Le Carnet du jour du Figaro en 11 dates

17 septembre 1868

Première publication du Carnet, les «Échos de Paris»

Le 17 septembre 1868 une chronique «Échos de Paris» voit le jour. C’est là que le journaliste Adrien Marx relate des événements mondains. Des nominations : «le fils de M. le comte Siméon, sénateur, vient d’être nommé secrétaire d’ambassade à Bruxelles», des obsèques : « Hier ont eu lieu , à l’église de la Madeleine, les obsèques de M. Joseph Périer, le doyen des régents de la Banque de France », ou des mariages : « Mademoiselle de Vuitry a épousé M. Germain, président du conseil d’administration du Crédit Lyonnais. » Il n’y a aucun espace commercial pour y annoncer ces événements.

3 janvier 1875

Les petites annonces du Figaro

Lorsque la rubrique «Petites annonces du Figaro» apparaît, les avis sont payants : 1 franc 50 la ligne de 38 lettres, l'ensemble ne devant pas excéder 20 lignes. La «petite correspondance» donne la parole aux messages sentimentaux : «Mon enfant chéri. Reviens, ou au moins écris-nous», et la «correspondance particulière du Figaro» à ses collaborateurs : «A notre correspondant de Troyes, pour la signature de vos dépêches, faites comme il conviendra le mieux, et comme il vous sera le plus commode». Elles paraissent deux fois par semaine : le jeudi et le dimanche.

1 janvier 1876

Les petites annonces deviennent quotidiennes

Annoncées en une du Figaro, les «petites annonces» deviennent quotidiennes. «Il s’agit encore d’une petite révolution», précise le journal. En effet le supplément littéraire du dimanche est transformé en cahier séparé et «doit être un journal de famille, il faut qu’on puisse le laisser, sans inconvénient, sur la table de chaque salon». Le Figaro répond aussi à la demande des lecteurs qui demandent plus de place dans le journal pour y passer leurs annonces. Le journal fait remarquer qu’«en ouvrant une rubrique spéciale au décès au prix si réduit, nous rendons un véritable service».

2 octobre 1878

Une rubrique « Naissances– Mariages – Décès »

Le 2 octobre, une rubrique «Naissances – Mariages – Décès» est créée au sein de l’espace alloué aux petites annonces «Faits Paris et avis utiles». Les annonces y sont classées en plusieurs thématiques : décès, renseignements, ventes et locations immobilières, mariages («À marier, demoiselle, 30 ans, dot 1 million») ; des cours et leçons («On ne garde pas d’élèves paresseux») ; et même une catégorie «Avis aux capitalistes» qui proposent un «crédit aux gentlemen».

6 mai 1884

Le début de l'annonce classée

Face à l’afflux des annonces, Le Figaro choisit de présenter sur une demi-page, tous les jours, la rubrique «Petites annonces» réparties en 20 thèmes : c’est le début de l’annonce classée. «Plaisirs du jour» vous informe des spectacles. Si vous cherchez un appartement, allez à la rubrique «à vendre» et si vous voulez annoncer un avis de décès, de naissance ou de déplacement alors lisez «avis mondains». A cette date la rubrique «mariages» publie des annonces d’agence de rencontres. Ainsi un «Monsieur distingué, riche épouserait orpheline honorable, riche».

1er janvier 1895

«Le Monde et la Ville»

Toutes les annonces sont regroupées sous une nouvelle rubrique «Le Monde et la Ville». Les lecteurs sont priés d’adresser toutes leurs correspondances à M. Ferrari, «en les signant afin de leur donner toute garantie d’authenticité». La maquette de cette rubrique s’éloigne des petites annonces publicitaires et est en tous points semblable à celle d’un article rédactionnel, cette rubrique est d’ailleurs signée «Ferrari».

septembre 1923

Les naissances

Lorsque la sous-rubrique «naissances» apparaît en septembre 1923, les prénoms sont systématiquement publiés, ce qui n’était pas le cas auparavant. Les naissances étaient annoncées dans la rubrique «renseignements mondains» sans que la date ni le prénom du nouveau-né ne soient précisés. Les autres sous-rubriques de «Le Monde & La Ville» relatent l’actualité «dans les Ambassades», la «Bienfaisance», les «Cercles», et les «Deuils».

25 mars 1929

Les Cours, les Ambassades, le Monde et la Ville

La rubrique s’enrichit et devient «Les Cours, les Ambassades, le Monde et la Ville». L’espace appelé «petit carnet» inclus en fin de rubrique est trompeur : il ne s’agit pas d’y annoncer les naissances mais plutôt des conseils beauté ou mode.

7 février 1937

Le premier « Carnet du Figaro »

Pour la première fois, le 7 février 1937, l’expression «Le carnet du Figaro» est employée. Le Carnet est signé Valfleury. Souvent des photos de jeunes mariées illustrent la rubrique «mariages». La rubrique «fiançailles» est apparue en 1935. Avant cette date, les fiançailles étaient hébergées dans les «renseignements mondains».

27 août 1944

Le Carnet renaît

Durant la Seconde guerre mondiale, jusqu’en 1942, Le Figaro publie en début de la rubrique «Le carnet du Figaro» avec un encadré titré «Morts au champ d’honneur». Lorsque le journal reparaît après deux ans d’interruption, le 23 août 1944, il n’y a pas d’annonces dans les deux pages du quotidien.

Il faut attendre le 27 août pour que soient publiées les deux premières annonces : un décès, celui du lieutenant Jacques Petit Le Roy, et une naissance, le neveu du roi George VI, fils de la duchesse de Gloucester né à Londres.

22 avril 1974

Une page entière pour le Carnet

Une page entière «Le carnet du jour» est créée à l’initiative de Jean d'Ormesson, alors directeur de la rédaction. Dans le but de «remédier aux inconvénients que représente chaque jour pour nos lecteurs le déplacement fréquent du Carnet du jour jusqu’ici fragmenté en plusieurs pages, nous avons décidé de donner à cette rubrique un nouveau visage tous les jours à la même place avant les rubriques Spectacles et Radio-Télévision». Depuis de nouvelles rubriques sont apparues telles que les adoptions en 1974, la Saint-Valentin en 2006, ou la fête des pères en 2007. Mais dans sa forme actuelle, le Carnet du jour hérite de cette transformation du 22 avril 1974.