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limes
SusbiellesC
Created on March 23, 2020
Etude de cas Spécialité Hggsp
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Transcript
AXE 1- Tracer des frontières, approche géopolitique
Problématique de l'axe 1- Quels sont les finalités et les usages des frontières politiques?
Jalon 1 Pour se protéger: le limes rhénan
Définition Le limes est le nom donné par les historiens modernes pour désigner les systèmes de fortifications établis par les Romains le long de la frontière de leur empire.
Au IIe siècle reigne une période de stabilité dans l'Empire romain, c'est la Paix romaine. Au-delà, commence le territoire des peuples germains que les Romains nomment les "Barbares". Long de plus de 500km, il se compose de 60 camps et de 900 tours de garde. La partie la plus exposée se trouve entre les deux grands fleuves du Rhin et du Danube, entre Mayence et Ratisbonne.
Schéma de la défense du limes rhénan
Un camp romain de Saalburg explications diapositive suivante
Le petit camps date de 90 ap. JC, il est fait de terre et de bois. Il était occupé par un numérus, soit une unité de troupes auxiliaires (issues de peuples dominées par Rome) venue de Grande Bretagne.
A quelques 100enne de mètre, une pallissade en bois et un fossé marquent la limite entre l'empire romain et les terres peuplés par des "Barbares".
Sur le limés rhénan, des routes permettaient le déplacement rapide de l'armée romaine en cas d'attaque des Germains.
Le camp fut agrandi sous l'empereur Hadrien, vers 135 ap JC, il pouvait accuillir une cohorte auxiliaire (500 soldats). La fortification est renforcée par des murs de pierre. Les sources indiques que les légionnaires étaient des Germains qui avaient été recrutés en Rétie (Province romaine du Sud de l'Allemagne actuelle). Ces soldats auxiliaires pouvaient devenir citoyens après 25 ans de service militaire dans l'armée romaine
En empruntant la route Sud, se trouvait la ville de NIda (actuelle Heddernheim). A son apogée, au Ie siècle ap JC, elle comptait 10 000 habitants (2 thermes, un théatre, des remparts). C'était la plus vaste cité du limés rhénan. Elle décline peu à peu face aux invasions des Alamants (un des peuples germains) après 260
Reconstitution d'un camp vers 200 ap JC
Le limes de Germanie: de l'autre côté, c'était les Barbares
C’est l’empereur Trajan, régnant de 98 à 117 de notre ère, qui est à l’origine du développement du principe militaire du limes. En première ligne se trouvent des soldats qui servent l’empire, bien que n’étant pas eux-mêmes citoyens romains. Ces unités auxiliaires des légions romaines sont composées d’un mélange de peuples venus de tout l’empire. Tous parlent le latin au moins assez pour pouvoir obéir aux ordres. S’ils servent pendant vingt-cinq ans, cinq de plus que les légionnaires, ils garantiront à leurs descendants la citoyenneté romaine. [...] Les troupes auxiliaires n’ont pas seulement pour mission d’empêcher les barbares d’entrer dans l’empire. Il est tout aussi essentiel pour elles d’effectuer des reconnaissances en territoire germanique. Car les Romains ne considèrent pas le limes comme une frontière absolue de leur domaine. Ils revendiquent également le contrôle de “l’étranger”, en tant que zone d’influence et de sécurité. C’est à cela que sert l’implantation de tribus alliées, lesquelles n’étaient pas moins sous surveillance.[...] L’ensemble n’est pas infranchissable, mais le symbole est évident : ici commence l’Empire romain, quiconque y pénètre sans autorisation sera traité comme un ennemi. [...] A l’abri derrière la ligne de démarcation, on vit à l’heure romaine, sous le droit romain, et l’on commerce avec de l’argent romain. Les habitants des villes, des villages et des fermes profitent des avantages du pouvoir et de la culture de l’empire. Et surtout de sa sécurité. De l’autre côté du mur, où vivent les Germains libres, personne ne meurt de faim. Mais tous voient dans le limes la frontière du bien-être. Les bandes de pillards ne sont pas le seul agent des contacts germano-romains. Il existe aussi un transit frontalier régulier. Rome canalise le passage à l’aide des beneficiarii, des soldats ayant suivi une formation spéciale et chargés de contrôler la circulation des marchandises et des personnes, de prélever des taxes, de transmettre les nouvelles. Car les négociants romains, souvent eux-mêmes d’anciens militaires, se rencontrent, se rendent visite lors de leurs tournées en Germanie, et signalent toute information suspecte qui leur parvient.
suite du texte diapo suivante
suite du texte
Quant aux élites germaniques, elles achètent volontiers de la vaisselle et d’autres produits de luxe romains. De la Suède, au nord, jusqu’aux rives du Don, à l’est, on retrouve des objets de l’artisanat romain. Les historiens supposent que des marchés se tenaient des deux côtés du mur. Ces dernières années, on a mis au jour de plus en plus de vestiges des axes qui menaient des villages des Germains aux points de passage à la frontière. Une preuve incontournable de l’importance des relations commerciales germano-romaines. Les Romains, quant à eux, sont friands de l’ambre de la Baltique. Des produits agricoles comme l’orge, l’épeautre et le bétail, mais aussi les peaux, les fourrures et les plumes d’oies, sont appréciés. La Germanie n’a guère de produits de luxe à offrir, à l’exception des cheveux blonds, très prisés des Romaines de la haute société, et surtout des êtres humains. Le besoin en main-d’œuvre germanique, esclaves ou soldats, ne s’est jamais démenti.Le limes n’était pas une sorte de muraille antigermanique, une frontière hermétique fermée. Mais, grâce à la chaîne de ses fortifications, Rome, pendant plus de cent cinquante ans, a clairement fait comprendre aux Germains où commençait sa sphère d’influence. Il était possible d’y entrer, mais seulement si on était prêt à se soumettre aux règles du jeu de l’empire. Ulrich Grasser, G/Geschichte, octobre 2014 (extraits), Berlin. Traduit de l’allemand par Courrier International, n°1253, 5 novembre 2014.
"Le goût de l'ambre" Jean Andreau n°327 daté janvier 2008 – https://www.lhistoire.fr/le-go%C3%BBt-de-lambre
[...] Dans la zone proche de la frontière, les échanges sont plus variés et touchent davantage les divers aspects de la vie quotidienne : l'alimentation, les vêtements, la vaisselle, etc. Les troupes romaines massées le long du limes * sont en partie nourries grâce au commerce avec les Barbares voisins, notamment pour le bétail. Un camp de légion compte entre 5 000 et 6 000 hommes, auxquels il faut ajouter leurs familles, les civils qui suivent les troupes et des esclaves. Pour l'Antiquité, cela équivaut déjà à une grosse ville. [...] [...] Les Barbares sont également intéressés par des objets de la vie quotidienne, en particulier la céramique sigillée. Il s'agit d'une céramique fine, de grande qualité, généralement à vernis rouge, à laquelle ils accordent un prestige particulier. On a même mis au jour des sortes de pendentifs constitués à partir de morceaux de vases. Dans ces régions proches du limes, mais aussi plus au nord et jusqu'à la Baltique, ont été retrouvés des objets qui prouvent que les Barbares avaient un goût prononcé pour tous les colifichets romains : les fibules, les perles, etc. [...] Les Romains achètent l'ambre brut, puis le travaillent eux-mêmes. Les Barbares, eux, ne semblent pas l'avoir utilisé. Tacite raconte ainsi : « C'est notre luxe qui a fait la réputation de cette matière. Les gens du pays [les Estiens, peuple germain vivant près de la Baltique et dans les États baltes actuels] n'en font aucun usage. Ils la recueillent brute, nous la remettent informe et s'étonnent du prix qu'on leur en donne » La Germanie , XLV, 4-5. [...] Un historien romain du début du IIIe siècle, Dion Cassius, le seul qui ait un jugement positif sur les Barbares, décrit bien le phénomène de romanisation à l'oeuvre : « Les Barbares s'adaptaient au monde romain, ils installaient des marchés et des rassemblements pacifiques, quoiqu'ils n'aient pas oublié leurs habitudes ancestrales, leurs coutumes tribales, leur vie indépendante, et la liberté que leur assuraient leurs armes. Cependant, pendant tout le temps où ils acquéraient ces nouvelles habitudes, progressivement, et en étant sous une forme de contrôle, ils ne trouvaient pas difficile de changer leur mode de vie et étaient en train de devenir différents sans s'en rendre compte » livre LVI, XVIII, 2.
L'exemple du Mur d'Hadrien au Nord de l'Empire romain
Questions 1- A l’aide de l’ensemble des documents, expliquez comment s’organise la défense de l’Empire romain en Germanie. Pourquoi les empereurs ont-ils décidés de fortifier ses frontières ? 2- Qui s’occupe de la défense ? Pourquoi cela peut-il être un facteur de romanisation (intégration des peuples dans l’empire romain) ? 3- Relevez les différentes formes de contact qu’ont les peuples germains libres (les Barbares) avec l’empire romain ? Comment ses échanges sont-ils attestés ? 4- En quoi la présence du limes participe-t-il à la diffusion de la culture romaine ? Bilan : en une synthèse d’une 10enne de lignes expliquez pourquoi le limes rhénan est un exemple de frontière qui protège ?