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exercice: la focalisation

sebastien.lemerle

Created on March 15, 2020

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Transcript

La notion de focalisation

un peu de vocabulaire

POINT DE VUE INTERNE EXTERNE OMNISCIENT

FOCALISATION >>INTERNE EXTERNE ZERO

rappel de la notion

Commençons par revoir la notion. Cliquez sur la vidéo pour l'explication. Passons ensuite aux exercices: dans les textes qui suivent, déterminez la focalisation adoptée par le narrateur.

extrait n°1: Maupassant, Pierre et Jean, 1888

Pierre, troublé par des secrets de famille, se rend sur une plage pour prendre l'air. Pierre marchait au milieu de ces gens, plus perdu, plus séparé d’eux, plus isolé, plus noyé dans sa pensée torturante, que si on l’avait jeté à la mer du pont d’un navire, à cent lieues au large. Il les frôlait, entendait, sans écouter, quelques phrases ; et il voyait, sans regarder, les hommes parler aux femmes et les femmes sourire aux hommes. Mais tout à coup, comme s’il s’éveillait, il les aperçut distinctement ; et une haine surgit en lui contre eux, car ils semblaient heureux et contents. Il allait maintenant frôlant les groupes, tournant autour, saisi par des pensées nouvelles. Toutes ces toilettes multicolores qui couvraient le sable comme un bouquet, ces étoffes jolies, ces ombrelles voyantes, [...] lui apparaissaient soudain comme une immense floraison de la perversité féminine

Quelle focalisation est adoptée dans cet extrait?

extrait n°1: Maupassant, Pierre et Jean, 1888

Pierre, troublé par des secrets de famille, se rend sur une plage pour prendre l'air. Pierre marchait au milieu de ces gens, plus perdu, plus séparé d’eux, plus isolé, plus noyé dans sa pensée torturante, que si on l’avait jeté à la mer du pont d’un navire, à cent lieues au large. Il les frôlait, entendait, sans écouter, quelques phrases ; et il voyait, sans regarder, les hommes parler aux femmes et les femmes sourire aux hommes. Mais tout à coup, comme s’il s’éveillait, il les aperçut distinctement ; et une haine surgit en lui contre eux, car ils semblaient heureux et contents. Il allait maintenant frôlant les groupes, tournant autour, saisi par des pensées nouvelles. Toutes ces toilettes multicolores qui couvraient le sable comme un bouquet, ces étoffes jolies, ces ombrelles voyantes, [...] lui apparaissaient soudain comme une immense floraison de la perversité féminine

il s'agit d'une focalisation interne! Le premier indice, ce sont les verbes de perception: le narrateur adopte le regard du personnage.

extrait n°1: Maupassant, Pierre et Jean, 1888

Pierre, troublé par des secrets de famille, se rend sur une plage pour prendre l'air. Pierre marchait au milieu de ces gens, plus perdu, plus séparé d’eux, plus isolé, plus noyé dans sa pensée torturante, que si on l’avait jeté à la mer du pont d’un navire, à cent lieues au large. Il les frôlait, entendait, sans écouter, quelques phrases ; et il voyait, sans regarder, les hommes parler aux femmes et les femmes sourire aux hommes. Mais tout à coup, comme s’il s’éveillait, il les aperçut distinctement ; et une haine surgit en lui contre eux, car ils semblaient heureux et contents. Il allait maintenant frôlant les groupes, tournant autour, saisi par des pensées nouvelles. Toutes ces toilettes multicolores qui couvraient le sable comme un bouquet, ces étoffes jolies, ces ombrelles voyantes, [...] lui apparaissaient soudain comme une immense floraison de la perversité féminine

autre indice: le narrateur nous donne accès aux pensées du personnage. passons à un autre texte....

extrait n°2: Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1883

Deux hommes parurent. L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent, à la même minute, sur le même banc.

Quelle focalisation est adoptée dans l'incipit de ce roman?

extrait n°2: Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1883

Deux hommes parurent. L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent, à la même minute, sur le même banc.

C'est une focalisation externe: le narrateur est un observateur extérieur: il ne connaît pas l'identité des personnages.

extrait n°2: Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1883

Deux hommes parurent. L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent, à la même minute, sur le même banc.

Le narrateur se contente d'enregistrer les mouvements.

extrait n°2: Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1883

Deux hommes parurent. L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent, à la même minute, sur le même banc.

Enfin, la description se borne à des détails visuels, neutres, sans jugement. continuons...

extrait n°3: Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830

Julien se présente chez Madame de Rênal pour être le professeur particulier (précepteur) de ses enfants Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rênal avait répété sa question. — Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite ; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur.

Alors? C'est facile...

extrait n°3: Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830

Julien se présente chez Madame de Rênal pour être le professeur particulier (précepteur) de ses enfants Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rênal avait répété sa question. — Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite ; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur.

Par élimination bien sûr, c'est une focalisation zéro (narrateur omniscient)Le narrateur adopte successivement le point de vue des deux personnages: on voit successivement ce que voient les deux personnages.

extrait n°3: Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830

Julien se présente chez Madame de Rênal pour être le professeur particulier (précepteur) de ses enfants Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rênal avait répété sa question. — Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite ; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur.

on accède aussi aux pensées des deux personnages.

extrait n°3: Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830

Julien se présente chez Madame de Rênal pour être le professeur particulier (précepteur) de ses enfants Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rênal avait répété sa question. — Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite ; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur.

Enfin, le narrateur en sait plus que les personnages: il anticipe sur la suite du récit en laissan entendre que Madame de Rênal n'est pas au bout de ses (heureuses) surprises.