Barcella
Marcel Proust
Norman Rockwell
Philippe Delerm
Séquence 1
Des objets pour se souvenir...
Calogero
Simone de Beauvoir
Arman
J.JRousseau
J.J Rousseau
BONUS
Philippe Grimbert
Dossier proposé par Hélène Lebas - Collège Elie Coutarel à Istres.
Proust, A la recherche du temps perdu (1906-1922)
Audio du texte complet
La mère du narrateur lui offre une tasse de thé et des Petites Madeleines. En dégustant la madeleine, Marcel se sent envahi par un bonheur intense. D'où vient cette étrange sensation ?
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui d’un petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé (…). Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Et, dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents (…) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, j’allais faire des courses, les chemins qu’on prenait si le temps était beau. (...) Maintenant, toutes les fleurs de notre jardin et celle du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.
"Tout cela est sorti (...) de ma tasse de thé..."
Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée (1958)
Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc,
qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un, et j’étais leur premier enfant. Je tourne une page de l’album ;
maman tient dans ses bras un bébé qui n’est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j’ai deux ans et
demi, et ma sœur vient de naître. J’en fus, paraît-il, jalouse, mais pendant peu de temps. Aussi loin que je
me souvienne, j’étais fière d’être l’aînée : la première. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier
galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu’un nourrisson cloué dans son berceau. J’avais une
petite sœur : ce poupon ne m’avait pas.
De mes premières années, je ne retrouve guère qu’une impression confuse : quelque chose de rouge, et de
noir, et de chaud. L’appartement était rouge, rouges la moquette, la salle à manger Henri II, la soie gaufrée qui masquait les portes vitrées, et dans le cabinet de papa les rideaux de velours ; les meubles de cet antre sacré étaient en poirier noirci ; je me blottissais dans la niche creusée sous le bureau, je m’enroulais dans les ténèbres ; il faisait sombre, il faisait chaud et le rouge de la moquette criait dans mes yeux. Ainsi se passa ma toute petite enfance. Je regardais, je palpais, j’apprenais le monde, à l’abri. (...)
Analyse du texte
Questions type brevet ( sujet de brevet blanc donné en décembre 2020)
1) Dans un paragraphe de 5 à 10 lignes environ, présentez le texte et indiquez en justifiant vos propos par trois éléments distincts à quel genre littéraire il appartient. (5 points) 2) Quel rôle joue l’album photo dans le premier paragraphe ? Justifiez votre réponse dans un paragraphe. Expliquez donc l’utilisation du modalisateur « paraît-il » à la ligne 9. (5 points) 3) Relevez le champ lexical des sens et expliquez son importance dans le texte. (5 points) 4) En vous aidant des réponses précédentes et de vos connaissances, démontrez dans un paragraphe argumenté les difficultés liées à ce genre littéraire ? (5 points)
BONUS : expliquez le lien entre le texte de Simone de Beauvoir et cette chanson d'Aldebert.
On entre dans la cave. Tout de suite, c’est ça qui vous prend. Les pommes sont là, disposées sur des cageots renversés. On n'y pensait pas. On n'avait aucune envie de se laisser submerger par un tel vague à l'âme. Mais rien à faire. L'odeur des pommes est une déferlante. Comment avait-on pu se passer si longtemps de cette enfance âcre et sucrée ? Les fruits ratatinés doivent être délicieux, de cette fausse sécheresse où la saveur confite semble s'être insinuée dans chaque ride. Mais on n'a pas envie de les manger. Surtout ne pas transformer en goût identifiable ce pouvoir flottant de l'odeur. Dire que ça sent bon, que ça sent fort ? Mais non. C'est au-delà… Une odeur intérieure, l'odeur d'un meilleur soi. Il y a l'automne de l'école enfermé là. À l'encre on griffe le papier de pleins, de déliés. La pluie bat les carreaux, la soirée sera longue… Mais le parfum des pommes est plus que du passé. On pense à autrefois à cause de l'ampleur et de l'intensité, d'un souvenir de cave salpêtrée, de grenier sombre. Mais c'est à vivre là, à tenir là, debout. On a derrière soi les herbes hautes et la mouillure du verger. Devant, c'est comme un souffle chaud qui se donne dans l'ombre. L'odeur a pris tous les bruns, tous les rouges, avec un peu d'acide vert. L'odeur a distillé la douceur de la peau, son infime rugosité. Les lèvres sèches, on sait déjà que cette soif n'est pas à étancher. Rien ne se passerait à mordre une chair blanche. Il faudrait devenir octobre, terre battue,pluie, attente. L'odeur des pommes est douloureuse. C'est celle d'une vie plus forte, d'une lenteur qu'on ne mérite plus.
Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997) " L'odeur des pommes"
Paul Cézanne, Pommes et biscuits. (1879-1880)
Dans son recueil de récits autobiographiques, Philippe Delerm liste ses "plaisirs minuscules". Voici quelques titres des récits que l'on peut trouver : - Le paquet de gâteau du dimanche matin - Aider à écosser les petits pois - Prendre une photo - Le croissant du trottoir - On pourrait presque manger dehors - Aller aux mûres - L'autoroute la nuit - Dans un vieux train - Le tour de France - Un banana split - Invité par surprise - Lire sur la plage - Le cinéma - Le pull d'automne Imagine le sommaire de ton recueil de "plaisirs minuscules". Invente une vingtaine de titres au minimum.
Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules Sujet d'écriture
A toi de jouer !
Philippe Grimbert, Un secret (2004)Support à la leçon de grammaire
Il te faut un mot de passe ! Complète le texte à trous d'abord !
Introduire le mot de passe
Rédaction type brevet : un sujet au choix
Vous trouvez une malle pleine d'objets de votre enfance. Cela réveille en vous de nombreux souvenirs. Racontez cette découverte en décrivant au moins trois objets et le souvenir associé. Insistez sur le vocabulaire des sens et des émotions.
Sujet d'imagination n°1
Ecoutez la chanson " Le coffre à jouets" de Trois Cafés Gourmands pour vous insipirer.
Le narrateur dit dans l'extrait de Un secret que nous avons lu : "J'avais dû renoncer à l'emporter dans ma chambre, sensible au malaise de ma mère qui m'incitait à le remettre à sa place." A l'aide de l'image ci-contre, imaginez ce qui se passe juste après cet extrait. Le texte commencera ainsi : " Je me levai au milieu de la nuit pour boire et je surpris une conversation entre mes parents..." Imaginez le dialogue entre Maxime et Tania en vous appuyant sur le photogramme du film.
Sujet d'imagination n°2
Retour au texte
Qui sont ces peintres ? Cliquez pour le découvrir.
Norman Rockwell, Triple autoportrait (1960)
Bonus: Imitations et parodies de Norman Rockwell.
Qui est Norman Rockwell ?
Activités autour de l'oeuvre d'Arman Autoportrait-robot (Arman,1992)
Etape 1 - Observe le tableau attentivement et fais une légende pour indiquer chacun des objets présentés. A l'aide d'un code couleur indique à quel thème se rapporte chaque objet : - sports - voyages - métier d'Arman - autres arts - santé - objets du quotidien
Etape 2 - Quelle image cette oeuvre donne-t-elle de l'artiste ? Quel peut être l'intérêt d'un tel auto-portrait ? Etape 3 - Lis la leçon synthétique en cliquant ici.
Activité artistique : réalise ton autoportrait robot
Etape 1 - Que mettrais-tu dans ton portrait robot ? Fais une liste d'objets et classe-les selon plusieurs catégories. Tu peux t'inspirer des catégories exploitées par Arman : - sports - voyages - métier - autres arts - santé - objets du quotidien Etape 2 - A la maison, réalise ton autoportrait robot et fais-en une photo que tu présenteras à tes camarades.
Calogero, "1987" (2017)
Tu te souviens les couleurs sur les basketsLes crayons dans les cassettes Je rembobine, tu te souviens Tous ces rêves pleins nos disquettes À Paris c'était les States Il y a certains jours où je reprends mon skate Et je vais faire un tour en 1987 Il y a certains jours dans lesquels je me jette Et je suis de retour en 1987 Tu sais de tous ces jours y'a rien que je regrette Mais parfois je retourne en 1987, en 87
A toi de jouer !
(...) Tu verras bien qu'un jour une chanson dans la tête Tu l'auras à ton tour ton 1987 Tu verras bien qu'un jour une chanson dans la tête Tu l'auras à ton tour ton 1987 C'est tout ce que je te souhaite
1) Echange avec les adultes de ton entourage : est-ce que cette chanson leur évoque des choses ? Est-ce que toi tu comprends toutes les références de la chanson ? 2) Ecris la chanson "2021" en imaginant ce dont tu te souviendras de ta quotidien d'aujourd'hui dans 30 ans ! Tu peux ajouter des couplets si tu le souhaites !
Barcella, "L'âge d'or" (2012)
C'est l'époque des pansements et du mercurochromeL'époque des mamans, j'ai peur des fantômes Le temps de jeux de mains et des bâtons de glaces Des oreilles de lapins sur les photos de classes L'époque des mocassins qu'on t'oblige à porter Lorsque tous tes copains ont des baskets au pied Le temps des trousses de billes et des boules de chewing-gums Les petits playmobiles deviendront des bonhommes Pourtant, pourtant, les tranches de pain d'épices Me manquent, maintenant que, les années me trahissent Avec nos grands cartables de soldats de plombs Nous récitions nos fables sans y mettre le ton La confiserie du coin était la terre promise Nos caries valaient bien ces quelques friandises On collectionnait tous les vignettes Panini On se soufflait en douce les rimes des poésies Dans le dos des copains quelques poissons d'avril On marquait nos destins à l'encre indélébile Pourtant, pourtant, les bâtons de réglisse Me manquent, maintenant que, les années me trahissent
C'est des cordes à sauter, de l'encre pleins les doigts Des pyjamas rayés, de la barde à papa Des vélos sans roulette et des cabanes en bois Des vendeuses d'allumettes, des il était une fois C'est des fautes d'orthographe, des histoires de tintin Des boulettes et des gaffes, des balades en patin Des toboggans rouillés et des luges en cartons Des ballons prisonniers, des nuages en coton C'est des marchands de sables, des châteaux de fortunes C'est des capitaines Flam, et des Pierrot la lune Des bottes de chats bottés, des cahiers de vacances C'est des meringues au goûter, et des crêpes du dimanche Des clowns du cirque Gruss, des masques de Zorro Des cumulonimbus, et des chapi chapo C'est des maisons hantées, des champs de tournesols C'est nos prénoms gravés, sur les bancs, de l'école
Barcella, "L'âge d'or" (2012)Travail d'analyse
1) A quelle époque de la vie la chanson fait-elle référence ? Qu'est-ce qui t'a permis de répondre ? Développe ta réponse en t'appuyant sur des éléments précis du texte. 2) Explique l'expression " âge d'or" avec tes mots. Utilise un dictionnaire si besoin. 3) Quelles sont les qualités de l'"âge d'or" évoqué par l'artiste ? Pourquoi cette époque de la vie est-elle si précieuse aux yeux de l'artiste ? 4) Quelle émotion le chanteur exprime-t-il dans le refrain ? Pourquoi ? Explique en t'appuyant sur le texte. 5) Penses-tu toi aussi, que cette période de la vie est un "âge d'or" ? Justifie ta réponse en développant et en citant des exemples tirés du texte ou de ton expérience personnelle.
Bonus : d'autres chansons autour des objets !
Séquence 1 3e - Autobiographie
Hélène Lebas
Created on September 27, 2019
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Transcript
Barcella
Marcel Proust
Norman Rockwell
Philippe Delerm
Séquence 1
Des objets pour se souvenir...
Calogero
Simone de Beauvoir
Arman
J.JRousseau
J.J Rousseau
BONUS
Philippe Grimbert
Dossier proposé par Hélène Lebas - Collège Elie Coutarel à Istres.
Proust, A la recherche du temps perdu (1906-1922)
Audio du texte complet
La mère du narrateur lui offre une tasse de thé et des Petites Madeleines. En dégustant la madeleine, Marcel se sent envahi par un bonheur intense. D'où vient cette étrange sensation ? Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui d’un petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé (…). Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. Et, dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents (…) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, j’allais faire des courses, les chemins qu’on prenait si le temps était beau. (...) Maintenant, toutes les fleurs de notre jardin et celle du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.
"Tout cela est sorti (...) de ma tasse de thé..."
Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée (1958)
Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un, et j’étais leur premier enfant. Je tourne une page de l’album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n’est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j’ai deux ans et demi, et ma sœur vient de naître. J’en fus, paraît-il, jalouse, mais pendant peu de temps. Aussi loin que je me souvienne, j’étais fière d’être l’aînée : la première. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu’un nourrisson cloué dans son berceau. J’avais une petite sœur : ce poupon ne m’avait pas. De mes premières années, je ne retrouve guère qu’une impression confuse : quelque chose de rouge, et de noir, et de chaud. L’appartement était rouge, rouges la moquette, la salle à manger Henri II, la soie gaufrée qui masquait les portes vitrées, et dans le cabinet de papa les rideaux de velours ; les meubles de cet antre sacré étaient en poirier noirci ; je me blottissais dans la niche creusée sous le bureau, je m’enroulais dans les ténèbres ; il faisait sombre, il faisait chaud et le rouge de la moquette criait dans mes yeux. Ainsi se passa ma toute petite enfance. Je regardais, je palpais, j’apprenais le monde, à l’abri. (...)
Analyse du texte
Questions type brevet ( sujet de brevet blanc donné en décembre 2020)
1) Dans un paragraphe de 5 à 10 lignes environ, présentez le texte et indiquez en justifiant vos propos par trois éléments distincts à quel genre littéraire il appartient. (5 points) 2) Quel rôle joue l’album photo dans le premier paragraphe ? Justifiez votre réponse dans un paragraphe. Expliquez donc l’utilisation du modalisateur « paraît-il » à la ligne 9. (5 points) 3) Relevez le champ lexical des sens et expliquez son importance dans le texte. (5 points) 4) En vous aidant des réponses précédentes et de vos connaissances, démontrez dans un paragraphe argumenté les difficultés liées à ce genre littéraire ? (5 points)
BONUS : expliquez le lien entre le texte de Simone de Beauvoir et cette chanson d'Aldebert.
On entre dans la cave. Tout de suite, c’est ça qui vous prend. Les pommes sont là, disposées sur des cageots renversés. On n'y pensait pas. On n'avait aucune envie de se laisser submerger par un tel vague à l'âme. Mais rien à faire. L'odeur des pommes est une déferlante. Comment avait-on pu se passer si longtemps de cette enfance âcre et sucrée ? Les fruits ratatinés doivent être délicieux, de cette fausse sécheresse où la saveur confite semble s'être insinuée dans chaque ride. Mais on n'a pas envie de les manger. Surtout ne pas transformer en goût identifiable ce pouvoir flottant de l'odeur. Dire que ça sent bon, que ça sent fort ? Mais non. C'est au-delà… Une odeur intérieure, l'odeur d'un meilleur soi. Il y a l'automne de l'école enfermé là. À l'encre on griffe le papier de pleins, de déliés. La pluie bat les carreaux, la soirée sera longue… Mais le parfum des pommes est plus que du passé. On pense à autrefois à cause de l'ampleur et de l'intensité, d'un souvenir de cave salpêtrée, de grenier sombre. Mais c'est à vivre là, à tenir là, debout. On a derrière soi les herbes hautes et la mouillure du verger. Devant, c'est comme un souffle chaud qui se donne dans l'ombre. L'odeur a pris tous les bruns, tous les rouges, avec un peu d'acide vert. L'odeur a distillé la douceur de la peau, son infime rugosité. Les lèvres sèches, on sait déjà que cette soif n'est pas à étancher. Rien ne se passerait à mordre une chair blanche. Il faudrait devenir octobre, terre battue,pluie, attente. L'odeur des pommes est douloureuse. C'est celle d'une vie plus forte, d'une lenteur qu'on ne mérite plus.
Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997) " L'odeur des pommes"
Paul Cézanne, Pommes et biscuits. (1879-1880)
Dans son recueil de récits autobiographiques, Philippe Delerm liste ses "plaisirs minuscules". Voici quelques titres des récits que l'on peut trouver : - Le paquet de gâteau du dimanche matin - Aider à écosser les petits pois - Prendre une photo - Le croissant du trottoir - On pourrait presque manger dehors - Aller aux mûres - L'autoroute la nuit - Dans un vieux train - Le tour de France - Un banana split - Invité par surprise - Lire sur la plage - Le cinéma - Le pull d'automne Imagine le sommaire de ton recueil de "plaisirs minuscules". Invente une vingtaine de titres au minimum.
Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules Sujet d'écriture
A toi de jouer !
Philippe Grimbert, Un secret (2004)Support à la leçon de grammaire
Il te faut un mot de passe ! Complète le texte à trous d'abord !
Introduire le mot de passe
Rédaction type brevet : un sujet au choix
Vous trouvez une malle pleine d'objets de votre enfance. Cela réveille en vous de nombreux souvenirs. Racontez cette découverte en décrivant au moins trois objets et le souvenir associé. Insistez sur le vocabulaire des sens et des émotions.
Sujet d'imagination n°1
Ecoutez la chanson " Le coffre à jouets" de Trois Cafés Gourmands pour vous insipirer.
Le narrateur dit dans l'extrait de Un secret que nous avons lu : "J'avais dû renoncer à l'emporter dans ma chambre, sensible au malaise de ma mère qui m'incitait à le remettre à sa place." A l'aide de l'image ci-contre, imaginez ce qui se passe juste après cet extrait. Le texte commencera ainsi : " Je me levai au milieu de la nuit pour boire et je surpris une conversation entre mes parents..." Imaginez le dialogue entre Maxime et Tania en vous appuyant sur le photogramme du film.
Sujet d'imagination n°2
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Qui sont ces peintres ? Cliquez pour le découvrir.
Norman Rockwell, Triple autoportrait (1960)
Bonus: Imitations et parodies de Norman Rockwell.
Qui est Norman Rockwell ?
Activités autour de l'oeuvre d'Arman Autoportrait-robot (Arman,1992)
Etape 1 - Observe le tableau attentivement et fais une légende pour indiquer chacun des objets présentés. A l'aide d'un code couleur indique à quel thème se rapporte chaque objet : - sports - voyages - métier d'Arman - autres arts - santé - objets du quotidien
Etape 2 - Quelle image cette oeuvre donne-t-elle de l'artiste ? Quel peut être l'intérêt d'un tel auto-portrait ? Etape 3 - Lis la leçon synthétique en cliquant ici.
Activité artistique : réalise ton autoportrait robot
Etape 1 - Que mettrais-tu dans ton portrait robot ? Fais une liste d'objets et classe-les selon plusieurs catégories. Tu peux t'inspirer des catégories exploitées par Arman : - sports - voyages - métier - autres arts - santé - objets du quotidien Etape 2 - A la maison, réalise ton autoportrait robot et fais-en une photo que tu présenteras à tes camarades.
Calogero, "1987" (2017)
Tu te souviens les couleurs sur les basketsLes crayons dans les cassettes Je rembobine, tu te souviens Tous ces rêves pleins nos disquettes À Paris c'était les States Il y a certains jours où je reprends mon skate Et je vais faire un tour en 1987 Il y a certains jours dans lesquels je me jette Et je suis de retour en 1987 Tu sais de tous ces jours y'a rien que je regrette Mais parfois je retourne en 1987, en 87
A toi de jouer !
(...) Tu verras bien qu'un jour une chanson dans la tête Tu l'auras à ton tour ton 1987 Tu verras bien qu'un jour une chanson dans la tête Tu l'auras à ton tour ton 1987 C'est tout ce que je te souhaite
1) Echange avec les adultes de ton entourage : est-ce que cette chanson leur évoque des choses ? Est-ce que toi tu comprends toutes les références de la chanson ? 2) Ecris la chanson "2021" en imaginant ce dont tu te souviendras de ta quotidien d'aujourd'hui dans 30 ans ! Tu peux ajouter des couplets si tu le souhaites !
Barcella, "L'âge d'or" (2012)
C'est l'époque des pansements et du mercurochromeL'époque des mamans, j'ai peur des fantômes Le temps de jeux de mains et des bâtons de glaces Des oreilles de lapins sur les photos de classes L'époque des mocassins qu'on t'oblige à porter Lorsque tous tes copains ont des baskets au pied Le temps des trousses de billes et des boules de chewing-gums Les petits playmobiles deviendront des bonhommes Pourtant, pourtant, les tranches de pain d'épices Me manquent, maintenant que, les années me trahissent Avec nos grands cartables de soldats de plombs Nous récitions nos fables sans y mettre le ton La confiserie du coin était la terre promise Nos caries valaient bien ces quelques friandises On collectionnait tous les vignettes Panini On se soufflait en douce les rimes des poésies Dans le dos des copains quelques poissons d'avril On marquait nos destins à l'encre indélébile Pourtant, pourtant, les bâtons de réglisse Me manquent, maintenant que, les années me trahissent
C'est des cordes à sauter, de l'encre pleins les doigts Des pyjamas rayés, de la barde à papa Des vélos sans roulette et des cabanes en bois Des vendeuses d'allumettes, des il était une fois C'est des fautes d'orthographe, des histoires de tintin Des boulettes et des gaffes, des balades en patin Des toboggans rouillés et des luges en cartons Des ballons prisonniers, des nuages en coton C'est des marchands de sables, des châteaux de fortunes C'est des capitaines Flam, et des Pierrot la lune Des bottes de chats bottés, des cahiers de vacances C'est des meringues au goûter, et des crêpes du dimanche Des clowns du cirque Gruss, des masques de Zorro Des cumulonimbus, et des chapi chapo C'est des maisons hantées, des champs de tournesols C'est nos prénoms gravés, sur les bancs, de l'école
Barcella, "L'âge d'or" (2012)Travail d'analyse
1) A quelle époque de la vie la chanson fait-elle référence ? Qu'est-ce qui t'a permis de répondre ? Développe ta réponse en t'appuyant sur des éléments précis du texte. 2) Explique l'expression " âge d'or" avec tes mots. Utilise un dictionnaire si besoin. 3) Quelles sont les qualités de l'"âge d'or" évoqué par l'artiste ? Pourquoi cette époque de la vie est-elle si précieuse aux yeux de l'artiste ? 4) Quelle émotion le chanteur exprime-t-il dans le refrain ? Pourquoi ? Explique en t'appuyant sur le texte. 5) Penses-tu toi aussi, que cette période de la vie est un "âge d'or" ? Justifie ta réponse en développant et en citant des exemples tirés du texte ou de ton expérience personnelle.
Bonus : d'autres chansons autour des objets !