple pour asseoir son pouvoir. -La critique de l'Eglise. Montesquieu s'attaque directement au Pape, figure d'autorité de l'Eglise catholique. Il critique également les croyances diffusées par l'Eglise et les dogmes sur lesquels sont fondés la foi chrétienne. Pour comprendre, ces réflexions qui attaquent les croyances religieuses, il faut se rappeler que le mouvement des Lumières se fonde sur l'exercice de la raison, ces croyances sont donc jugées irrationnelles. Après la Révolution française, un culte de la Raison se développe, de nombreuses églises sont pillées car la foi est associée à l'aveuglement, à l'obscurantisme. -La défense des femmes. De façon ironique, Montesquieu vient dénoncer l'inégalité faite envers les femmes. A travers le personnage de Rica, il veut montrer que les religions sont porteuses de cette inégalité. Déjà dans cette lettre est introduite cette réflexion sur la place des femmes dans la société, réflexion présente tout au long du roman.

Le texte de la lettre

Lettre LXXX

Dans la lettre LXXX (80), Montesquieu introduit une réflexion politique à travers la plume d'Usbek. -La raison comme fondement d'une réflexion politique. L'exercice de la raison et sa promotion pour penser l'organisation de la société est propre aux philosophes des Lumières. Ils remettent en question les idées préconçues et veulent une société fondée sur la justice. Dès le début de la lettre, Usbek déclare rechercher quel est "le gouvernement le plus conforme à la raison", à travers ces paroles on peut reconnaître Montesquieu qui livre ici son propre objectif philosophique. -La dénonciation de la tyrannie. Dans cette lettre, Usbek (et Montesquieu à travers lui) se montre contre l'usage d'un pouvoir tyrannique et violent sur le peuple gouverné. En comparant les deux systèmes de justice (européen et asiatique), il vient mettre en avant l'inefficacité d'une justice violente pour maintenir l'ordre dans la société.

Le texte de la lettre

Réflexions sur l'oeuvre

Pourquoi avoir choisi comme épistolier Usbek pour écrire cette lettre et faire part de sa réflexion sur la violence utilisée par le pourvoir ? Que penser de la façon dont Usbek dirige son sérail ? >Relire la lettre CXLVIII<

Lettre LXXXV

Dans la lettre LXXXV (85), Montesquieu introduit une réflexion sur la place des religions au sein d'un Etat. -La tolérance des diverses religions au sein d'un même Etat. Montesquieu dans cette lettre prône la tolérance religieuse et dénonce l'imposition d'une seule religion au sein d'un Etat. Il critique les persécutions commises envers d'autres croyances et veut montrer le bienfait d'une cohabitation des religions au sein d'un même pays. Encore une fois il s'agit de critiquer une pensée unique et despotique qui viendrait nier les droits d'autrui. -La dénonciation de la politique de Louis XIV, roi absolu de droit divin. La monarchie en France est une monarchie de droit divin, c'est-à-dire que le roi est consacré par Dieu. Louis XIV est le roi français qui a le plus joué sur cette identité pour asseoir son pouvoir. A travers cette lettre, il y a donc une critique vive du roi Louis XIV. En outre, Louis XIV est aussi celui qui a revoqué l'Edit de Nantes et favorisé une persécution des protestants jusqu'alors tolérés.Parler des Guèbres, peuple persécuté par les musulmans dont il est question dans la lettre, introduit la question des persécutions religieuses en France de façon détournée.

Le texte de la lettre

Le contexte historique

L'Edit de Nantes est promulgué par Henri IV en 1598, il donne des droits aux Chrétiens protestants et met fin aux guerres de religion entre catholiques et protestants. En 1685, Louis XIV revient sur ces libertés en révoquant l'Edit de Nantes par l'Edit de Fontainebleau. Les protestants sont persécutés tant qu'ils ne renient pas leur foi pour devenir catholiques.

Lettre CV

Dans la lettre CV (105), Montesquieu introduit une réflexion sur les conséquences des progrés techniques. - L'utilisation de la technique à des fins guerrières. Montesquieu dénonce l'utilisation de la science et des techniques pour améliorer les armes et rendre plus efficaces et plus rapides l'extermination des ennemis en temps de guerre. - L'utilisation des progrés techniques pour asservir les peuples. Montesquieu dénonce un usage perverti des progrés qui sert à asseoir la domination de l'Europe sur d'autres nations. L'exemple de la boussole illustre bien cette réflexion, la découverte de nouvelles terres grâce à cette invention a aussi permis l'asservissement des peuples découverts. Il ne faut pas pour autant attribuer à Montesquieu un rejet du progrès ou de la recherche. Il s'agit bien pour lui de dénoncer le fait que les hommes tirent de ces inventions techniques un moyen de détruire et d'asservir l'humanité. La fin de la lettre qui prône l'ignorance comme solution est ironique et vient aussi pointer du doigt la tentation d'être dans l'extrême inverse. Encore une fois, Montesquieu prône une utilisation éclairée, juste et raisonnée de la technique.

Le texte de la lettre

Un extrait de Candide de Voltaire

Lettre CXLVII

La réflexion sur la place des femmes dans la société et leurs libertés est très présente dans le roman de Montesquieu et en particulier dans cette lettre. Cette lettre se situe à la fin du roman, elle arrive donc après de nombreuses réflexions de la part des Persans sur la justice, la violence, la liberté, etc. -Les femmes se sont octroyées des libertés. Les femmes d'Usbek dérogent aux règles tyranniques du sérail. Zélis se montre à visage découvert, Zachée partage son lit avec une esclave, une femme inférieure et non-considérée, un homme extérieur s'introduit dans le sérail. La liberté que prennent les femmes d'Usbek fait éclater l'étroitesse du lieu. Ce lieu censé être clos est maintenant exposé, les règles établies de façon arbitraire et autoritaire sont enfreintes. L'autorité est donc remise en question. -La tyrannie mène à la révolte. Usbek lui-même, dans la lettre 80, déclare : "Je remarque, au contraire, une source d’injustice et de vexations au milieu de ces mêmes États (Etats tyranniques) Je trouve même le prince, qui est la loi même, moins maître que partout ailleurs. Je vois que, dans ces moments rigoureux, il y a toujours des mouvements tumultueux, où personne n’est le chef, et que, quand une fois l’autorité violente est méprisée, il n’en reste plus assez à personne pour la faire revenir." Usbek analyse très bien ce qui peut conduire un peuple à se révolter et c'est ce qui se passe dans le lieu-même qui est sous son pouvoir. Comment interpréter le fait que Montesquieu se serve des Persans pour critiquer la France mais vient aussi pointer du doigt l'incohérence d'Usbek, tyran dans son pays ?

Le texte de la lettre

Un extrait du Barbier de Séville de Beaumarchais

Candide de Voltaire

Extrait du chapitre 3

Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, il prit le parti d'aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d'abord un village voisin ; il était en cendres : c'était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ; d'autres, à demi brûlées, criaient qu'on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés.

L'auteur glorifie la guerre de façon ironique pour mieux dénoncer le caractère inhumain d'une telle entreprise pourtant orchestrée par le pouvoir.

Retour à la lettre CV

Le Barbier de Séville de Beaumarchais

Acte I, scène 3

ROSINE. Comme le grand air fait plaisir à respirer !… Cette jalousie s'ouvre si rarement…BARTHOLO. Quel papier tenez-vous là ?ROSINE. Ce sont des couplets de La Précaution inutile, que mon maître à chanter m'a donnés hier.BARTHOLO. Qu'est-ce que La Précaution inutile ?(...)ROSINE. (Le papier lui échappe et tombe dans la rue.) Ah ! ma chanson ! ma chanson est tombée en vous écoutant ; courez, courez donc, monsieur ! ma chanson, elle sera perdue !BARTHOLO. Que diable aussi, l'on tient ce qu'on tient. (Il quitte le balcon.)ROSINE regarde en dedans et fait signe dans la rue. S't, s't ! (Le comte paraît.) Ramassez vite et sauvez-vous. (Le comte ne fait qu'un saut, ramasse le papier et rentre.)BARTHOLO sort de la maison et cherche. Où donc est-il ? Je ne vois rien.ROSINE. Sous le balcon, au pied du mur.BARTHOLO. Vous me donnez là une jolie commission ! il est donc passé quelqu'un ?ROSINE. Je n'ai vu personne.BARTHOLO, à lui-même. Et moi qui ai la bonté de chercher !…Bartholo, vous n'êtes qu'un sot, mon ami : ceci doit vous apprendre à ne jamais ouvrir de jalousies sur la rue. (Il rentre.)ROSINE, toujours au balcon. Mon excuse est dans mon malheur : seule, enfermée, en butte à la persécution d'un homme odieux, est-ce un crime de tenter à sortir d'esclavage ?BARTHOLO, paraissant au balcon. Rentrez, signora ; c'est ma faute si vous avez perdu votre chanson ; mais ce malheur ne vous arrivera plus, je vous jure. (Il ferme la jalousie à la clef.)

Bartholo veut se marier avec Rosine et pour être sûr qu’elle n’ait aucun prétendant, il la tient enfermée dans ses appartements. Beaumarchais dénonce la privation de liberté faite aux femmes pour assouvir les désirs des hommes.